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AncienMembre
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Bonjour à tous,
Je voudrais partager avec vous quelques extraits d'une lecture récente et très enrichissante qui devrait intéresser beaucoup d'entre vous : L'empire et ses ennemis. La question impériale dans l'Histoire, un livre de Henry LAURENS (et lui, c'est pas un pseudo-intello du net : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Laurens) paru en 2009. Il nous amène à envisager d'un point de vue plus réaliste et plus sérieux les charmantes rengaines anti-impérialistes et tiers-mondistes qu'on entend parfois résonner ici et là.
Attention ! Ce livre n'est en aucun cas une justification du système impérial, au contraire. Justement, il propose de l'analyser et de le contrer par des arguments plus scientifiques que ce qui nous est proposé par certains idéologues bien connus du monde internet, serviteurs d'une cause qui leur est propre plutôt que de la vérité.
Voilà :
La déception contemporaine (de l'ex-Tiers-Monde décolonisé), à l'exception des pays émergents grisés par leur réussite économique, se traduit par une nostalgie des premiers temps de l'indépendance où tout paraissait possible, et par un ressentiment envers les pays occidentaux qui se sont fermés à l'immigration des plus pauvres. Cette fermeture est interprétée comme un renouveau du racisme colonial, alors que les pays concernés se montrent d'une dureté bien plus impitoyable envers les migrants allant d'une région à l'autre de l'ancien Tiers-Monde.
D'où le bon vieux discours manichéen auquel on a souvent droit sur Bladi : "Occident méchant, Afrique et Orient innocents". On voit bien que ce genre de simplification léniniste est loin d'être suffisante... D'où l'utilité de penser à la poutre qui nous crève l'oeil avant de remarquer la paille dans l'oeil du prochain.
La réponse à l'exigence occidentale de démocratie, ressentie comme une nouvelle formulation de la mission civilisatrice, est un multiculturalisme à sens unique que les pays occidentaux devraient pratiquer chez eux du fait des immigrations venues du Tiers-Monde, tandis que les pays du Sud auraient le droit de défendre leur personnalité culturelle. Le recours aux valeurs est le plus souvent un rejet implicite de la démocratie, fondée sur la primauté de l'individu. Là encore, ces discours ne font que reprendre ceux des doctrines réactionnaires de l'Europe de la fin du XIXe siècle condamnant la dissolution des communautés traditionnelles, le plus souvent fantasmées, par l'avènement de l'individu déraciné. Les tenants de ces thèses culturalistes sont finalement assez proches, au moins sur un certain nombre de points, de leurs ennemis apparents, les néo-conservateurs (américains).
En gros, pendant que le Tiers-Monde reproche sa xénophobie à l'Europe, lui ne se gêne pas pour louanger des équivalents locaux de Charles MAURRAS ! Belle moralité, beau sens de l'équité...
Je voudrais partager avec vous quelques extraits d'une lecture récente et très enrichissante qui devrait intéresser beaucoup d'entre vous : L'empire et ses ennemis. La question impériale dans l'Histoire, un livre de Henry LAURENS (et lui, c'est pas un pseudo-intello du net : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Laurens) paru en 2009. Il nous amène à envisager d'un point de vue plus réaliste et plus sérieux les charmantes rengaines anti-impérialistes et tiers-mondistes qu'on entend parfois résonner ici et là.
Attention ! Ce livre n'est en aucun cas une justification du système impérial, au contraire. Justement, il propose de l'analyser et de le contrer par des arguments plus scientifiques que ce qui nous est proposé par certains idéologues bien connus du monde internet, serviteurs d'une cause qui leur est propre plutôt que de la vérité.
Voilà :
La déception contemporaine (de l'ex-Tiers-Monde décolonisé), à l'exception des pays émergents grisés par leur réussite économique, se traduit par une nostalgie des premiers temps de l'indépendance où tout paraissait possible, et par un ressentiment envers les pays occidentaux qui se sont fermés à l'immigration des plus pauvres. Cette fermeture est interprétée comme un renouveau du racisme colonial, alors que les pays concernés se montrent d'une dureté bien plus impitoyable envers les migrants allant d'une région à l'autre de l'ancien Tiers-Monde.
D'où le bon vieux discours manichéen auquel on a souvent droit sur Bladi : "Occident méchant, Afrique et Orient innocents". On voit bien que ce genre de simplification léniniste est loin d'être suffisante... D'où l'utilité de penser à la poutre qui nous crève l'oeil avant de remarquer la paille dans l'oeil du prochain.
La réponse à l'exigence occidentale de démocratie, ressentie comme une nouvelle formulation de la mission civilisatrice, est un multiculturalisme à sens unique que les pays occidentaux devraient pratiquer chez eux du fait des immigrations venues du Tiers-Monde, tandis que les pays du Sud auraient le droit de défendre leur personnalité culturelle. Le recours aux valeurs est le plus souvent un rejet implicite de la démocratie, fondée sur la primauté de l'individu. Là encore, ces discours ne font que reprendre ceux des doctrines réactionnaires de l'Europe de la fin du XIXe siècle condamnant la dissolution des communautés traditionnelles, le plus souvent fantasmées, par l'avènement de l'individu déraciné. Les tenants de ces thèses culturalistes sont finalement assez proches, au moins sur un certain nombre de points, de leurs ennemis apparents, les néo-conservateurs (américains).
En gros, pendant que le Tiers-Monde reproche sa xénophobie à l'Europe, lui ne se gêne pas pour louanger des équivalents locaux de Charles MAURRAS ! Belle moralité, beau sens de l'équité...