Un salarié sur quatre est dans une branche dont la grille salariale démarre sous le SMIC
La situation des grilles salariales de branche par rapport au SMIC s'est fortement dégradée à la suite de la hausse de ce dernier au 1 er janvier, indique une étude du ministère du Travail. La situation va s'aggraver encore avec la revalorisation du salaire minimum attendue d'un mois à l'autre.
Le 15 novembre dernier, à peine plus d'un salarié sur dix travaillait dans une des 21 branches de plus de 5.000 salariés dont la grille salariale commençait en dessous du SMIC, selon les données diffusées il y a six mois par le ministère du Travail. La situation s'est nettement dégradée depuis. Ils sont désormais plus d'un sur quatre dans cette situation. C'est ce qui ressort des documents préparatoires à la réunion, le 24 juin, du comité de suivi de la négociation salariale de branche, transmis aux partenaires sociaux, que « Les Echos » se sont procuré.
Le ministère constate que, au 31 mai, sur les 175 branches de plus de 5.000 salariés recensés, 48 -couvrant 2.410.000 personnes, soit 27 % du total - ont leur premier coefficient salarial qui est inférieur au SMIC. L'enjeu est important puisque dans ce cas, c'est ce coefficient qui sert de base à la rémunération. Si bien que la grille conventionnelle se retrouve écrasée, limitant ainsi les perspectives d'évolution des rémunérations pour de nombreux salariés, en particulier de PME.
Ce phénomène d'écrasement pose d'autant problème que les éventails de rémunération dans la population ouvrière située en bas de la grille sont très resserrés, comme le montre une autre étude diffusée avant la réunion, pointant le fait que « des coefficients [voient] parfois le montant de leur salaire minimum recouvert par le SMIC ». Le BTP fait exception, avec un éventail de 47 %. Dans la métallurgie, comme dans le secteur général (qui regroupe les autres secteurs), le plafond de la grille pour les ouvriers est supérieur de 13 à 14 % à son plancher.
Mauvaises élèves
Parmi les branches mauvaises élèves au regard du SMIC, 10 étaient déjà dans ce cas fin 2010, constate le ministère : celle des organismes de formation (86.000 salariés) ou celle des prestataires de services du secteur tertiaire (109.800 salariés), notamment, n'ont pas suivi l'exemple du commerce alimentaire (653.300 salariés), rentré dans les clous le 1er avril. Les 28 autres branches pointées du doigt étaient en règle avant l'augmentation légale du SMIC, de 1,6 %, au 1er janvier. La plus importante à être passée dans le rouge a été la branche des particuliers employeurs (775.000 salariés), devant celle des officines de pharmacie et leurs 119.500 employés.
La situation risque de se dégrader encore puisqu'à la suite du regain de hausse des prix, une nouvelle revalorisation du SMIC devrait intervenir prochainement. Il ne manque que 0,2 point pour que l'inflation atteigne 2 % depuis le 1er janvier, ce qui déclenchera la revalorisation automatique du salaire minimum.
Les echos
La situation des grilles salariales de branche par rapport au SMIC s'est fortement dégradée à la suite de la hausse de ce dernier au 1 er janvier, indique une étude du ministère du Travail. La situation va s'aggraver encore avec la revalorisation du salaire minimum attendue d'un mois à l'autre.
Le 15 novembre dernier, à peine plus d'un salarié sur dix travaillait dans une des 21 branches de plus de 5.000 salariés dont la grille salariale commençait en dessous du SMIC, selon les données diffusées il y a six mois par le ministère du Travail. La situation s'est nettement dégradée depuis. Ils sont désormais plus d'un sur quatre dans cette situation. C'est ce qui ressort des documents préparatoires à la réunion, le 24 juin, du comité de suivi de la négociation salariale de branche, transmis aux partenaires sociaux, que « Les Echos » se sont procuré.
Le ministère constate que, au 31 mai, sur les 175 branches de plus de 5.000 salariés recensés, 48 -couvrant 2.410.000 personnes, soit 27 % du total - ont leur premier coefficient salarial qui est inférieur au SMIC. L'enjeu est important puisque dans ce cas, c'est ce coefficient qui sert de base à la rémunération. Si bien que la grille conventionnelle se retrouve écrasée, limitant ainsi les perspectives d'évolution des rémunérations pour de nombreux salariés, en particulier de PME.
Ce phénomène d'écrasement pose d'autant problème que les éventails de rémunération dans la population ouvrière située en bas de la grille sont très resserrés, comme le montre une autre étude diffusée avant la réunion, pointant le fait que « des coefficients [voient] parfois le montant de leur salaire minimum recouvert par le SMIC ». Le BTP fait exception, avec un éventail de 47 %. Dans la métallurgie, comme dans le secteur général (qui regroupe les autres secteurs), le plafond de la grille pour les ouvriers est supérieur de 13 à 14 % à son plancher.
Mauvaises élèves
Parmi les branches mauvaises élèves au regard du SMIC, 10 étaient déjà dans ce cas fin 2010, constate le ministère : celle des organismes de formation (86.000 salariés) ou celle des prestataires de services du secteur tertiaire (109.800 salariés), notamment, n'ont pas suivi l'exemple du commerce alimentaire (653.300 salariés), rentré dans les clous le 1er avril. Les 28 autres branches pointées du doigt étaient en règle avant l'augmentation légale du SMIC, de 1,6 %, au 1er janvier. La plus importante à être passée dans le rouge a été la branche des particuliers employeurs (775.000 salariés), devant celle des officines de pharmacie et leurs 119.500 employés.
La situation risque de se dégrader encore puisqu'à la suite du regain de hausse des prix, une nouvelle revalorisation du SMIC devrait intervenir prochainement. Il ne manque que 0,2 point pour que l'inflation atteigne 2 % depuis le 1er janvier, ce qui déclenchera la revalorisation automatique du salaire minimum.
Les echos