Nouveauté de la rentrée universitaire : certains étudiants ont été orientés vers un cursus allongé pour éviter l’échec. Peut-on faire le bien de quelqu’un contre son gré ?
Quand Innès a appris qu’elle allait devoir faire sa licence de droit en quatre ans, la pilule a eu du mal à passer. « Je pense que j’aurais réussi en trois ans, en travaillant bien », soutient toujours la bachelière de 18 ans, lors d’une pause de son atelier de méthodologie juridique de quatre heures, jeudi 18 octobre. L’étudiante ne comprend toujours pas ce qu’elle fait là, avec sa mention « assez bien » au bac technologique sciences et technologies du management et de la gestion (STMG) – et son 18 sur 20 à l’épreuve de droit.
Peut-on faire le bien de quelqu’un contre son gré ? La question a dû fortement interroger la quinzaine d’enseignants-chercheurs de l’université de Toulon qui se sont investis sur le projet.
Car c’est un vent de réactions négatives auquel ils ont été confrontés de la part des étudiants qu’ils ont orientés vers le dispositif « tremplin », en leur répondant un « oui si » sur la nouvelle plate-forme d’admission Parcoursup – une des innovations de la réforme de l’entrée dans l’enseignement supérieur. L’établissement fait partie des rares universités à avoir développé à grande échelle, dès cette rentrée, une licence sur quatre ans pour faire réussir les bacheliers dont le profil était jugé trop fragile.
« Tout l’inverse d’une année perdue »
Les principaux intéressés ont peu goûté la prescription, témoignent les vingt et un jeunes présents à l’atelier de méthodologie juridique, quasi exclusivement issus des filières de bacs technologiques et professionnels. Ces derniers vont suivre leur première année de droit en deux ans, avec une partie de cours classiques, auxquels a été ajoutée une gamme d’enseignements de remise à niveau, allant de l’expression écrite à la méthodologie, en passant par quelques heures sur le projet professionnel.
La communication a peut-être été mal comprise, pour cette année-test où tout s’est mis en place en quelques mois seulement. Plusieurs d’entre eux ont découvert ce qui se cachait vraiment derrière ce « oui si »… en arrivant sur les bancs de la fac, faute d’avoir cliqué sur le descriptif du « parcours aménagé » qui leur était assigné – ils pensaient seulement avoir quelques heures de cours supplémentaires à suivre.
« Pour beaucoup, ç’a été la douche écossaise, au début de l’année », reconnaît Marie-Pierre Maurin, maîtresse de conférences en droit privé, qui porte avec force le dispositif, et tente de conserver l’attention du plus grand nombre de ses jeunes « tremplin », en multipliant les exemples concrets. Jurisprudence, arrêt, visa, régime juridique, défendeur, demandeur… Elle enchaîne sans relâche la définition des nombreuses notions de base incontournables.
« Nous en sommes convaincus, cela sera tout l’inverse d’une année perdue, au contraire, ils gagneront du temps », poursuit-elle. Difficile de ne pas voir
les taux d’échec dans l’enseignement supérieur : seul un étudiant inscrit en première année universitaire sur deux passe ce cap du premier coup, avec des chiffres astronomiquement faibles chez les jeunes les moins préparés à ces cursus, les bacheliers des voies professionnelles et technologiques, dont les taux de réussite descendent sous les 10 %.
« Peu à peu, on a réussi à leur faire comprendre et à les motiver, même si certains ont décroché »
, reconnaît Marie-Pierre Maurin, qui avait encore seize absents à la mi-octobre.
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Quand Innès a appris qu’elle allait devoir faire sa licence de droit en quatre ans, la pilule a eu du mal à passer. « Je pense que j’aurais réussi en trois ans, en travaillant bien », soutient toujours la bachelière de 18 ans, lors d’une pause de son atelier de méthodologie juridique de quatre heures, jeudi 18 octobre. L’étudiante ne comprend toujours pas ce qu’elle fait là, avec sa mention « assez bien » au bac technologique sciences et technologies du management et de la gestion (STMG) – et son 18 sur 20 à l’épreuve de droit.
Peut-on faire le bien de quelqu’un contre son gré ? La question a dû fortement interroger la quinzaine d’enseignants-chercheurs de l’université de Toulon qui se sont investis sur le projet.
Car c’est un vent de réactions négatives auquel ils ont été confrontés de la part des étudiants qu’ils ont orientés vers le dispositif « tremplin », en leur répondant un « oui si » sur la nouvelle plate-forme d’admission Parcoursup – une des innovations de la réforme de l’entrée dans l’enseignement supérieur. L’établissement fait partie des rares universités à avoir développé à grande échelle, dès cette rentrée, une licence sur quatre ans pour faire réussir les bacheliers dont le profil était jugé trop fragile.
« Tout l’inverse d’une année perdue »
Les principaux intéressés ont peu goûté la prescription, témoignent les vingt et un jeunes présents à l’atelier de méthodologie juridique, quasi exclusivement issus des filières de bacs technologiques et professionnels. Ces derniers vont suivre leur première année de droit en deux ans, avec une partie de cours classiques, auxquels a été ajoutée une gamme d’enseignements de remise à niveau, allant de l’expression écrite à la méthodologie, en passant par quelques heures sur le projet professionnel.
La communication a peut-être été mal comprise, pour cette année-test où tout s’est mis en place en quelques mois seulement. Plusieurs d’entre eux ont découvert ce qui se cachait vraiment derrière ce « oui si »… en arrivant sur les bancs de la fac, faute d’avoir cliqué sur le descriptif du « parcours aménagé » qui leur était assigné – ils pensaient seulement avoir quelques heures de cours supplémentaires à suivre.
« Pour beaucoup, ç’a été la douche écossaise, au début de l’année », reconnaît Marie-Pierre Maurin, maîtresse de conférences en droit privé, qui porte avec force le dispositif, et tente de conserver l’attention du plus grand nombre de ses jeunes « tremplin », en multipliant les exemples concrets. Jurisprudence, arrêt, visa, régime juridique, défendeur, demandeur… Elle enchaîne sans relâche la définition des nombreuses notions de base incontournables.
« Nous en sommes convaincus, cela sera tout l’inverse d’une année perdue, au contraire, ils gagneront du temps », poursuit-elle. Difficile de ne pas voir
les taux d’échec dans l’enseignement supérieur : seul un étudiant inscrit en première année universitaire sur deux passe ce cap du premier coup, avec des chiffres astronomiquement faibles chez les jeunes les moins préparés à ces cursus, les bacheliers des voies professionnelles et technologiques, dont les taux de réussite descendent sous les 10 %.
« Peu à peu, on a réussi à leur faire comprendre et à les motiver, même si certains ont décroché »
, reconnaît Marie-Pierre Maurin, qui avait encore seize absents à la mi-octobre.
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