2 avions passent, 4 800 poules meurent

Deux avions militaires sont passés bas au-dessus de poulaillers des Côtes-d'Armor, mardi midi. Les volailles ont été épouvantées.

« On était dans la maison en train de manger. Quand ils sont passés, ça nous a fait des vibrations dans le dos, tellement c'était fort », témoigne Etienne Le Méhauté. Il était un peu plus de 13 h.

Cet éleveur de poules de Pléguien (Côtes-d'Armor en France) n'a pas eu le temps de voir les avions, mais les ramasseurs de cocos paimpolais, qui travaillaient dans ses champs, les ont bien vus, voler à basse altitude. Une voisine a été abasourdie, une autre en a tremblé.

Quand il s'est précipité dans ses poulaillers, le mal était fait : « Les poules ont été épouvantées. Elles se sont entassées sur plusieurs couches, sur le même côté, dans les trois bâtiments. Si on n'avait pas été là, ça aurait été pire, on a séparé celles qu'on a pu. »

4 800 animaux de dix semaines ont été retrouvés morts sur les 68 000 que compte l'élevage. Préjudice : 15 000€.

Une vétérinaire spécialiste avicole a autopsié quelques poules. Elle a délivré un certificat indiquant qu'aucune mortalité n'est survenue avant l'heure du passage des avions. « Le lien est certain », déduit l'éleveur qui a fait une déclaration à la gendarmerie.

« Ces animaux appartiennent à la coopérative. Je vais avoir une franchise de 3 000 € à payer alors que je n'y suis pour rien. Si un chasseur fait du bruit près de mon poulailler, je peux me retourner contre son assurance. Mais l'armée ! À qui vais-je m'adresser ? »

L'éleveur a déposé plainte auprès de la gendarmerie et une enquête est en cours, a précisé le Service d'information et de relations publiques de l'Armée de l'Air (Sirpa Air).

Le commandant Frédéric Solano du Sirpa Air a confirmé hier le passage de deux avions du ministère de la Défense sur la zone, mardi à 12h, dans le cadre d'un vol programmé, à une altitude conforme au règlement en vigueur. Mais si l'enquête détermine qu'il y a eu une relation de cause à effet entre le décès des volailles et le passage des avions, "nous avons un service contentieux qui est habilité à indemniser les personnes et les biens", a souligné le commandant.

AFP
 
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