A toi F.E.R.Z.E.N

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion khayam59
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"Ellénore, lui écrivais- je un jour, vous ne savez pas tout ce que je souffre. Près de vous, loin de vous, je suis également malheureux. Pendant les heures qui nous séparent, j'erre au hasard, courbé sous le fardeau d'une existence que je ne sais comment supporter. La société m'importune, la solitude m'accable. Ces indifférents qui m'observent, qui ne connaissent rien de ce qui m'occupe, qui me regardent avec une curiosité sans intérêt, avec un étonnement sans pitié, ces hommes qui osent me parler d'autre chose que de vous, portent dans mon sein une douleur mortelle. Je les fuis; mais seul, je cherche en vain un air qui pénètre dans ma poitrine oppressée. Je me précipite sur cette terre qui devrait s'entrouvrir pour m'engloutir à jamais; je pose ma tête sur la pierre froide qui devrait calmer la fièvre ardente qui me dévore. Je me traîne vers cette colline d'où l'on aperçoit votre maison, je reste là, les yeux fixés sur cette retraite que je n'habiterai jamais avec vous. Et si je vous avais rencontrée plus tôt, vous auriez pu être à moi! J'aurais serré dans mes bras la seule créature que la nature ait formée pour mon coeur, pour ce coeur qui a tant souffert parce qu'il vous cherchait et qu'il ne vous a trouvée que trop tard! Lorsque enfin ces heures de délire sont passées, lorsque le moment arrive où je puis vous voir, je prends en tremblant la route de votre demeure. Je crains que tous ceux qui me rencontrent ne devinent les sentiments que je porte en moi; je m'arrête; je marche à pas lents: je retarde l'instant du bonheur, de ce bonheur que tout menace, que je me crois toujours sur le point de perdre ; bonheur imparfait et troublé, contre lequel conspirent peut-être à chaque minute et les événements funestes et les regards jaloux, et les caprices tyranniques, et votre propre volonté."

Benjamin CONSTANT, Adolphe, 1816
 
"Ellénore, lui écrivais- je un jour, vous ne savez pas tout ce que je souffre. Près de vous, loin de vous, je suis également malheureux. Pendant les heures qui nous séparent, j'erre au hasard, courbé sous le fardeau d'une existence que je ne sais comment supporter. La société m'importune, la solitude m'accable. Ces indifférents qui m'observent, qui ne connaissent rien de ce qui m'occupe, qui me regardent avec une curiosité sans intérêt, avec un étonnement sans pitié, ces hommes qui osent me parler d'autre chose que de vous, portent dans mon sein une douleur mortelle. Je les fuis; mais seul, je cherche en vain un air qui pénètre dans ma poitrine oppressée. Je me précipite sur cette terre qui devrait s'entrouvrir pour m'engloutir à jamais; je pose ma tête sur la pierre froide qui devrait calmer la fièvre ardente qui me dévore. Je me traîne vers cette colline d'où l'on aperçoit votre maison, je reste là, les yeux fixés sur cette retraite que je n'habiterai jamais avec vous. Et si je vous avais rencontrée plus tôt, vous auriez pu être à moi! J'aurais serré dans mes bras la seule créature que la nature ait formée pour mon coeur, pour ce coeur qui a tant souffert parce qu'il vous cherchait et qu'il ne vous a trouvée que trop tard! Lorsque enfin ces heures de délire sont passées, lorsque le moment arrive où je puis vous voir, je prends en tremblant la route de votre demeure. Je crains que tous ceux qui me rencontrent ne devinent les sentiments que je porte en moi; je m'arrête; je marche à pas lents: je retarde l'instant du bonheur, de ce bonheur que tout menace, que je me crois toujours sur le point de perdre ; bonheur imparfait et troublé, contre lequel conspirent peut-être à chaque minute et les événements funestes et les regards jaloux, et les caprices tyranniques, et votre propre volonté."

Benjamin CONSTANT, Adolphe, 1816

............................ :rolleyes::rolleyes:
 
C'est déjà un résumé lol
et pour les images desolé en 18.. ils navaient pas les moyens de capter les images autre que les mots.. lol

le lis tu verras même si du ctrl c ctrl v
 
Je voudrais que tu sois la meilleure amie que j'ai pu avoir dans ma vie, la plus proche , la plus intime la plus près de moi
celle avec qui je partage tout et qui sera toujours présente quand le besoin est là , celle qui sera lire en moi autre chose que l'homme fort que la vie a fait de moi, qui saura sentir mes douleurs et faiblesses et qui saura me réconforter, me consoler , me bousculer et me booster.... Jamais je n'ai eu envie d'exprimer mes sentiments à une femme, peut être n'en avais je pas vraiment, ou n'avais pas ressenti, reconnu l'autre comme étant capable de voir réellement qui je suis ...avec toi je sens que c'est possible aussi bien intellectuellement que physiquement. Même si tu es mal en ce moment et que ta quête de "toi" te fragilise surement, je crois en ta force et en tes qualités pour répondre à mes attentes, je le sens et je sais que tu ressens la même chose...........
 
.............................Et j'ai toujours l'impression que ce n'est pas le moment, y a t il un moment approprié réellement? je ne sais pas, d'ailleurs c'est parce que je pense à ce moment plus propice que du coup il n'arrive pas et je ne dis pas les choses et c'est dommage et pour moi et pour toi ...
 
Ilya abu madhi

il a dit : le ciel est triste et s'est renfrogné

j'ai dit : souris, la maussaderie dans le ciel, suffit!

il a dit: la jeunesse est passée! je lui ai dit : souris

le regret ne rendra jamais la jeunesse partie!

il a dit : celle qui était mon ciel, mon amour

elle est devenue un enfer, pour mon esprit!

elle a trahit ses promesses après que je lui offert

mon cœur, est-il possible que je souris!

j'ai dit : souris et sois heureux, si tu l'avais eue

tu serais resté, souffrant, toute ta vie!
..............................
..............................

O mon ami, il n'est pas utile que tes lèvres se fendent

et que ton visage soi meurtri!

souris, les étoiles scintillent dans la nuit

et c'est pour cela que les étoiles nous sont chéries!

il a dit : l'allégresse ne fait pas le bonheur de quelqu'un

qui vient et s'en va malgré lui, de la vie!

jai dit souris, tant qu'il y a de la vie!

j'ai dit : souris, tant qu'il y a entre toi et la mort

un empan, car après, le sourire sera parti!!!
 
Flaubert, Gustave : Lettres à Louise Colet

Tu donnerais de l'amour à un mort. Comment veux-tu que je ne t'aime pas ? Tu as un pouvoir d'attraction à faire dresser les pierres à ta voix. Tes lettres me remuent jusqu'aux entrailles. N'aie donc pas peur que je t'oublie ! Tu sais bien qu'on ne quitte pas les natures comme la tienne, ces natures émues, émouvantes, profondes. Je m'en veux, je me battrais de t'avoir fait peine. Oublie tout ce que je t'ai dit dans la lettre de dimanche. Je m'étais adressé à ton intelligence virile, j'avais cru que tu saurais t'abstraire de toi-même et me comprendre sans ton coeur. Tu as vu trop de choses là où il n'y en avait pas tant, tu as exagéré tout ce que je t'ai dit. Tu as peut-être cru que je posais, que je me donnais pour un Antony de bas étage. Tu me traites de voltairien et de matérialiste. Dieu sait si pourtant je le suis ! Tu me parles aussi de mes goûts exclusifs en littérature, qui auraient dû te faire deviner ce que je suis en amour. Je cherche vainement ce que cela veut dire. Je n'y entends rien. J'admire tout au contraire dans la bonne foi de mon coeur, et si je vaux quelque chose, c'est en raison de cette faculté panthéistique et aussi de cette âpreté qui t'a blessée. Allons, n'en parlons plus. J'ai eu tort, j'ai été sot. J'ai fait avec toi ce que j'ai fait en d'autres temps avec mes mieux aimées, je leur ai montré le fond du sac, et la poussière âcre qui en sortait les a prises à la gorge. Que de fois, sans le vouloir, n'ai-je pas fait pleurer mon père, lui si intelligent et si fin ! mais il n'entendait rien à mon idiome, lui comme toi ! comme les autres. J'ai l'infirmité d'être né avec une langue spéciale dont seul j'ai la clé. Je ne suis pas malheureux du tout, je ne suis blasé sur rien, tout le monde me trouve d'un caractère très gai, et jamais de la vie je ne me plains. Au fond je ne me trouve pas à plaindre, car je n'envie rien et ne veux rien. Va, je ne te tourmenterai plus, je te toucherai doucement comme une enfant qu'on a peur de blesser, je rentrerai en dedans de moi les pointes qui en sortent. Avec un peu de bonne volonté, le porc-épic ne déchire pas toujours. Tu dis que je m'analyse trop, moi je trouve que je ne me connais pas assez ; chaque jour j'y découvre du nouveau. Je voyage en moi comme dans un pays inconnu, quoique je l'aie parcouru cent fois.
Tu ne me sais pas gré de ma franchise (les femmes veulent qu'on les trompe, elles vous y forcent, et si vous résistez, elles vous accusent).
Tu me dis que je ne m'étais pas montré comme cela d'abord ; rappelle-toi au contraire tes souvenirs. J'ai commencé par montrer mes plaies. Rappelle-toi au contraire tout ce que je t'ai dit à notre premier dîner ; tu t'es écriée même : «Ainsi vous excusez tout ! il n'y a plus ni bien ni mal pour vous». Non, je ne t'ai jamais menti, je t'ai aimée instinctivement, et je n'ai pas voulu te plaire de parti pris. Tout cela est arrivé parce que cela devait arriver.
Moque-toi de mon fatalisme, ajoute que je suis arriéré d'être Turc. Le fataliste est la Providence du mal, c'est elle qu'on voit, j'y crois.


Les larmes que je retrouve sur tes lettres, ces larmes causées par moi, je voudrais les racheter par autant de verres de sang. Je m'en veux, cela augmente le dégoût de moi-même. Sans l'idée que je te plais, je me ferais horreur.
Au reste, il en est toujours ainsi : on fait souffrir ceux qu'on aime, ou ils vous font souffrir.
 
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