Le camp de Grande-Synthe (Nord) est confronté à un afflux rapide de migrants et la situation sanitaire est délicate. Après Calais, voici "l'autre jungle", où des milliers de personnes vivent dans la boue et de simples tentes.Quelques patients sont assis sur un banc, posé en plein air. Parmi eux, des enfants toussotent. Tous ont reçu un petit ticket numéroté. Cet après-midi là, deux médecins et deux infirmiers vont recevoir plus d'une quarantaine de personnes au total, dans une ambulance et une tente installées par Médecins du monde dans le camp de migrants de Grande-Synthe (Nord). Plus de 2500 migrants se sont échoués dans cette mer de boue de 20 hectares, et le nombre de tentes augmente de manière exponentielle.
nage un espace pour installer une tente dans le camp de Grande-Synthe (Nord), mardi 29 décembre 2015. (F. MAGNENOU / FRANCETV INFO)
Envoyé spécial à Grande-Synthe Fabien Magnenou
Mis à jour le 31/12/2015 | 11:26 , publié le 31/12/2015 | 08:31
Quelques patients sont assis sur un banc, posé en plein air. Parmi eux, des enfants toussotent. Tous ont reçu un petit ticket numéroté. Cet après-midi là, deux médecins et deux infirmiers vont recevoir plus d'une quarantaine de personnes au total, dans une ambulance et une tente installées par Médecins du monde dans le camp de migrants de Grande-Synthe (Nord). Plus de 2500 migrants se sont échoués dans cette mer de boue de 20 hectares, et le nombre de tentes augmente de manière exponentielle.
Une autre ONG, MSF, finit d'aménager un conteneur pour accueillir les consultations. "J'ai mal ici", explique un jeune homme, en désignant ses poumons. Littéralement plié en deux, un autre se plaint de maux de ventre. Une bénévole s'inquiète du sort d'une fillette, avec une vilaine croûte sur le front.
(F. MAGNENOU / FRANCETV INFO)
Des centaines de tentes flottent dans la boue
Les pathologies sont récurrentes : problèmes ORL (angines, bronchites, pharyngites), gastro-entérites ou affections dermatologiques. Certains souffrent d'eczéma, révélateur de la précarité ambiante, et de rares cas de gale ont été signalés. Plus inquiétant encore, des enfants ont dû être hospitalisés pour éviter des complications respiratoires.
Ici, la plupart des occupants rêvent de gagner le Royaume-Uni, mais pour l'heure, tous sont embarqués dans une méchante galère. De l'avis des ONG présentes sur place, la situation frôle désormais la catastrophe humanitaire. Ce jour-là, il n'a pas plu une seule goutte et pourtant, d'immenses flaques trouent le site. Compte tenu des "caractéristiques marécageuses" du camp, les cailloux déversés par la mairie ne servent pas à grand-chose.
Pire, le sol est couvert d'immondices. Malgré l'acharnement de nombreux volontaires, la boue mâche et remâche les déchets les plus divers : canettes, papiers, jouets, draps, épluchures... "Le problème, c'est qu'il y a parfois des distributions qui ne correspondent pas aux besoins, explique un volontaire de MSF. On a déjà vu des volontaires indépendants distribuer des talons aiguilles ou du saumon fumé ! Mais quand il y a du gaspillage, les denrées périssables sont jetées par terre et salissent le site." Sur son site, l'association dénonce également la présence de rats. La mairie opère deux opérations de dératisation par semaine.
Une toilette pour 40 personnes, 48 douches pour 3000 migrants
L'eau claire est précieuse. Plusieurs panneaux rappellent que les équipements sanitaires ont été fournis par la mairie, en plusieurs langues. Ils sont malheureusement sommaires et leur nombre est insuffisant. Médecins sans frontières dénombre une toilette pour 40 personnes, quand il en faudrait deux fois plus. Même problème pour les 48 douches, prises d'assaut. De nombreux occupants ne peuvent se laver tous les jours.
francetv
A cause de qui ?
nage un espace pour installer une tente dans le camp de Grande-Synthe (Nord), mardi 29 décembre 2015. (F. MAGNENOU / FRANCETV INFO)
Envoyé spécial à Grande-Synthe Fabien Magnenou
Mis à jour le 31/12/2015 | 11:26 , publié le 31/12/2015 | 08:31
Quelques patients sont assis sur un banc, posé en plein air. Parmi eux, des enfants toussotent. Tous ont reçu un petit ticket numéroté. Cet après-midi là, deux médecins et deux infirmiers vont recevoir plus d'une quarantaine de personnes au total, dans une ambulance et une tente installées par Médecins du monde dans le camp de migrants de Grande-Synthe (Nord). Plus de 2500 migrants se sont échoués dans cette mer de boue de 20 hectares, et le nombre de tentes augmente de manière exponentielle.
Une autre ONG, MSF, finit d'aménager un conteneur pour accueillir les consultations. "J'ai mal ici", explique un jeune homme, en désignant ses poumons. Littéralement plié en deux, un autre se plaint de maux de ventre. Une bénévole s'inquiète du sort d'une fillette, avec une vilaine croûte sur le front.
(F. MAGNENOU / FRANCETV INFO)
Des centaines de tentes flottent dans la boue
Les pathologies sont récurrentes : problèmes ORL (angines, bronchites, pharyngites), gastro-entérites ou affections dermatologiques. Certains souffrent d'eczéma, révélateur de la précarité ambiante, et de rares cas de gale ont été signalés. Plus inquiétant encore, des enfants ont dû être hospitalisés pour éviter des complications respiratoires.
Ici, la plupart des occupants rêvent de gagner le Royaume-Uni, mais pour l'heure, tous sont embarqués dans une méchante galère. De l'avis des ONG présentes sur place, la situation frôle désormais la catastrophe humanitaire. Ce jour-là, il n'a pas plu une seule goutte et pourtant, d'immenses flaques trouent le site. Compte tenu des "caractéristiques marécageuses" du camp, les cailloux déversés par la mairie ne servent pas à grand-chose.
Pire, le sol est couvert d'immondices. Malgré l'acharnement de nombreux volontaires, la boue mâche et remâche les déchets les plus divers : canettes, papiers, jouets, draps, épluchures... "Le problème, c'est qu'il y a parfois des distributions qui ne correspondent pas aux besoins, explique un volontaire de MSF. On a déjà vu des volontaires indépendants distribuer des talons aiguilles ou du saumon fumé ! Mais quand il y a du gaspillage, les denrées périssables sont jetées par terre et salissent le site." Sur son site, l'association dénonce également la présence de rats. La mairie opère deux opérations de dératisation par semaine.
Une toilette pour 40 personnes, 48 douches pour 3000 migrants
L'eau claire est précieuse. Plusieurs panneaux rappellent que les équipements sanitaires ont été fournis par la mairie, en plusieurs langues. Ils sont malheureusement sommaires et leur nombre est insuffisant. Médecins sans frontières dénombre une toilette pour 40 personnes, quand il en faudrait deux fois plus. Même problème pour les 48 douches, prises d'assaut. De nombreux occupants ne peuvent se laver tous les jours.
francetv
A cause de qui ?