4 mois de prison ferme pour un Breton "nationaliste" qui insultait tout le monde

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion hajjesus
  • Date de début Date de début
Partout où il passe, ce prévenu n'est jamais avare d'insultes ou de menaces de mort proférées à l'encontre de travailleurs sociaux, de gendarmes, d'élus ou d'anciens collègues. De Questembert (Morbihan) à Vannes (Morbihan) en passant par Indre (Loire-Atlantique) ou Nantes (Loire-Atlantique), le prévenu s'est emporté à moult reprises entre août 2023 et mai 2024. Bilan : 4 mois de prison ferme et 600 euros d'amende.

"La race se perd ! Vous êtes des pourritures, rentrez en Afrique"​

C'est ce qu'avait par exemple lancé le prévenu lors d'un appel téléphonique, très violent, selon la plaignante, à une chargée de développement de Ti Ar Vro, la maison de la culture bretonne dans le pays de Vannes.

Cette femme avait donc porté plainte pour se constituer partie civile. L'adjudant de gendarmerie de Questembert, chargé de l'affaire, avait appelé le numéro communiqué par la plaignante pour joindre l'individu mis en cause. Abreuvé d'insultes, il avait été traité de "sale chien", "bâtard", "sale traître".

Le prévenu ajoutant le lendemain sur sa messagerie "Va t'occuper des chiens d'étrangers apatrides".

Lors de son procès au tribunal correctionnel de Nantes le 14 novembre 2024, le prévenu a dit assumer ses propos. "Oui, ça peut être raciste... mais avec les explications, non" précisait-il.

"Ils veulent l'indépendance de la Palestine et que la Bretagne soit colonisée"​

Les 12 octobre 2023 et 20 février 2024, Florian s'en était pris à l'association d'action sociale Anef-Ferrer ainsi qu'au comité France Palestine 44. Trois salariés de l'association nantaise avaient été menacés de mort par un individu qui promettait de "brûler le centre d'hébergement", selon un responsable. "Ce sont des binationaux,ils colonisent la France, ils veulent l'indépendance de la Palestine et que la Bretagne soit colonisée", avait laissé le prévenu dans un message.

Le prévenu s'était également présenté à l'accueil de la mairie d'Indre (Loire-Atlantique) le 26 mai 2024 pour obtenir des renseignements sur l'octroi d'un logement social. La réponse ne lui ayant pas convenu, il se serait emporté en revendiquant sa qualité de nationaliste breton.

La députée (LFI) de la Loire-Atlantique Ségolène Amiot rapporte de son côté que, le même jour, un homme s'était présenté à elle lors d'un rassemblement de sympathisants en vue des élections européennes. Il avait arraché quelques affiches, raconté avoir fait de la prison avant de menacer de mort un membre du groupe, disant "qu'il allait lui mettre une balle". "On est envahis", avait-il lâché au passage.

Au tribunal correctionnel de Nantes, le prévenu tente de se justifier. Il est bien allé voir les militants pour leur demander de ne pas faire de propagande sur le marché. Il reconnaît leur avoir mal parlé mais conteste les menaces. Il ajoute néanmoins "ce sont des cafards".

On ne peut pas dire que j'ai des problèmes avec des races spécifiques : j'ai des problèmes avec tout le monde.

Le prévenu
L'homme est aussi soupçonné de s'être introduit le 28 août 2023 chez son ancien employeur, le fabricant de chaudières et de pompes à chaleur Saunier Duval à Nantes, au sein de laquelle il avait travaillé comme intérimaire quelques mois plus tôt. Il avait alors traité certains de ses anciens collègues de "bande de b**gnoules" et de "bande de s*lauds".

Sur ce point, le prévenu admet être entré dans l'enceinte de l'entreprise et s'être "pris la tête" avec ses anciens collègues. Il nie en revanche toute menace. Il souhaitait des explications concernant son licenciement, a-t-il précisé lors de l'audience.

Accepter le vivre-ensemble, renouer avec la société​

"Il faut accepter le vivre-ensemble, renouer avec la société... On peut aller vers un sursis probatoire avec obligation de soin et de travail", a-t-elle suggéré. Les juges ont condamné le prévenu à quatre mois de prison ferme, sans aménagement à ce stade, et à 600 € d'amendes. Le "nationaliste breton" devra aussi verser 800 € à une plaignante - qui était présente à l'audience - pour le préjudice moral, au lieu des 5.000 € qu'elle demandait. Il devra aussi lui payer 800 € pour ses frais de justice.

 
Retour
Haut