«Nous essayons de vivre comme tout le monde même si cest très difficile pour nous. Chaque famille victime a des enfants qui sont en train de grandir, ils se posent des questions et veulent connaître la vérité sur ce qui sest passé. Nous essayons de nous remonter mutuellement le moral grâce à des associations que nous avons créées et qui scandent tous le même slogan : Non au terrorisme ! ». Souad El Khammal, veuve dune des 41 victimes des attentats du 16 mai et présidente de lAssociation des victimes du 16 mai a le verbe ferme et le ton grave. Son courageux et fort combat contre toute forme dobscurantisme, dintégrisme où dextrémisme se conjugue quotidiennement sur le terrain. Elle rejoint la centaine dautres personnes blessées, physiquement, suite aux attentats, ou moralement, suite à la perte de leurs proches, et estime, tout autant queux, que « le soutien moral se fait de temps en temps, mais lindemnité peine à leur parvenir ». LÉtat a indemnisé les familles des victimes mais na toujours pas indemnisé les blessés. « Leur dossier traîne toujours 9 ans après les attentats et cela devient grave », nous apprend-t-elle. Mais ce nest pas la seule chose reprochée à lÉtat. Ce dernier peine aussi à révéler la vérité sur ces attentats, car ceux qui sont en prison ne sont pas forcément les vrais coupables, estiment plusieurs
Dossier du 16 mai à revoir, détenus à rejuger
Le sujet est délicat car il sagit de terrorisme. Dire que le dossier du 16 mai doit être revu car il na pas rempli tous les fondements de la justice est encore plus délicat. Khadija Riyadi, présidente de lAssociation marocaine des droits humains, sait en tout cas de quoi elle parle. « Le 16 mai est un drame. Non seulement du côté des droits des détenus mais aussi du côté du réconfort des familles des victimes. Les détenus du 16 mai sont en grève de la faim depuis le 9 avril dernier. Depuis 2003, les détenus du 16 mai ont carrément vécu les années de plomb de lépoque Hassan II. Ils sont torturés et envoyés vers le centre de détention de Témara. Dailleurs, même le roi lavait reconnu dans ses discours. Il avait dit quil y a eu des dérives au niveau de lapplication des lois et de la justice dans ce dossier, mais aucune réaction na été entreprise par la suite », soulève la militante. Cette dernière estime que le jugement nétait pas véridique et que la justice marocaine doit donner la vraie version des faits. « Grand nombre de ceux qui ont été arrêtés nont rien à voir avec le terrorisme et lintégrisme. Concernant le procès, encore une fois, rien na été respecté. Ni la présomption dinnocence, ni la dignité des personnes. Nous exigeons un procès équitable. Il faut rejuger les détenus du 16 mai. Tous les Marocains veulent connaître la vérité », conclut Riyadi.
http://www.lesoir-echos.com/attentats-du-16-mai-20 03 -le-deuil-inacheve/presse-maroc/51378/
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