A contre-courant. yes, we cannabis

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Vers 682, le conquérant arabe Oqba ibn Nafi‘ accomplit une vaste reconnaissance, la première, dans ce far-west, ce Maghrib Al Aqsa qui, bien plus tard, se nommera le Maroc. Après avoir longé Tanger, il descendit à Volubilis, traversa l’Atlas jusqu’à la vallée du Draâ, passa ensuite dans le Souss Al Aqsa, prit Aghmat, et convertit les tribus Jazoula, Haskoura et Masmouda en remontant vers les plaines atlantiques. Le chroniqueur médiéval Ibn Al Athir raconte que, cela achevé, il s’avança à cheval dans les flots et prit à témoin le ciel : « Ô Seigneur, je jure que sans cet océan, je serai allé de l’avant combattant dans ta voie. »
Les brumes de l’Atlantique arrêtèrent donc les Arabes. Ils revinrent vers leur Méditerranée, conquirent l’Espagne et la Sicile, et s’occupèrent de vieilles histoires (Constantinople, les Croisades, la route de la soie…). Mais pas les Marocains. Eux, jamais l’Atlantique ne les arrêta. Pas plus que le Pacifique n’arrêta l’esprit pionnier des Américains. Les Californiens poursuivirent la conquête de l’ouest avec du LSD. Nous, on continua le Fath islamique en roulant des joints. Fath spirituel, après le Fath historique.
Ce n’est donc que justice, si un parti marocain s’avise de porter sur la scène publique la question du cannabis, sa production, sa commercialisation, sa consommation. Il est pour le moins ironique que l’un des premiers producteurs et exportateurs mondiaux pénalise sur son propre territoire ce qui est depuis longtemps légal dans nombre de pays.


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