2m ouvre le débat sur la démocratie à l’épreuve du takfir

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Fizazi, Assid, Leila Amili et Mostafa Bouhandi, mercredi sur «Moubacharatane maakoum»

Mieux vaut tard que jamais. Le parquet a enfin décidé d’ouvrir une enquête sur les déclarations excommunicatrices du désormais tristement célèbre Abdelhamid Abou Naïm, ce salafiste qui avait accusé d’apostasie le Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires et nombre de personnalités du monde politique, associatif culturel.

Le silence de la justice a été enfin brisé. Dimanche 5 janvier, le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Casablanca a en effet annoncé la nouvelle, suggérée dès vendredi par le ministre de la Communication au sortir du Conseil de gouvernement : il vient d’ordonner une enquête sur les déclarations faites par Abdelhamid Abou Naïm dans une vidéo diffusée sur Youtube. Des mesures légales nécessaires seront prises à la lumière des résultats de cette enquête, précise le communiqué du parquet avant d’indiquer clairement que les propos de ce cheikh de la salafya al jihadya sont "une humiliation à l'égard de certaines instances".

On s’en souvient. Le leader socialiste, Driss Lachguar, avait refusé de porter plainte contre Abou Naïm et ses propos diffamatoires. «C’est à la justice d’assumer ses responsabilités», avait en substance estimé le Bureau politique du parti de la Rose dont la dernière réunion a été largement consacrée à l’affaire de l’apprenti takfiriste, amateur de Youtube.

Poursuivra ? Poursuivra pas ? Dans les rangs démocratiques, on croise les doigts. La loi doit être appliquée. Et seule l’application de la loi peut prémunir la société marocaine contre des dérives obscurantistes qui vont de l’excommunication à l’appel au meurtre. « C’est le projet démocratique qui est menacé. Ce sont les acquis qui sont mis en danger. Les droits des femmes sont au cœur des avancées ou du recul d’une société comme la nôtre. C’est bien la construction d’une société démocratique moderne prônant les valeurs de l’égalité, la parité, la justice sociale et le mouvement d’émancipation progressif des femmes qui est visée», soutient cette activiste du mouvement féminin.

Ce mercredi 8 janvier, 2M consacre justement son émission « Moubacharatane maakoum » à « la démocratie à l’épreuve du takfir ». La télévision casablancaise ouvre le débat et réunit autour d’une même table le salafiste repenti Mohamed Fizazi, Ahmed Assid, l’activiste amazigh, excommunié lui aussi par Abou Naïm, Mustafa Bouhandi, spécialiste des religions comparées, Laila Amili, la présidente de Jossour, Forum des femmes marocaines et Tariq Hamada, journaliste sur le site de la Rabita Mohammadia.

Dès la diffusion de la vidéo d’excommunication du salafiste Abou Naïm, 2M a consacré l’ouverture de ses J.T à cette affaire. Si la condamnation des propos takfiristes a été unanime, la télévision d’Aïn Sebaa a fait œuvre utile en termes d’immunisation de la démocratie.

Ce qui n’a pas été du goût du principal concerné. Dans une deuxième vidéo d’une cinquantaine de minutes diffusée sur son compte Facebbok, Abou Naïm s’en prend violemment à 2M, «une chaîne sioniste qui combat l’Islam et la chari’a et répand les rumeurs et les mensonges».

Cet ancien imam officiant une mosquée casablancaise avant sa révocation par le ministère des Habous et des Affaires islamiques persiste et signe ses accusations contre Driss Lachguar, Ahmed Assid et la gauche marocaine qu’il qualifie de courant qui trouve ses bases dans l’athéisme et la violence révolutionnaire».

Et à ceux qui le croyaient en état d’arrestation, il a ces mots qui « rassurent » : «Qu’ils fassent de moi ce qu’ils veulent, que les journaux disent ce qu’ils veulent, mais mon but c’est qu’ils épargnent la loi de Dieu et le Prophète Mohammed. Je ne crains pas ceux qui me blâment. Tant qu'il s’agit de redonner justice à la religion de Dieu, je ne flancherai pas».

http://www.libe.ma/2M-ouvre-le-debat-sur-la-democratie-a-l-epreuve-du-takfir_a45674.html
 
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