Poèmes à partager

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Les eaux du Paradis
ruissellent - Dieu, mon Dieu
Les rossignols de la Foi
exaltent - Dieu, mon Dieu

Les rameaux de l'Arbre frémissent
mille langues récitent le Livre
Les roses des jardins d'Eden
embaument - Dieu, mon Dieu

Visages plus pures que la lune
mots de musc, mots d'ambre
Les nymphes dans les jardins
s'égaillent - Dieu, mon Dieu

Demande à Dieu d'exaucer ton désir
qu'Il soit ton guide sur le chemin
Le rossignol est tombé amoureux de la rose
Et chante - Dieu, mon Dieu
...
Yunus Emre
Poème de Yunus Emrë - Anatolie
 
La Rose de Médine - Fethullah Gûlen

Chaque fois que je t'évoque tout le reste s'efface de mon esprit
Ton fantôme se promène sur les collines de mon cœur
Quelque mirage soit-il, il apaise mes douleurs
Chaque fois que je t'évoque tout le reste s'efface de mon esprit

J'aimerais à chaque instant être inondé de ton amour
M'élever telle une âme et flâner dans ton horizon
Trouver le chemin de ton cœur, m'y couler jusqu'au fond
J'aimerais à chaque instant être inondé de ton amour

Je vois qu'il est trop tard pour atteindre ton heureuse présence
Mon cœur se consume de cette séparation et toujours se lamente
Se lamentant il t'attendra, parmi des émotions toujours vivantes,
Je vois qu'il est trop tard pour atteindre ton heureuse présence

Quand mon cœur, tel celui d'une colombe, palpite pour toi,
Je t'en supplie, donne moi une plume de ton aile pour que du sol
Je m'élève, et derrière toi pour te rejoindre sans cesse je vole,
Quand mon cœur, tel celui d'une colombe, palpite pour toi,

Ô Rose qui changea les déserts arides en Paradis !
Viens ! Coule tes couleurs éblouissantes dans mon cœur !
Il est grand temps, souris dans mes yeux qui pleurent !
Ô Rose qui changea les déserts arides en Paradis !

Que je sois ton serviteur, tel Medjnoun, à courir après toi,
Jette en moi des braises que je brûle comme la fournaise
Sauve-moi de ce rêve cruel qui sans toi s'écoule et me pèse
Que je sois ton serviteur, tel Medjnoun, à courir après toi,

Je compte les jours qui me séparent et m'éloignent de toi,
Une mélancolie brumeuse et obscure sur mon âme se répand
Laisse moi voir ton visage car le soleil glisse au couchant
Je compte les jours qui me séparent et m'éloignent de toi,

Qu'à mon dernier soupir mon crépuscule devienne aube,
Que de vives couleurs de ton horizon mon cœur se remplisse
Que partout l'on entende des flûtes et que les luths retentissent
Qu'à mon dernier soupir mon crépuscule devienne aube.


La Rose de Medine - Fethullah Gülen
 
Al-Khansa Combien de deserts - VII-siecle

(extrait)

"Combien de déserts aussi dangereux
Que le mords d'une monture rebelle,
Où les cavaliers passent sans s'arrêter

As-tu traversés, juché
Sur une chamelle rapide qui ressemblait,
La selle ôtée, à un chameau indocile.

Il la réprimandait
Quand elle commettait une faute envers lui
Et parfois la frappait
Même si elle n'en avait point commis.

Elle se mit à le craindre
Tout au fond d'elle-même,
Ne connaissant de lui ni guerre, ni trève,

Tu volais avec elle jusqu'au moment
Où, sa soif redoublant, il plut aux gens
De faire halte pour se désaltérer.

Alors tu t'arrêtais
Près d'un arbre ombreux, peu fréquenté,
Aux pieds fourchus et aux tendres rameaux.

Il y suspendait son sabre et son manteau ;
Les cavaliers le suivant faisaient comme lui.
Il s'abandonnait à un court sommeil
Puis s'élançait sur sa monture
Pour se couvrir de gloire et de butin.

Celle-ci s'en allait rivaliser
Avec un noble coursier
Descendant d'A'waj qui, la bride abattue,
La devançait de son large poitrail."
 
Al-Khansa Combien de deserts - VII-siecle

(extrait)

"Combien de déserts aussi dangereux
Que le mords d'une monture rebelle,
Où les cavaliers passent sans s'arrêter

As-tu traversés, juché
Sur une chamelle rapide qui ressemblait,
La selle ôtée, à un chameau indocile.

Il la réprimandait
Quand elle commettait une faute envers lui
Et parfois la frappait
Même si elle n'en avait point commis.

Elle se mit à le craindre
Tout au fond d'elle-même,
Ne connaissant de lui ni guerre, ni trève,

Tu volais avec elle jusqu'au moment
Où, sa soif redoublant, il plut aux gens
De faire halte pour se désaltérer.

Alors tu t'arrêtais
Près d'un arbre ombreux, peu fréquenté,
Aux pieds fourchus et aux tendres rameaux.

Il y suspendait son sabre et son manteau ;
Les cavaliers le suivant faisaient comme lui.
Il s'abandonnait à un court sommeil
Puis s'élançait sur sa monture
Pour se couvrir de gloire et de butin.

Celle-ci s'en allait rivaliser
Avec un noble coursier
Descendant d'A'waj qui, la bride abattue,
La devançait de son large poitrail."

C'est une traduction de google?
 
Les violon en accord
Les piano sort les notes
Les gazelle en eveille sont le reflet des cris acier qui devient papillon
Les poissons la bouche ouverte sur
Une belle île deserte
Une histoire découverte
Un nuage gris qui donne une pluie béni
Les Marguerite donne une huile fleurit
Et si tu cherche un amis regarde ce qui te sourit
Et pas ce qui te promettent une amitié mielleuse
Pour ensuite te trahir avec des paroles haineuse
L'amitié est faite aventure rien ne cesse de te blâmer sur tes paroles erronée le sage répond avec le silence quand le chien aboie sans conscience si un jour tu y pense n'oublie pas c'est l'instinct qui parle a l'intuition pour éviter de mauvaises décisions
 
Émerveillé par l'ete
Les beaux jour t'offre un séjour
Positive dans la vie
Le reflet de la mer
Son le sourire des gens de valeur
Le souffle et le vent ce rencontres en tournant autour de la vie
Les paysages ensoleillé
Te font savourer l'instant présent
Les souvenirs de la vie te parle au présent
A chaque attente il y a un bonheur gagnant
Les oiseaux te parle a chaque instant
Prend le temps de vivre chaque instant
Pour des moments de détente
Sans penser ni réfléchir
Rappelle toi juste du moment de l'été qui arrive chaque année pour des moments de gaieté de joie vu de très haut je te laisse savourer
 
Émerveillé par l'ete
Les beaux jour t'offre un séjour
Positive dans la vie
Le reflet de la mer
Son le sourire des gens de valeur
Le souffle et le vent ce rencontres en tournant autour de la vie
Les paysages ensoleillé
Te font savourer l'instant présent
Les souvenirs de la vie te parle au présent
A chaque attente il y a un bonheur gagnant
Les oiseaux te parle a chaque instant
Prend le temps de vivre chaque instant
Pour des moments de détente
Sans penser ni réfléchir
Rappelle toi juste du moment de l'été qui arrive chaque année pour des moments de gaieté de joie vu de très haut je te laisse savourer

Merci pour ces partages a khouya madisonsquar! :mignon:
 
Les violon en accord
Les piano sort les notes
Les gazelle en eveille sont le reflet des cris acier qui devient papillon
Les poissons la bouche ouverte sur
Une belle île deserte
Une histoire découverte
Un nuage gris qui donne une pluie béni
Les Marguerite donne une huile fleurit
Et si tu cherche un amis regarde ce qui te sourit
Et pas ce qui te promettent une amitié mielleuse
Pour ensuite te trahir avec des paroles haineuse
L'amitié est faite aventure rien ne cesse de te blâmer sur tes paroles erronée le sage répond avec le silence quand le chien aboie sans conscience si un jour tu y pense n'oublie pas c'est l'instinct qui parle a l'intuition pour éviter de mauvaises décisions

Tu es meilleur poète que moi. ;)
 
Je te désirerai tour à tour comme le fruit suspendu, comme l'eau lointaine, et comme la petite maison bienheureuse que je frôle...
Je laisse, à chaque lieu de mes désirs errants, mille et mille ombres à ma ressemblance, effeuillées de moi, celle-ci sur la pierre chaude et bleue des combes de mon pays, celle-là au creux moite d'un vallon sans soleil, et cette autre qui suit l'oiseau, la voile, le vent et la vague.
Tu gardes la plus tenace : une ombre nue, onduleuse, que le plaisir agite comme une herbe dans le ruisseau... Mais le temps la dissoudra comme les autres, et tu ne sauras plus rien de moi, jusqu'au jour où mes pas s'arrêteront et où s'envolera de moi une dernière petite ombre... qui sait où ?


La Vagabonde, 1910 de Colette.
 
Bonjour,

Je te remercie de partager ces mots avec nous. J’ai toujours aimé les poèmes et je trouve que les tiens sont très beaux. Je vais le partager avec mes amis si tu le permets. Au plaisir de te lire à nouveau.

A bientôt
 
Bonjour,

Je te remercie de partager ces mots avec nous. J’ai toujours aimé les poèmes et je trouve que les tiens sont très beaux. Je vais le partager avec mes amis si tu le permets. Au plaisir de te lire à nouveau.

A bientôt

Bonjour robochiotte,

Ne craignez rien, je dois juste vous corrompre afin de mener à bien mon projet de conquête. Ne vous laissez pas distraire pas de plaisants discours qui bien souvent raconte la même chose. Agissez! Ne vous laissez plus menez en bateau par ceux qui vous manipule et reprenez les rênes de votre destiné!

Adieu.
 
Le temps s'est écoulé comme une rivière , je ne l'ai pas vu passer !
" J'ai compté mes années et j'ai découvert que j'ai moins de temps à vivre ici que je n'en ai déjà vécu.
Je n'ai désormais pas le temps pour des réunions interminables, où on discute de statuts, de règles, de procédures et de règles internes, sachant qu'il ne se combinera rien...
Je n'ai pas le temps de supporter des gens absurdes qui, en dépit de leur âge, n'ont pas grandi.
Je n'ai pas le temps de négocier avec la médiocrité. Je ne veux pas être dans des réunions où les gens et leur ego défilent.
Les gens ne discutent pas du contenu, à peine des titres
Mon temps est trop faible pour discuter de titres.
Je veux vivre à côté de gens humains, très humains.
Qui savent sourire de leurs erreurs.
Qui ne se glorifient pas de victoires.
Qui défendent la dignité humaine et qui ne souhaitent qu'être du côté de la vérité et de l'honnêteté.
L'essentiel est ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue.
Je veux m'entourer de gens qui savent arriver au coeur des gens.
Les gens à qui les coups durs de la vie ont appris à grandir avec des caresses minces dans l'âme.
Oui... J'ai hâte... de vivre avec intensité, que seule la maturité peut me donner.
J'exige de ne pas gaspiller un bonbon de ce qu'il me reste...
Je suis sûr qu'ils seront plus délicieux que ceux que j'ai mangé jusqu'à présent.- personne n'y échappe riche , pauvre intelligent , démuni ...

André-Gide (LE TEMPS QUI PASSE )
 
On nous accuse de terrorisme
Si nous prenons la défense
D’une rose, d’une femme
Et d’un infaillible poème
D’une patrie qui n’a plus
Ni eau ni air
Ni tente ni chamelle
Ni même de café noir.

On nous accuse de terrorisme
Si nous avons le courage de défendre
La chevelure noire de Balqis
Les lèvres de Maysoun …
Hind, Daâd
Ou Loubna et Rabab
Et une pluie de khôl noir
Tombant de leurs cils comme une inspiration !
Vous ne trouverez pas chez moi
De poème secret…
De langage secret
Ni de livre secret enfermé derrière portes closes
Et je ne garde pas de poème
Arpentant les rues, voilé par un hijab.

On nous accuse de terrorisme
Quand nous écrivons sur les dépouilles de notre patrie
Foulée, démembrée, déchiquetée
Aux moignons dispersés
Une patrie cherchant son nom
Et un peuple innommé
Une patrie qui a perdu ses anciens grands poèmes
À l’exception de ceux de Khansa
Une patrie qui a perdu sa liberté rouge, bleue ou jaune
Une patrie qui nous interdit
D’acheter un journal
D’écouter les informations
Une patrie où les oiseaux sont interdits de pépiement
Une patrie
Dont les écrivains écrivent
Sur le vent, par peur.
Une patrie
À l’image de notre poésie
Faite de mots abandonnés
Hors du temps
Importés
Avec une face et une langue étrangères…
Sans début
Ni fin
Sans lien avec son peuple ou son pays
Impasse de l’humanité
Une patrie
Allant aux négociations de paix
Sans dignité
Nu-pieds
Et sans aucune dignité
Une patrie
Où les hommes pris de peur se sont pissé dessus
Et où seules restent les femmes !


Nizar Qabbani
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
 

« Etat de siège »​

Un poème inédit de Mahmoud Darwich. Ramallah, janvier 2002
par Mahmoud Darwich

Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps
Près des jardins aux ombres brisées,
Nous faisons ce que font les prisonniers,
Ce que font les chômeurs :
Nous cultivons l’espoir.
* * *
Un pays qui s’apprête à l’aube. Nous devenons moins intelligents
Car nous épions l’heure de la victoire :
Pas de nuit dans notre nuit illuminée par le pilonnage.
Nos ennemis veillent et nos ennemis allument pour nous la lumière
Dans l’obscurité des caves.
* * *
Ici, nul « moi ».
Ici, Adam se souvient de la poussière de son argile.
* * *
Au bord de la mort, il dit :
Il ne me reste plus de trace à perdre :
Libre je suis tout près de ma liberté. Mon futur est dans ma main.
Bientôt je pénètrerai ma vie,
Je naîtrai libre, sans parents,
Et je choisirai pour mon nom des lettres d’azur...
* * *
Ici, aux montées de la fumée, sur les marches de la maison,
Pas de temps pour le temps.
Nous faisons comme ceux qui s’élèvent vers Dieu :
Nous oublions la douleur.
* * *
Rien ici n’a d’écho homérique.
Les mythes frappent à nos portes, au besoin.
Rien n’a d’écho homérique. Ici, un général
Fouille à la recherche d’un Etat endormi
Sous les ruines d’une Troie à venir.
* * *
Vous qui vous dressez sur les seuils, entrez,
Buvez avec nous le café arabe
Vous ressentiriez que vous êtes hommes comme nous
Vous qui vous dressez sur les seuils des maisons
Sortez de nos matins,
Nous serons rassurés d’être
Des hommes comme vous !
* * *
Quand disparaissent les avions, s’envolent les colombes
Blanches blanches, elles lavent la joue du ciel
Avec des ailes libres, elles reprennent l’éclat et la possession
De l’éther et du jeu. Plus haut, plus haut s’envolent
Les colombes, blanches blanches. Ah si le ciel
Etait réel [m’a dit un homme passant entre deux bombes]
* * *
Les cyprès, derrière les soldats, des minarets protégeant
Le ciel de l’affaissement. Derrière la haie de fer
Des soldats pissent — sous la garde d’un char -
Et le jour automnal achève sa promenade d’or dans
Une rue vaste telle une église après la messe dominicale...
* * *
[A un tueur] Si tu avais contemplé le visage de la victime
Et réfléchi, tu te serais souvenu de ta mère dans la chambre
A gaz, tu te serais libéré de la raison du fusil
Et tu aurais changé d’avis : ce n’est pas ainsi qu’on retrouve une identité.
* * *
Le brouillard est ténèbres, ténèbres denses blanches
Epluchées par l’orange et la femme pleine de promesses.
* * *
Le siège est attente
Attente sur une échelle inclinée au milieu de la tempête.
* * *
Seuls, nous sommes seuls jusqu’à la lie
S’il n’y avait les visites des arcs en ciel.
* * *
Nous avons des frères derrière cette étendue.
Des frères bons. Ils nous aiment. Ils nous regardent et pleurent.
Puis ils se disent en secret :
« Ah ! si ce siège était déclaré... » Ils ne terminent pas leur phrase :
« Ne nous laissez pas seuls, ne nous laissez pas. »
* * *
Nos pertes : entre deux et huit martyrs chaque jour.
Et dix blessés.
Et vingt maisons.
Et cinquante oliviers...
S’y ajoute la faille structurelle qui
Atteindra le poème, la pièce de théâtre et la toile inachevée.
* * *
Une femme a dit au nuage : comme mon bien-aimé
Car mes vêtements sont trempés de son sang.
* * *
Si tu n’es pluie, mon amour
Sois arbre
Rassasié de fertilité, sois arbre
Si tu n’es arbre mon amour
Sois pierre
Saturée d’humidité, sois pierre
Si tu n’es pierre mon amour
Sois lune
Dans le songe de l’aimée, sois lune
[Ainsi parla une femme
à son fils lors de son enterrement]
* * *
Ô veilleurs ! N’êtes-vous pas lassés
De guetter la lumière dans notre sel
Et de l’incandescence de la rose dans notre blessure
N’êtes-vous pas lassés Ô veilleurs ?
* * *
Un peu de cet infini absolu bleu
Suffirait
A alléger le fardeau de ce temps-ci
Et à nettoyer la fange de ce lieu
* * *
A l’âme de descendre de sa monture
Et de marcher sur ses pieds de soie
A mes côtés, mais dans la main, tels deux amis
De longue date, qui se partagent le pain ancien
Et le verre de vin antique
Que nous traversions ensemble cette route
Ensuite nos jours emprunteront des directions différentes :
Moi, au-delà de la nature, quant à elle,
Elle choisira de s’accroupir sur un rocher élevé.
* * *


A suivre
 
Nous nous sommes assis loin de nos destinées comme des oiseaux
Qui meublent leurs nids dans les creux des statues,
Ou dans les cheminées, ou dans les tentes qui
Furent dressées sur le chemin du prince vers la chasse.
* * *
Sur mes décombres pousse verte l’ombre,
Et le loup somnole sur la peau de ma chèvre
Il rêve comme moi, comme l’ange
Que la vie est ici... non là-bas.
* * *
Dans l’état de siège, le temps devient espace
Pétrifié dans son éternité
Dans l’état de siège, l’espace devient temps
Qui a manqué son hier et son lendemain.
* * *
Ce martyr m’encercle chaque fois que je vis un nouveau jour
Et m’interroge : Où étais-tu ? Ramène aux dictionnaires
Toutes les paroles que tu m’as offertes
Et soulage les dormeurs du bourdonnement de l’écho.
* * *
Le martyr m’éclaire : je n’ai pas cherché au-delà de l’étendue
Les vierges de l’immortalité car j’aime la vie
Sur terre, parmi les pins et les figuiers,
Mais je ne peux y accéder, aussi y ai-je visé
Avec l’ultime chose qui m’appartienne : le sang dans le corps de l’azur.
* * *
Le martyr m’avertit : Ne crois pas leurs youyous
Crois-moi père quand il observe ma photo en pleurant
Comment as-tu échangé nos rôles, mon fils et m’as-tu précédé.
Moi d’abord, moi le premier !
* * *
Le martyr m’encercle : je n’ai changé que ma place et mes meubles frustes.
J’ai posé une gazelle sur mon lit,
Et un croissant lunaire sur mon doigt,
Pour apaiser ma peine.
* * *
Le siège durera afin de nous convaincre de choisir un asservissement qui ne nuit
pas, en toute liberté !!
* * *
Résister signifie : s’assurer de la santé
Du cœur et des testicules, et de ton mal tenace :
Le mal de l’espoir.
* * *
Et dans ce qui reste de l’aube, je marche vers mon extérieur
Et dans ce qui reste de la nuit, j’entends le bruit des pas en mon intention.
* * *
Salut à qui partage avec moi l’attention à
L’ivresse de la lumière, la lumière du papillon, dans
La noirceur de ce tunnel.
* * *
Salut à qui partage avec moi mon verre
Dans l’épaisseur d’une nuit débordant les deux places :
Salut à mon spectre.
* * *
Pour moi mes amis apprêtent toujours une fête
D’adieu, une sépulture apaisante à l’ombre de chênes
Une épitaphe en marbre du temps
Et toujours je les devance lors des funérailles :
Qui est mort...qui ?
* * *
L’écriture, un chiot qui mord le néant
L’écriture blesse sans trace de sang.
* * *
Nos tasses de café. Les oiseaux les arbres verts
A l’ombre bleue, le soleil gambade d’un mur
A l’autre telle une gazelle
L’eau dans les nuages à la forme illimitée dans ce qu’il nous reste
* * *
Du ciel. Et d’autres choses aux souvenirs suspendus
Révèlent que ce matin est puissant splendide,
Et que nous sommes les invités de l’éternité.

Mahmoud Darwich

(Traduit de l’arabe (Palestine) par Saloua Ben Abda et Hassan Chami.)
 


Inscris !
Je suis Arabe
Le numéro de ma carte : cinquante mille
Nombre d'enfants : huit
Et le neuvième. . . arrivera après l'été !
Et te voilà furieux !

Inscris !
Je suis Arabe
Je travaille à la carrière avec mes compagnons de peine
Et j'ai huit bambins
Leur galette de pain
Les vêtements, leur cahier d'écolier
Je les tire des rochers. . .
Oh ! je n'irai pas quémander l'aumône à ta porte
Je ne me fais pas tout petit au porche de ton palais
Et te voilà furieux !

Inscris !
Je suis Arabe
Sans nom de famille -- je suis mon prénom
« Patient infiniment » dans un pays où tous
Vivent sur les braises de la Colère
Mes racines. . .
Avant la naissance du temps elles prirent pied
Avant l'effusion de la durée
Avant le cyprès et l'olivier
. . .avant l'éclosion de l'herbe
Mon père. . . est d'une famille de laboureurs
N'a rien avec messieurs les notables
Mon grand-père était paysan -- être
Sans valeur -- ni ascendance.
Ma maison, une hutte de gardien
En troncs et en roseaux
Voilà qui je suis -- cela te plaît-il ?
Sans nom de famille, je ne suis que mon prénom.

Inscris !
Je suis Arabe
Mes cheveux. . . couleur du charbon
Mes yeux. . . couleur de café
Signes particuliers :
Sur la tête un kefiyyé avec son cordon bien serré
Et ma paume est dure comme une pierre
. . .elle écorche celui qui la serre
La nourriture que je préfère c'est
L'huile d'olive et le thym


Mon adresse :
Je suis d'un village isolé. . .
Où les rues n'ont plus de noms
Et tous les hommes. . . à la carrière comme au champ
Aiment bien le communisme
Inscris !
Je suis Arabe
Et te voilà furieux !

Inscris
Que je suis Arabe
Que tu as rafflé les vignes de mes pères
Et la terre que je cultivais
Moi et mes enfants ensemble
Tu nous as tout pris hormis
Pour la survie de mes petits-fils
Les rochers que voici
Mais votre gouvernement va les saisir aussi
. . .à ce que l'on dit !

DONC

Inscris !
En tête du premier feuillet
Que je n'ai pas de haine pour les hommes
Que je n'assaille personne mais que
Si j'ai faim
Je mange la chair de mon Usurpateur
Gare ! Gare ! Gare
À ma fureur !

Mahmoud Darwich, Inscris « Je suis Arabe »
 
Poème de Mahmoud Darwish - "Saqata l'qina3" (en français 'Le masque est tombé')


هذا ما قاله الشاعر محمود درويش منذ عقود :
"سقط القناع.. عن القناع.. عن القناع..
سقط القناع ..
لا إخوة لك يا أخي، لاأصدقاء !
يا صديقي، لا قلاع !
لا الماء عندك، لا الدواء، لا السماء، ولا الدماء ..
ولا الشراع ولا الأمام ولا الوراء..
حاصر حصارك .. .لا مفرُّ !
سقطت ذراعك فالتقطها !
واضرِبْ عدوك..لا مفر ..
وسَقَطْتُ قربك،فالتقطني !
واضرب عدوك بي،فأنت الآن :
حرٌّ
حرٌّ
وحرُّ
قتلاك .. أو جرحاك فيك ذخيرة !
فاضرب بها ! إضرب عدوك..لا مفرُّ !
أشلاؤنا أسماؤنا..أسماؤنا أشلاؤنا
حاصر حصارك بالجنون !
وبالجنون !
وبالجنون !
ذهب الذين تحبهم،ذهبوا..
فإما أن تكون
أو لا تكون
سقط القناع عن القناع
سقط القناع،ولا أحد إلّاك في هذا المدى المفتوح للأعداء والنسيان !
فاجعل كل متراس بلد !
لا..لا أحد
سقط القناع ..
عَرَبٌ أطاعوا رومَهم ..
عرب وباعوا روحهم ..
عرب..وضاعوا
سقط القناع عن القناع
سقط القناع ...."


"Le masque est tombé... du masque... du masque...
Le masque est tombé..
Tu n'as pas de frères, frère, pas d'amis !
ouMon ami, pas de châteaux !
Vous n'avez ni eau, ni médicaments, ni ciel, ni sang.
Ni la voile, ni l'avant, ni l'arrière.
Assiégez-vous... il n'y a pas d'échappatoire !
Votre bras est tombé, alors ramassez-le !
Et frappez votre ennemi... il n'y a pas d'échappatoire...
Je suis tombé près de toi, alors viens me chercher !
Et frappe ton ennemi avec moi, car tu es maintenant :
gratuit
gratuit
et libre
Vos morts..ou vos blessés sont dans les munitions !
Alors frappez-le ! Frappez votre ennemi... il n'y a pas d'échappatoire !
Nos restes sont nos noms. Nos noms sont nos restes
Assiégez-vous de folie !
Et folle!
Et folle!
Ceux que vous aimez sont partis, partis...
Soit c'est
Ou ne pas être
Le masque est tombé
Le masque est tombé, et il n'y a plus que vous dans ce champ ouvert d'ennemis et d'oubli !
Alors faites de chaque barricade un pays !
Non... personne
Le masque est tombé..
Les Arabes qui obéirent aux Romains..
Les Arabes ont vendu leur âme.
Les Arabes... ils se sont perdus
Le masque est tombé
Le masque est tombé...."
 
Si je dois mourir, que cela devienne un conte,” poème de Refaat Alareer





Si je dois mourir

si tu dois vivre

pour raconter mon histoire

pour vendre mes affaires

pour acheter un bout de toile

et quelques ficelles

(qu’elle soit blanche avec une longue traîne)

ainsi, un enfant, quelque part à Gaza

cherchant dans les cieux

son père, parti dans le brasier –

sans dire au revoir à personne

même pas à sa chair

même pas à lui-même –

pourra voir le cerf-volant, mon cerf-volant que tu as fait,

s’envoler vers les hauteurs

et penser pour un instant que c’est un ange

qui ramène l’amour

Si je dois mourir

que cela porte l’espoir

que cela devienne un conte

Traduction du poème : Chris & Dine
—————————————————

La dernière vidéo, bouleversante, diffusée par Refaat al-Areer,

Nous savons que tout est sombre, très noir. Il n’y a plus d’eau, il n’y a aucun moyen de fuir Gaza. Que devons-nous faire ? Nous noyer ? Nous suicider en masse ? Est-ce que c’est ce que veut Israël ? Nous ne le ferons pas. Je suis un enseignant. Probablement la chose la plus dangereuse que je possède à la maison est un [stylo] Expo Marker. Si les Israéliens nous envahissent, s’ils font irruption chez nous pour nous massacrer, j’utiliserai ce stylo. Je le jetterai sur les soldats israéliens, même si c’est la dernière chose que je peux faire. Et c’est le sentiment de tous, en Palestine. Nous sommes sans espoir et nous n’avons rien à perdre.”


Refaat Alareer était un écrivain, poète, professeur et activiste palestinien de la bande de Gaza. Il a enseigné la littérature et l’écriture créative à l’Université islamique de Gaza et a cofondé l’organisation We Are Not Numbers, qui met en relation des auteurs expérimentés avec de jeunes écrivains de Gaza.

L’Observatoire Euro-Med des Droits de l’Homme accuse Israël d’avoir délibérément assassiné l’éminent universitaire palestinien et demande une enquête.

Avant-hier, Refaat a reçu un appel téléphonique des services de renseignement israéliens lui disant qu’ils l’avaient localisé dans l’école où il s’était réfugié et l’ont informé qu’ils allaient le tuer.

Il a quitté l’école pour ne pas mettre les autres en danger et est allé chez sa soeur. Mercredi vers 18h00, Refaat al-Areer a été tué dans la maison de sa sœur dans le quartier d’al-Sidra, dans la quartier d’al-Daraj, à Gaza-ville, avec son frère Salah et l’un de ses enfants (Mohammed), sa sœur Asmaa et trois de ses enfants (Alaa, Yahia et Mohammed) et un voisin. L’épouse de son frère, Alaa, et ses deux autres enfants, Rafik et Alma, ont été blessés lors de l’assaut.

Les Palestiniens, unanimes, ont exprimé leur immense chagrin de la perte du “poète de Gaza”.
 
T'as pas appris dans ton enfance
L'amour la joie ni le bonheur
T'as juste étudié l'arrogance
Dans l'angoisse la honte & la peur
Ton fax fixe un démon qui passe
à l'heure où tout devient trop clair
Où tu contemples dans ta glace
Une certaine idée de l'enfer

Apprends donc à tenir ta laisse
T'es pas tout seul en manque de secours
La tristesse est la seule promesse
Que la vie tient toujours

Peut-être qu'un jour chez norauto
Tu verras ta reine arriver
Au volant de la stéréo
D'un tuning-car customisé
Mais l'amour s'use à la lumière
& Les louttes sont toutes un peu louffes
Elles te feront jouer du somnifère
Dans un h.p avec les oufs

Apprends donc à tenir ta laisse
T'es pas tout seul en manque de secours
La tristesse est la seule promesse
Que la vie tient toujours


Thiéfaine

🖕
 
LA PEUR par Khalil Gibran

On dit qu'avant d'entrer dans la mer une rivière tremble de peur.

Elle regarde en arrière le chemin qu'elle a parcouru, depuis les sommets des montagnes, la longue route sinueuse
qui traverse des forêts et des villages
Et devant elle , elle voit un océan si vaste, qu’y pénétrer ne parait rien d'autre que devoir disparaître à jamais.

Mais il n'y a pas d'autre moyen.
La rivière ne peut pas revenir en arrière.
Personne ne peut revenir en arrière.
Revenir en arrière est impossible dans l'existence.

La rivière a besoin de prendre le risque d'entrer dans l'océan parce que c'est alors seulement que la peur disparaîtra, parce que c'est là que la rivière saura qu'il ne s'agit pas de disparaître dans l'océan, mais de devenir océan.
 

Une femme,​


Dans la nuit des souvenirs sombres,
Où les étoiles sont voilées de larmes,
Une femme se bat, brisée par les ombres,
Cherchant la lumière, loin des armes.

Sous cette carapace de souffrance,
Se cache un cœur qui refuse de céder,
Une volonté de fer, une résilience,
Un courage que rien ne peut casser.

Sa force, son esprit inclassable,
Sont des flammes dans la nuit noire,
Chaque épreuve la rend capable,
De tout transformer en espoir.

Malgré la fatigue et les soucis,
Il y a en elle une puissance immense,
Chaque blessure, chaque déchirure,
Font d'elle une âme intense.

Un jour viendra, où les chaînes se briseront,
Où les moments de paix remplaceront les tourments,
Et dans son cœur, enfin guéri, fleuriront,
Des jardins de bonheurs éclatants.



La dérive,​


Dans le silence d'un cœur en souffrance,
L'homme se retrouve face à l'absence,
Un fait accompli.. sans préparation,
Accueillir la douleur.. une épreuve, une raison.

Derrière le masque d'une force affichée,
Se cachent les larmes, la honte, la vérité.
Irritable, impulsif, bien que ce ne soit pas lui,
Ses actes crient la souffrance qui l'envahit.

Entre l'espoir de retrouver son amour,,
Et le désir de surmonter ce long parcours,
Il navigue sur une mer déchaînée,
Ballotté par son cœur, la tristesse enchaînée.

Sous un ciel gris, l'horizon s'obscurcit,
Dans un verre, il cherche l'oubli,
Sous l'ivresse, fugace, les peines se dissipent,
Mais dans la tempête, les idées s'assombrissent,

Anonyme
 

Presque rien,​


Elle regarde son visage dans un miroir brisé,
Ses pensées vagabondent, lourdes de regrets.
Elle pense à lui, à cet homme né sur l'ile de Lé..
Une erreur, un mariage, une vie de gâchée.
Il suffirait de presque rien,
Pour que les jours soient plus doux, les nuits apaisées,
Un mot, un geste, un regard plus aimant..
Elle pense à ce qu'aurait pu être sa vie sans l'avoir rencontré,
Elle voit en lui un étranger,
Un amour qui s'est éteint avant même de briller.
Il suffirait de presque rien..
Pour que l'espoir renaisse, pour que cette flamme soit sauvée.
Mais chaque tentative se heurte à des murs de silence,
Chaque espoir se meurt dans l'indifférence glacée.
Elle rêve d'un ailleurs, d'une nouvelle chance,
D'un amour sincère, d'une vie redessinée...
Elle se demande s'il est trop tard pour se métamorphoser,
Si les erreurs du passé peuvent encore être corrigées.
Il suffirait de presque rien, un souffle, un baiser,
Pour que leur histoire trouve enfin sa vraie beauté.

Des silences et des doutes, il y en aura
Mais le lien demeure, invisible, puissant et réel.
Quand l'obscurité s'installe et que l'orage se déroule,
C'est l'amour qui brille, tel un phare éternel.
Les épreuves forgent nos âmes, renforcent notre lien,
L'éloignement n'est qu'une promesse de retrouvailles,
Car dans le cœur de l'Amour, les adieux ne sont rien,
Nous pouvons nous perdre, errer dans les contrées de l'incertitude,
Mais la véritable tendresse est un fil d'or, incassable et pur.
Il traverse les époques, les lieux, et avec certitude,
Nous ramène l'un à l'autre, dans un élan sûr.
N'ayons crainte ma chaire,
Car nous savons que, malgré les épreuves et les pleurs,
L'amour authentique, dans ses promesses sincères,
Nous réunira toujours, au-delà des peurs.

En attendant, dans ma solitude, je contemple le ciel, vaste et mystérieux,
Les étoiles brillent de joyaux éparpillés,
Et l'infini se dessine, insaisissable et majestueux.
Comment capturer l'éternité dans une pensée,
Le temps se perd, les frontières sont effacées,
L'infini nous échappe, toujours au-delà de l'instant.
Nos esprits limités cherchent à comprendre,
Mais l'immensité du Ciel défie notre raison,

Les galaxies dansent dans un ballet tendre,
Au cœur de l'infini, nous ne sommes qu'une fraction.
Imaginer l'infini, c'est embrasser l'amour,
L'infini est un rêve, un mirage lointain,
Un concept qui échappe à notre perception,
Mais dans ce mystère, il y a une douceur sereine,
La beauté de l'inconnu,, au-delà de toute notion.
Ainsi, je me perds dans la contemplation,
Acceptant l'impossibilité de comprendre tout,
Mon infini demeure un doux frisson,
Un poème sans fin, que je laisse flotter dans le flou.


Robert Tedic.
 
Un dernier de Jean Brassy,

Mes bras, forteresse de tendresse, t'enlacent,
Soutien inébranlable dans tes heures de doute,
Je sens battre ton cœur, et chaque espace,
Qui devient un sanctuaire où tout bruit s'écoute.

C’est dans mes bras que tu te perds et te retrouves,
Leurs contours, une carte de notre amour sincère,
Chaque caresse, chaque geste t’approuves,
Que rien ne peut briser ce lien que nous avons su faire.

N’ait plus peur des lendemains incertains,
Mes bras te rappellent que l’amour est vrai,
Dans ce cocon, tu t’abandonnes, sereine,
Et je sais, que c’est ici que tu veux rester.

Je voudrai tant lui montrer que je peux être encore plus grand,
Qu'au fond de moi, brûle une flamme, un désir ardent,
Car sous cette façade de force et de courage,
Se cache un homme qui espère, qui rêve d’un autre voyage,
Où l’amour triomphe, où les jugements se taisent.
 
L'ÊTRE ET LE TEMPS

Monsieur Perdu se pose des questions. Il ne sait pas si dans la vie il faut courir ou aller lentement. Il consulte d'abord des gens.
Les uns lui disent :

- cours si tu veux attraper le vent.

Les autres :

- ne sois pas pressé . Si tu veux apprécier le soleil et les étoiles, prends le temps de les admirer.

Indécis, il se tourne vers les animaux. Il en établit deux catégories: les lents et les rapides. Dans la première, il inscrit la chenille, la tortue et l'escargot. Dans la seconde: la gazelle, l'aigle et le guépard.

La chenille lui dit:
- ramper permet de humer les fleurs.
La tortue:
- flâner est le sport des philosophes.
L'escargot:
- la lenteur est la mère de la sagesse.
La gazelle:
- la course sans élégance ne vaut pas grand-chose.
L'aigle:
- voler, c'est plus noble que galoper.
Le guépard:
- la course rime avec la force.
Devant ces réponses, souvent contradictoires, Monsieur Perdu décide de solliciter l'aide de l'éléphant, du python sacré et du lion.
L'éléphant lui dit:
- la lenteur et la vitesse sont complémentaires. Voici mon conseil: cours quand il faut et médite quand c'est nécessaire.
Le python:
- fuis la menace et somnole quand tu n'as rien à craindre.
Le lion:
- fonce quand tu vois une proie et sinon repose-toi.
N'ayant pas trouvé de réponses satisfaisantes, Monsieur Perdu demande à un vieil olivier :
- pourquoi es-tu figé ?
L'arbre lui répond :
  • on m'a puni.
  • qu'as-tu fait?
  • je suis né avec beaucoup de jambes. Étant géant et arrogant, j'ai écrasé toutes les petites plantes autour de moi. Fâché, le Ciel a fixé mes racines dans la terre.
  • Le regrettes-tu ?
  • Non, je suis habitué à l'immobilité. Après des années de repos et de contemplation, les hommes ont fait de moi un saint. Ils viennent de partout faire des vœux. Regarde à mes pieds: il y a des bougies, des galettes et des objets.Tu peux en prendre, c'est la part du pauvre.

Monsieur Perdu allume une bougie et mange plusieurs galettes. Soudain, il entend un bruit de mâchoire. Une hyène surgit d'un bosquet. Monsieur Perdu s'enfuit à toutes jambes.
Grâce à la vitesse, il échappe à la mort. Mais, à cause d'elle, il tombe et se casse une cheville. En se relevant, il trouve par terre une liasse de billets. Il s'achète une montre, mesure le temps et en devient esclave.
Monsieur Perdu a la montre, mais il n'a plus le temps. Il se pose encore les mêmes questions. Il ne sait toujours pas si dans la vie il faut courir ou aller lentement.

Karim Akouche
 
L'ÊTRE ET LE TEMPS

Monsieur Perdu se pose des questions. Il ne sait pas si dans la vie il faut courir ou aller lentement. Il consulte d'abord des gens.
Les uns lui disent :

- cours si tu veux attraper le vent.

Les autres :

- ne sois pas pressé . Si tu veux apprécier le soleil et les étoiles, prends le temps de les admirer.

Indécis, il se tourne vers les animaux. Il en établit deux catégories: les lents et les rapides. Dans la première, il inscrit la chenille, la tortue et l'escargot. Dans la seconde: la gazelle, l'aigle et le guépard.

La chenille lui dit:
- ramper permet de humer les fleurs.
La tortue:
- flâner est le sport des philosophes.
L'escargot:
- la lenteur est la mère de la sagesse.
La gazelle:
- la course sans élégance ne vaut pas grand-chose.
L'aigle:
- voler, c'est plus noble que galoper.
Le guépard:
- la course rime avec la force.
Devant ces réponses, souvent contradictoires, Monsieur Perdu décide de solliciter l'aide de l'éléphant, du python sacré et du lion.
L'éléphant lui dit:
- la lenteur et la vitesse sont complémentaires. Voici mon conseil: cours quand il faut et médite quand c'est nécessaire.
Le python:
- fuis la menace et somnole quand tu n'as rien à craindre.
Le lion:
- fonce quand tu vois une proie et sinon repose-toi.
N'ayant pas trouvé de réponses satisfaisantes, Monsieur Perdu demande à un vieil olivier :
- pourquoi es-tu figé ?
L'arbre lui répond :
  • on m'a puni.
  • qu'as-tu fait?
  • je suis né avec beaucoup de jambes. Étant géant et arrogant, j'ai écrasé toutes les petites plantes autour de moi. Fâché, le Ciel a fixé mes racines dans la terre.
  • Le regrettes-tu ?
  • Non, je suis habitué à l'immobilité. Après des années de repos et de contemplation, les hommes ont fait de moi un saint. Ils viennent de partout faire des vœux. Regarde à mes pieds: il y a des bougies, des galettes et des objets.Tu peux en prendre, c'est la part du pauvre.

Monsieur Perdu allume une bougie et mange plusieurs galettes. Soudain, il entend un bruit de mâchoire. Une hyène surgit d'un bosquet. Monsieur Perdu s'enfuit à toutes jambes.
Grâce à la vitesse, il échappe à la mort. Mais, à cause d'elle, il tombe et se casse une cheville. En se relevant, il trouve par terre une liasse de billets. Il s'achète une montre, mesure le temps et en devient esclave.
Monsieur Perdu a la montre, mais il n'a plus le temps. Il se pose encore les mêmes questions. Il ne sait toujours pas si dans la vie il faut courir ou aller lentement.

Karim Akouche
Nous sommes condamnes à trébucher, nous relever, se presser, prendre son temps
Éternelles contradictions qu on doit gérer.
Éternels dilemmes à élucider..
Il suffirait peut être de s adapter et avancer.
 
Pense aux autresMahmoud_darwich

Quand tu prépares ton petit-déjeuner,
pense aux autres.
(N'oublie pas le grain aux colombes.)

Quand tu mènes tes guerres, pense aux autres.
(N'oublie pas ceux qui réclament la paix.)

Quand tu règles la facture d'eau, pense aux autres.
(Qui tètent les nuages.)

Quand tu rentres à la maison, ta maison,
pense aux autres.
(N'oublie pas le peuple des tentes.)

Quand tu comptes les étoiles pour dormir,
pense aux autres.
(Certains n'ont pas le loisir de rêver.)

Quand tu te libères par la métonymie,
pense aux autres.
(Qui ont perdu le droit à la parole.)

Quand tu penses aux autres lointains,
pense à toi.
(Dis-toi : Que ne suis-je une bougie dans le noir ?)

In Comme des fleurs d'amandiers ou plus loin
 

** Les Invincibles **

Comme au sortir d’un cauchemar,
il surgit des décombres,
le souffle coupé,
la peau grise de poussière,
marquée par la main de la terre.
Il s’assoit sur les marches familières,
où le béton craque sous le poids de son corps,
lui rappelant ce qui tenait encore hier :
un foyer réduit à un tas de pierres.
Là, sous le ciel fendu par le fer,
il allume une cigarette,
dernière étincelle d’un monde ancien,
et regarde la fumée s’élever,
fine et fragile, comme un souffle de vie suspendu.
Salut à ces âmes qui restent debout, malgré tout.
Ces êtres sculptés par la douleur,
polis par le chagrin,
qui recousent leurs blessures avec le fil ténu de l’espoir.
Patience et courage pour seule armure,
ils ne courbent jamais l’échine,
et se relèvent, encore et toujours.

Abbas Fahdel

 
** Les braves Occidentaux **

« Les horreurs du passé, jamais plus ! », répètent-ils,
tout en tolérant celles du présent, pourtant si nombreuses.
Ah, ces vaillants champions de la liberté,
d’un Occident qui brandit l’épée sacrée de la justice,
qui s’émousse sitôt qu’il faut voir les crimes de guerre.
Ils hurlent « Antisémitisme ! Islamisme ! » à la moindre critique,
transformant le débat en gymnastique rhétorique.
Chaque enfant enterré, chaque corps calciné,
à Gaza et au Liban,
disparaît ainsi sous leurs mots insidieux,
sous leur silence complice.

« Les droits de l’homme », chantent-ils,
tandis que leur boussole éthique vacille
au gré des contrats d’armes et des intérêts mercantiles.

Quelle bravoure que d’appuyer une armée génocidaire,
fermer les yeux sur ses crimes,
et proclamer sans frémir :
« Toute critique est antisémite ! »
Odieux chantage, odieux délire.

Ils applaudissent en silence chaque missile,
et quand on le leur reproche,
ils brandissent le mot magique :
« Défense légitime »
Quel bouclier cynique !

Que dire de ces gendarmes du monde,
Si ce n’est qu’ils préfèrent une paix rentable à une paix morale ?
Car, pour eux, dénoncer les oppresseurs d’aujourd’hui,
c’est ouvrir la boîte de Pandore qu’ils ont eux-mêmes enfouie.

Alors merci, ô courageux décideurs du monde libre,
de vos leçons de morale qui rendent tout si visible :
Que l’humanité est une question de géographie,
et que la justice s’arrête là où commence l’hypocrisie.

Abbas Fahdel

 
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