GRANDE-BRETAGNE. L'extrême droite donne de la voix
L'attentat de Woolwich donne aux nationalistes une lumière médiatique inespérée et pourrait leur faire gagner quelques sympathisants supplémentaires.
Moins d'une semaine après le meurtre à l'arme blanche d'un soldat britannique dans le quartier de Woolwich (Londres), par un homme qui a revendiqué avoir agi au nom d'Allah, le réveil des groupuscules d'extrême droite ne s'est pas fait attendre et les actes racistes visant les musulmans se sont multipliés.
Dès jeudi soir, quelques 250 militants de la Ligue anglaise de défense (EDL) se sont rassemblés à la gare Woolwich Arsenal et se sont attaqués à plusieurs mosquées. Samedi, entre 1.500 et 2.100 personnes ont manifesté à Newcastle et à Manchester et l'EDL a appelé à de nouvelles manifestations, dont l'une a rassemblé un millier de personnes lundi devant Downing Street "en soutien aux forces militaires". Ce mouvement nationaliste, proche des hooligans, s'est fait connaître par ses slogans violemment anti-musulmans. Ses dirigeants affirment vouloir "dénoncer pacifiquement l'extrémisme islamique", mais cachent mal leur islamophobie.
De son côté, les nationalistes du British National Party (BNP), discrets ces derniers temps, sont de nouveaux entrés en scène. Adam Walker, l'un des leaders, a ainsi affirmé que cet assassinat signifiait "le début de la guerre civile". Et comme pour le servir, un sondage, publié par le "Guardian" samedi, révèle que près de deux tiers des personnes interrogées pensent qu'il aura "un choc des civilisations" entre Britanniques musulmans et Britanniques blancs. Une part qui a augmenté de 9% par rapport à l'année dernière.
La tradition de tolérance de la Grande-Bretagne n'est pour l'heure pas écornée et l'extrême-droite reste marginale. Mais l'attentat de Woolwich donne aux nationalistes une lumière médiatique inespérée et pourrait leur faire gagner quelques sympathisants supplémentaires.
Des radicaux en première ligne
L'organisation qui lutte contre les extrémismes, "Faith Matters", a dénombré environ 150 incidents contre les musulmans au cours des derniers jours, alors qu'habituellement, quatre à huit affaires sont signalées. Le "Guardian" a rapporté que le nombre de soutien sur la page facebook de l'EDL avait triplé depuis jeudi, passant à plus de 75.000 fans. A la BBC, le directeur de l'organisation craint la "propagation de ces incidents", limités à l'origine à Woolwich, l'un des quartiers les plus mélangés de Londres. "Ils viennent de tout le pays", dit-il avant d'ajouter :" Certains d'entre eux sont très agressifs".
Parmi eux de nombreux militants de l'EDL, principale formation d'extrême droite, créée en juin 2009. On les reconnaît à leur cagoule, qui porte un blason représentant une croix rouge sur fond blanc et rappelle la croix de Saint-Georges. "L'EDL est un mouvement qui s'est voué à la lutte contre l'islamisme, mais plus particulièrement contre l'islam. Il est violent, habitué aux manifestations. Sa méthode consiste à organiser des rassemblements publics, sans raison particulière, en prenant prétexte par exemple de la situation internationale ou des projets de construction de mosquées", explique Jean-Yves Camus, chercheur à l'Iris et spécialiste des nationalismes et extrémismes en Europe.
L'attentat de Woolwich donne aux nationalistes une lumière médiatique inespérée et pourrait leur faire gagner quelques sympathisants supplémentaires.
Moins d'une semaine après le meurtre à l'arme blanche d'un soldat britannique dans le quartier de Woolwich (Londres), par un homme qui a revendiqué avoir agi au nom d'Allah, le réveil des groupuscules d'extrême droite ne s'est pas fait attendre et les actes racistes visant les musulmans se sont multipliés.
Dès jeudi soir, quelques 250 militants de la Ligue anglaise de défense (EDL) se sont rassemblés à la gare Woolwich Arsenal et se sont attaqués à plusieurs mosquées. Samedi, entre 1.500 et 2.100 personnes ont manifesté à Newcastle et à Manchester et l'EDL a appelé à de nouvelles manifestations, dont l'une a rassemblé un millier de personnes lundi devant Downing Street "en soutien aux forces militaires". Ce mouvement nationaliste, proche des hooligans, s'est fait connaître par ses slogans violemment anti-musulmans. Ses dirigeants affirment vouloir "dénoncer pacifiquement l'extrémisme islamique", mais cachent mal leur islamophobie.
De son côté, les nationalistes du British National Party (BNP), discrets ces derniers temps, sont de nouveaux entrés en scène. Adam Walker, l'un des leaders, a ainsi affirmé que cet assassinat signifiait "le début de la guerre civile". Et comme pour le servir, un sondage, publié par le "Guardian" samedi, révèle que près de deux tiers des personnes interrogées pensent qu'il aura "un choc des civilisations" entre Britanniques musulmans et Britanniques blancs. Une part qui a augmenté de 9% par rapport à l'année dernière.
La tradition de tolérance de la Grande-Bretagne n'est pour l'heure pas écornée et l'extrême-droite reste marginale. Mais l'attentat de Woolwich donne aux nationalistes une lumière médiatique inespérée et pourrait leur faire gagner quelques sympathisants supplémentaires.
Des radicaux en première ligne
L'organisation qui lutte contre les extrémismes, "Faith Matters", a dénombré environ 150 incidents contre les musulmans au cours des derniers jours, alors qu'habituellement, quatre à huit affaires sont signalées. Le "Guardian" a rapporté que le nombre de soutien sur la page facebook de l'EDL avait triplé depuis jeudi, passant à plus de 75.000 fans. A la BBC, le directeur de l'organisation craint la "propagation de ces incidents", limités à l'origine à Woolwich, l'un des quartiers les plus mélangés de Londres. "Ils viennent de tout le pays", dit-il avant d'ajouter :" Certains d'entre eux sont très agressifs".
Parmi eux de nombreux militants de l'EDL, principale formation d'extrême droite, créée en juin 2009. On les reconnaît à leur cagoule, qui porte un blason représentant une croix rouge sur fond blanc et rappelle la croix de Saint-Georges. "L'EDL est un mouvement qui s'est voué à la lutte contre l'islamisme, mais plus particulièrement contre l'islam. Il est violent, habitué aux manifestations. Sa méthode consiste à organiser des rassemblements publics, sans raison particulière, en prenant prétexte par exemple de la situation internationale ou des projets de construction de mosquées", explique Jean-Yves Camus, chercheur à l'Iris et spécialiste des nationalismes et extrémismes en Europe.