Contrairement aux autres avocats des familles de victimes, maître Morice continue de pointer du doigt le ministre de lIntérieur, soupçonné de dissimuler ou de retarder la divulgation de pièces essentielles du dossier Merah. A deux reprises, Djemaa Legouad, emplie de colère et avec dignité, linterpella en ces termes : « Jai limpression que vous nous cachez des choses ».
LE GRAND JOURNAL du 14/03/13 Part. 2 Avec Manuel Valls
[extrait visible à partir de la 4ème minute de la vidéo ci-dessus]
Lors de son vif échange avec Manuel Valls, lavocat de la mère endeuillée a, quant à lui, exhibé une mystérieuse photo, récemment dévoilée à lécran par le documentaire de France 3 consacré à laffaire Merah.
Le 23 novembre, lauteur de ces lignes soulignait déjà limportance de ce cliché :
« Autre élément intrigant : comme la révélé Libération le 8 novembre, la photo de vidéo-surveillance dun homme « «grand, baraqué, au teint cuivré » aperçu avec Mohamed Merah avant son départ -en août 2011- au Pakistan ne figure pas dans le dossier fourni par la DCRI à la justice. Pourquoi cette rétention ? Sagit-il dun membre présumé dune cellule terroriste, dun indicateur de la police ou de lofficier traitant de la DCRI?
Lidentification de cet homme est cruciale : capturée le 17 août 2011, limage révèle peut-être lexistence dun personnage essentiel pour comprendre le parcours ultérieur de Mohamed Merah. Curieusement, cette photographie avait été réalisée par lantenne toulousaine de la DCRI -la Direction centrale du renseignement intérieur- alors que celle-ci affirma, par la suite, ne pas avoir eu connaissance du départ de Merah pour le Pakistan, deux jours seulement plus tard. Selon la version officielle promulguée par le clan Sarkozy (Claude Guéant, Bernard Squarcini, François Molins ), le jeune Toulousain aurait alors pris, depuis laéroport de Roissy, son envol à destination de Lahore sans que la DCRI -via la police de lair et des frontières- nait été alertée. Prétexte invoqué par les policiers et jugé valable (page 4 ) par le ministère de lIntérieur : lhomme avait dabord fait une escale à Oman, un lieu ne faisant pas partie des 31 destinations surveillées par les services de renseignements.
Autre aspect toujours passé sous silence : larme qui a froidement permis dabattre quatre des sept victimes (les trois soldats et la fille du directeur du collège juif) était un colt 45 disposant dune particularité troublante. Selon un expert en armes, ce pistolet semi-automatique de calibre 11.43 mm était caractérisé par une modification spécifique aux forces délite de la police française. Il est « difficile de croire que Merah ait pu apprendre cette technique dans un camp dentraînement au Pakistan. Pour en avoir le coeur net, encore faut-il mener lenquête. À ma connaissance, rien na été fait de ce côté-là », précise le spécialiste.
http://www.alterinfo.net/Affaire-Me...accuse-Valls-de-cacher-des-choses_a87945.html