Abdelkader Azzimani et Abderrahim El-Jabri condamnés à tort

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Memories
  • Date de début Date de début

Memories

Soleil assassiné
VIB
Les deux Héraultais ont été condamnés, à tort, à 20 ans de réclusion criminelle, en 2003, pour le meurtre d'un homme en 1997 à Lunel, la victime avait été lardée de 108 coups de couteau. La décision de la cour de révision est attendue le 15 mai.

L'avocat général a demandé l'annulation des condamnations des deux hommes et la tenue d'un nouveau procès devant les assises de l'Hérault.
La décision sera rendue le 15 mai. La requête des deux hommes est une procédure exceptionnelle en France.
 
Un long chemin pour la réhabilitation des deux hommes

C'est peut-être le bout du tunnel pour Abdelkader Azzimani et Abderrahim El-Jabri. Ces deux hommes attendent depuis près de 10 ans la révision de leurs précédents procès.

Aujourd'hui, la cour de révision examine donc le demande de Azzimani et El Jabri d'annuler leur condamnation à 20 ans de prison.
Cette procédure de la cour de révision est extrêmement rare, elle n'a abouti qu'à huit acquittements depuis 1945.

En cas d'annulation de la condamnation prononcée en 2004 par la cour d'assise de Perpignan, un nouveau procès se tiendra alors.
 
20 ans de réclusion criminelle pour deux innocents

Ils ont été condamnés pour meurtre en mai 2003 à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assise de Montpellier, une condamnation confirmée par la cour d'appel de Perpignan en juin 2004.

Les deux hommes ont pourtant toujours clamé leur innocence. Il aura fallu un coup de théâtre, 14 ans après les faits, et surtout la découverte de deux nouveaux suspects confondus par leurs empreintes ADN, pour revoir le sort des deux condamnés.
Les deux "vrais" coupables ont d'ailleurs disculpé Abdelkader Azzimani et Abderrahim El-Jabri et avoué le meurtre.

Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri, deux condamnés pour meurtre qui clament leur innocence, sauront le 15 mai si la Cour de révision accepte d'annuler leur condamnation à 20 ans de réclusion criminelle, une décision extrêmement rare à laquelle le parquet général s'est dit favorable mercredi.

C'est au regard des "éléments nouveaux", "de nature à faire naître un doute sur la culpabilité" des deux hommes dans cette affaire à rebondissements que l'avocat général Patrick Bonnet a soutenu leur demande en révision et requis l'annulation de leur condamnation prononcée en 2003, assortie d'un nouveau procès.
Depuis 1945, la procédure de révision n'a abouti qu'à huit acquittements, le dernier en date étant celui de Marc Machin blanchi en décembre pour un meurtre qu'il n'a pas commis.
 
Me Luc Abratkiewicz a confié à la cour son "émotion" et le sentiment de "vertige" de se retrouver à plaider cette révision, presque quinze ans jour pour jour après s'être retrouvé commis d'office, le 22 avril 1998, pour défendre Abderrahim el-Jabri.
Ce long combat judiciaire lui a enseigné "l'humilité" nécessaire en matière pénale dans une enquête qui a péché "peut-être par manque de rigueur, par idées pré-conçues" et s'est retrouvée "polluée" par le profil délinquant des deux mis en cause.

Tout accusait Azzimani et el-Jabri, qui avaient été identifiés par un témoin comme les auteurs du crime. Eux-mêmes impliqués dans un trafic de stupéfiants, ils avaient reconnu avoir été parmi les derniers à rencontrer la victime pour une livraison de cannabis.
Après avoir écopé de six ans de prison pour trafic de stupéfiants, ils avaient été jugés et condamnés pour le meurtre. Cette peine avait été confirmée en 2004 en appel, malgré une étrange requalification du chef d'accusation en "complicité" d'homicide, sans que l'auteur principal soit identifié. Cette requalification avait permis à la justice et à la police de relancer les investigations pour faire toute la lumière sur le déroulement des faits.

"Je voulais vous raconter le nombre de miracles qu'il a fallu pour arriver jusqu'à vous", a enchaîné face aux magistrats de la Cour Me Jean-Marc Darrigade, avocat d'Abdelkader Azzimani : le revirement du témoin à charge, puis le versement tardif de traces d'ADN figurant dans les scellés au fichier des empreintes génétiques qui a permis de confondre les nouveaux suspects.
Celui dont l'ADN a été formellement identifié en 2009 venait à peine de faire son entrée au fichier des empreintes en raison d'une petite infraction commise quelques mois plus tôt, ont encore relevé les avocats. L'autre mis en cause, directeur de centre de loisirs, avait régulièrement eu en charge les enfants et neveux de M. Azzimani durant son incarcération.
Marqués par les années de détention, sans travail, les deux condamnés ont confié leur espoir d'être enfin "entendus".
 
Retour
Haut