6,5 millions de travailleurs algériens ne peuvent pas se nourrir correctement et payer un loyer à chaque fin de mois

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Récemment le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a fait savoir que l’exonération des salaires inférieurs à 30.000 de DA de l’Impôt sur le revenu global (IRG) a bénéficié à quelque 6,5 millions de citoyens. « L’engagement que j’avais pris lors de ma campagne électorale d’exonérer les salaires inférieurs à 30.000 DA a été concrétisé au profit de quelque 6,5 millions de citoyens », avait déclaré Abdelmadjid Tebboune dans un discours à la Nation.

Or, ce chiffre annoncé fièrement par Abdelmadjid Tebboune est, en réalité, une calamité sociale. En effet, cela signifie que pas moins de 6,5 millions d’Algériens touchent moins de 30 mille Da par mois, soit à peine l’équivalent de 187 euros. Un salaire totalement dérioire qui ne permet aujourd’hui même à ces travailleurs algériens de se nourrir correctement et de payer leur loyer à la fin du mois.

En effet, si on prend en considérations les permanentes augmentations des prix de large consommation et l’élévation du niveau de la cherté de la vie en Algérie depuis le début de l’année 2020, pour se nourrir correctement, chaque travailleur a besoin d’un budget mensuel dépassant les… 22630 Da. Sur les 30 mille Da que perçoivent ainsi mensuellement les 6,5 millions de travailleurs algériens, près de 80 % leur salaire sera consommé par les besoins alimentaires nécessaires pour une nutrition équilibrée. Il ne restera qu’à peine 8000 Da pour s’acquitter des autres frais de la vie quotidienne comme le loyer ou les soins sanitaires sans oublier l’habillement. Or, avec 8000 Da, il est tout simplement impossible de payer le moindre loyer dans une grande ville en Algérie. Les loyers varient de 15 mille jusqu’à 26 mille Da par mois et peuvent encore atteindre des seuils vertigineux dans certains quartiers résidentiels à Alger ou Oran.

En clair, avec un salaire de 30 mille par mois, le salarié algérien ne peut pas se nourrir correctement et payer son loyer. Il devra faire des choix, se priver de beaucoup de nécessités pour pouvoir terminer les fins de mois. C’est ce qu’on appelle la paupérisation, à savoir l’appauvrissement progressif de la population car il ne faut pas oublier que beaucoup de ces 6,5 millions de salariés algériens infortunés ont des familles à charge.

Une récente étude bien ficelée réalisée par la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA) a démontré clairement qu’il n’est pas possible de se nourrir correctement et dignement en Algérie si l’on ne dépense pas par mois plus de 22000 Da. Avec un KG de viandes à 1400 Da en moyenne et au moins 8000 Da de dépenses pour acheter des légumes dont les prix ne cessent de fluctuer, sans oublier les pâtes alimentaires et autres produits de première nécessité comme les oeufs, il est effectivement impossible de dépenser moins de 20 mille Da par mois pour manger à sa faim en Algérie.

Le pauvre salarié algérien doit prier Dieu chaque mois pour ne pas tomber malade sinon son salaire de 30 mille ne lui permettra même pas de s’offrir des consultations médicales ou des soins urgents.

Depuis 2020, avec les conséquences de la pandémie de la COVID-19, mais les échecs successifs du gouvernement Tebboune et Djerad à remettre le pays sur les rails, il faut un salaire de près de 82 mille Da pour qu’une famille composée de 5 personnes puisse vivre dignement en Algérie, a conclu ainsi l’étude de la CGATA, l’un des rares syndicats autonomes en Algérie qui osent diagnostiquer ouvertement le mal-être des travailleurs algériens. Cette évaluation prend en considération le coût de l’habillement, des soins de santé, de la scolarité, des transports et du logement ainsi que de la nutrition. Avec les prix actuels pratiqués sur le marché national, une famille algérienne a besoin donc de plus de 80 mille DA pour prendre en charge dignement ses besoins les plus élémentaires. Or, mêmes des cadres dirigeants en Algérie ne bénéficient pas d’un tel niveau de salaires. Quant aux pauvres salariés qui touchent moins de 30 mille Da, leur vie ressemble tout simplement à un combat acharné contre la précarité et… pour la… survie.

 
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