Accablés par le racisme et le coût de la vie, de jeunes Britanniques veulent quitter le Royaume-Uni

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C'est ce qui ressort d'une étude conduite auprès de 1.600 Britanniques noirs et asiatiques âgés de 18 à 34 ans.​


Ce n'est ni une menace en l'air ni une déprime passagère. 66% des jeunes Britanniques issus des deux premières générations d'immigrants envisagent sérieusement de quitter le Royaume-Uni. Ils sont même 15% à planifier activement leur départ. C'est ce que révèle une étude de Word on the Curb pour The Independent, conduite auprès de 1.600 Britanniques noirs et asiatiques âgés de 18 à 34 ans.

Les principales raisons de ce potentiel ou futur départ sont économiques. La plupart de ces jeunes mentionnent l'urgence de réformes: près de la moitié d'entre eux considèrent le coût de la vie trop élevé. Et même si les élections générales britanniques qui se tiennent ce jeudi 4 juillet pourraient faire place à un gouvernement qui leur sied mieux, 27% restent «sceptiques» quant à ce scrutin qui devrait accorder une très large majorité au Parti travailliste.

La qualité en berne de la Sécurité sociale et la hausse des prix de l'immobilier sont plus précisément ciblées. C'est le cas d'Aisha, 26 ans, qui «ne peu[t] plus vivre à Londres, là où [elle] a grandi». Elle décrit une situation où les loyers trop élevés poussent les Londoniens à emménager de plus en plus loin, jusqu'aux Midlands, où le coût de l'immobilier monte par ricochet. «Nous sommes donc délogés, puis nous délogeons d'autres personnes à notre tour, je n'aime pas ça», déplore-t-elle.

L'économie britannique a pourtant tout à perdre de l'émigration de ces immigrés. Elle perdrait en effet une part significative de ses travailleurs et consommateurs. Selon le Black Pound Report de 2022, les consommateurs britanniques non blancs ont un pouvoir d'achat annuel de 4,5 milliards de livres sterling (5,3 milliards d'euros).

Le racisme n'y est pas pour rien​

D'autres raisons pour un départ potentiel sont plus charnelles. Ces jeunes Britanniques non blancs mentionnent, à 28%, leur insatisfaction du gouvernement conservateur actuel mené par Rishi Sunak. En tout, plus des deux tiers des répondants trouvent que le Royaume-Uni leur offre une piètre qualité de vie. Un mécontentement d'autant plus prononcé chez les communautés LGBT+.

«Toutes ces expériences ont tendance à marginaliser les jeunes Britanniques issus des minorités, estime Ndubuisi Uchea, le directeur de l'institut Word on the Curb. Ça affecte en retour leur bien-être mental et émotionnel.» Ainsi, une personne sur cinq cite les inégalités raciales comme l'argument principal qui motive leur départ, alors que les délits à caractère raciste ont augmenté de 190% sur les dix dernières années en Angleterre et au Pays de Galles.

«C'est devenu clair au moment du référendum sur le Brexit, témoigne Folu, et l'évidence s'est imposée lors des manifestations Black Lives Matter en réaction au meurtre de George Floyd» Pour ce chef de projet de 33 ans, les immigrés et leurs descendants sont «honnis» au Royaume-Uni. Il prend en exemple le fameux projet de loi d'expulsions de migrants au Rwanda.

Alors les jeunes interviewés comptent bien partir d'eux-mêmes, et où ils veulent. Parmi les destinations où refaire leur vie, l'Europe (33%), l'Asie (30%), l'Amérique du Nord (24%), et le Moyen-Orient (22%), retiennent leur faveur.
 
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