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PLD (Peace, Love and Diversity)
http://www.liberation.fr/monde/0101578941-a-dresde-meurtre-raciste-en-pleine-cour
A Dresde, meurtre raciste en pleine cour
Lassassinat outre-Rhin dune Egyptienne voilée par un Allemand dorigine russe bouleverse les musulmans.
Par NATHALIE VERSIEUX Berlin, de notre correspondante
Le scandale a éclaté avec une semaine de retard, comme si tout dans cette tragédie dérangeait : la mauvaise victime, le mauvais assassin et surtout, le mauvais cadre Marwa el-Sherbini, une jeune pharmacienne égyptienne voilée, enceinte de trois mois et vivant en ex-RDA, a été assassinée de 18 coups de couteau sous les yeux de sa famille le 1er juillet en pleine Cour dappel de Dresde où elle était venue témoigner. Son assassin, Alexander W., est un Allemand dorigine russe de 28 ans, au chômage et proche du parti dextrême droite NPD. Il avait été condamné en première instance lan passé à verser 780 euros de dommages et intérêts à Marwa à la suite dune altercation sur une aire de jeux. La jeune femme qui portait le foulard lui avait demandé de libérer la balançoire pour son fils. Alexander W. avait explosé traitant sa victime d«islamiste, de terroriste et de ******». Le procureur avait fait appel, estimant la peine trop légère et la justice trop laxiste.
Depuis, la justice de Saxe na pas fini dentendre des reproches et dêtre mise en cause. «Comment un accusé a-t-il pu frapper un témoin de 18 coups de couteau, sans que personne nintervienne ?» sinterroge aujourdhui la presse allemande. Ni le juge, ni le personnel de sécurité présent le 1er juillet aux abords de la salle daudience ne se sont interposés. Seuls le mari de la victime, également grièvement blessé à coups de couteau et lavocat dAlexander W., qui sest jeté sur son client avec une chaise sans parvenir à le neutraliser, ont tenté de porter secours à la jeune femme. Pire, le premier policier à pénétrer sur les lieux prend le mari pour lagresseur et lui tire une balle dans la jambe. Et lorsque la classe politique prend enfin la parole, cest dabord pour sinterroger sur les mesures de sécurité en vigueur dans les tribunaux saxons
Racisme rampant. La dimension xénophobe de laffaire est pendant une semaine totalement occultée. «Si Marwa avait été juive, cela aurait suscité dautres réactions», regrette le quotidien égyptien Al-Shorouk.«Marwa est la victime de lislamophobie occidentale. Mais nous, les musulmans, devons également nous demander pourquoi nous ne sommes pas à même de révéler la vraie nature de lislam», note pour sa part lEgyptian Gazette, proche du gouvernement. Marwa el-Sherbini est considérée en Egypte comme «une martyre du foulard», et plusieurs manifestations ont lieu dans le pays. Des douzaines dEgyptiens scandent «les Allemands sont les ennemis de Dieu» devant lambassade dAllemagne au Caire. Sans les réactions outrées des associations musulmanes - et juives - dénonçant le racisme rampant et, surtout, sans la colère des Egyptiens, laffaire serait sans doute restée consignée aux pages faits divers de la presse locale. «Nous exigeons que la classe politique, y compris la Chancelière, fassent une déclaration claire et sans équivoque», demande le secrétaire général du Conseil central des musulmans, Aiman Mazyek. «La haine de lislam est en train de devenir une forme acceptable du bon vieux racisme», déplore le quotidien Tagesspiegel.
A Dresde, meurtre raciste en pleine cour
Lassassinat outre-Rhin dune Egyptienne voilée par un Allemand dorigine russe bouleverse les musulmans.
Par NATHALIE VERSIEUX Berlin, de notre correspondante
Le scandale a éclaté avec une semaine de retard, comme si tout dans cette tragédie dérangeait : la mauvaise victime, le mauvais assassin et surtout, le mauvais cadre Marwa el-Sherbini, une jeune pharmacienne égyptienne voilée, enceinte de trois mois et vivant en ex-RDA, a été assassinée de 18 coups de couteau sous les yeux de sa famille le 1er juillet en pleine Cour dappel de Dresde où elle était venue témoigner. Son assassin, Alexander W., est un Allemand dorigine russe de 28 ans, au chômage et proche du parti dextrême droite NPD. Il avait été condamné en première instance lan passé à verser 780 euros de dommages et intérêts à Marwa à la suite dune altercation sur une aire de jeux. La jeune femme qui portait le foulard lui avait demandé de libérer la balançoire pour son fils. Alexander W. avait explosé traitant sa victime d«islamiste, de terroriste et de ******». Le procureur avait fait appel, estimant la peine trop légère et la justice trop laxiste.
Depuis, la justice de Saxe na pas fini dentendre des reproches et dêtre mise en cause. «Comment un accusé a-t-il pu frapper un témoin de 18 coups de couteau, sans que personne nintervienne ?» sinterroge aujourdhui la presse allemande. Ni le juge, ni le personnel de sécurité présent le 1er juillet aux abords de la salle daudience ne se sont interposés. Seuls le mari de la victime, également grièvement blessé à coups de couteau et lavocat dAlexander W., qui sest jeté sur son client avec une chaise sans parvenir à le neutraliser, ont tenté de porter secours à la jeune femme. Pire, le premier policier à pénétrer sur les lieux prend le mari pour lagresseur et lui tire une balle dans la jambe. Et lorsque la classe politique prend enfin la parole, cest dabord pour sinterroger sur les mesures de sécurité en vigueur dans les tribunaux saxons
Racisme rampant. La dimension xénophobe de laffaire est pendant une semaine totalement occultée. «Si Marwa avait été juive, cela aurait suscité dautres réactions», regrette le quotidien égyptien Al-Shorouk.«Marwa est la victime de lislamophobie occidentale. Mais nous, les musulmans, devons également nous demander pourquoi nous ne sommes pas à même de révéler la vraie nature de lislam», note pour sa part lEgyptian Gazette, proche du gouvernement. Marwa el-Sherbini est considérée en Egypte comme «une martyre du foulard», et plusieurs manifestations ont lieu dans le pays. Des douzaines dEgyptiens scandent «les Allemands sont les ennemis de Dieu» devant lambassade dAllemagne au Caire. Sans les réactions outrées des associations musulmanes - et juives - dénonçant le racisme rampant et, surtout, sans la colère des Egyptiens, laffaire serait sans doute restée consignée aux pages faits divers de la presse locale. «Nous exigeons que la classe politique, y compris la Chancelière, fassent une déclaration claire et sans équivoque», demande le secrétaire général du Conseil central des musulmans, Aiman Mazyek. «La haine de lislam est en train de devenir une forme acceptable du bon vieux racisme», déplore le quotidien Tagesspiegel.