1755, le tremblement de terre qui toucha Lisbonne

Après le séisme en Turquie, un Voltaire musulman se lèvera-t-il?​

Le premier novembre 1755, le tremblement de terre qui toucha Lisbonne eut un impact considérable sur la culture, la philosophie et la théologie en Occident.​


 
Le premier novembre 1755, alors que se préparent les cérémonies de la sainte fête de la Toussaint, la ville de Lisbonne est violemment secouée par un puissant tremblement de terre suivi de nombreuses et terrifiantes répliques. Le quartier du port est englouti par ce qu’on n’appelle pas encore un tsunami. Les cheminées s’écroulent et des incendies se propagent. Ce qui reste de la ville brûlera pendant 5 jours. La plupart des édifices civils et religieux sont détruits, de même que l’Hôpital Royal de Tous les Saints, le plus grand hôpital du monde à l’époque qui faisait la fierté de la ville et dans lequel périront plus de 500 malades.
 
Le nombre de morts est difficile à évaluer, mais pourrait atteindre 50 000 victimes directes et indirectes sur une population totale de 200 000 habitants.
Si cette catastrophe marque évidemment durablement l’histoire du Portugal, il convient de se souvenir qu’elle aura également un impact considérable sur la culture, la philosophie et la théologie en Occident. La nouvelle se propage dans toute l’Europe, provoque un grand émoi et secoue les consciences en ce milieu de ce que nous appellerons plus tard le siècle des Lumières. Le recours à Dieu pour expliquer et justifier le malheur des hommes en prend un coup. Voltaire écrit son Poème sur le désastre de Lisbonne. Un Dieu bon n’est pas plus crédible à ses yeux qu’un Dieu vengeur. Il rejette également l’hypothèse optimiste de Leibniz selon laquelle un mal serait un bien dans une loi générale où tout est bien qui finit bien dans l’équilibre du monde. Contrairement à Job, Voltaire n’interpelle pas personnellement Dieu. Celui-ci n’est plus pour lui qu’un grand horloger indifférent à la destinée de l’humanité qui doit se prendre en
charge : l’humanisme laïque occidental est né à Lisbonne.
Le 6 février 2023, alors que la majorité de ses habitants sont endormis, un puissant séisme ravage une large région frontalière entre la Turquie et la Syrie. Les destructions sont considérables, le nombre de victimes reste à évaluer, mais se comptera sans doute par milliers. Là-bas, l’heure n’est pas à la réflexion philosophique ou théologique : il faut sauver, soigner, protéger, pleurer et reloger. Ensuite ? Peut-on espérer de la part des dirigeants de ces populations sinistrées une prise de conscience de la nécessité de reconstruire non seulement les habitations et les infrastructures avec des techniques résistantes aux chocs sismiques qui furent d’ailleurs inaugurées à Lisbonne, mais aussi les âmes et les cœurs ? Cette région multiculturelle connaît la guerre et l’instabilité économique et politique depuis trop longtemps. Turcs, Kurdes, Azéris, chiites ou sunnites ont souffert du même désastre : puissent-ils s’asseoir autour de la même table pour rechercher ensemble une paix digne et solidaire en honneur de leurs morts ensevelis sous les mêmes décombres. Tant qu’à rêver, pourquoi n’assisterions-nous pas à la naissance d’un Voltaire musulman et d’un printemps de l’Islam ?

Que faisons-nous sur cette croûte terrestre ?​

Ici ? Nous croyons savoir et pouvoir gérer ce genre de catastrophe et nous leur envoyons du secours. En ce qui nous concerne, nous construisons solidement et nous avons des services de secours performants. Nous n’avons même pas peur que la terre s’ouvre dans notre petit royaume. Comme nos ancêtres les Gaulois, nous craignons surtout que le ciel nous tombe sur la tête, sous forme de missile russe ou de ballon chinois. Nous avons surtout le bonheur de ne pas vivre sur une ligne de faille tectonique ! Nous savons aussi comment et pourquoi la terre tremble et nul d’entre nous ne s’adresse à Dieu pour lui demander des comptes à ce sujet. Pas de question ? Prêts à passer à la prochaine catastrophe et le plus loin possible bien entendu ? Et si nous osions nous demander le pourquoi du pourquoi ? Quel est le sens de ces souffrances, ces malheurs et ces deuils qui atteignent aussi bien les gentils que les méchants ? Que faisons-nous sur cette croûte terrestre aussi instable que celle d’une crème brûlée ? Qui attend quoi de nous ? Voltaire termine son long poème en évoquant l’espérance sans paraître trop y croire. Il nous laisse, près de trois siècles plus tard, avec les mêmes questions. Se serait-il fatigué pour rien avec sa longue série d’alexandrins ? Je vous en conseille cependant la lecture, sans avoir besoin de passer par le ChatGPT.
 

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C'est quoi un Schlag ?


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Le mot "schlag" est utilisé pour désigner quelqu'un qui est sale, qui a la flemme, qui est nul.
 
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