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PLD (Peace, Love and Diversity)
La guerre de l'ombre du Mossad
Pas de traces d'effraction ni de violence
Lorsque Mabhouh atterrit à Dubaï le 19 janvier dernier, il a rendez-vous avec un contact iranien pour organiser l'une de ces livraisons. C'est un homme prudent, qui voyage sous une fausse identité et garde profil bas. Il descend dans un hôtel proche de l'aéroport, le al-Bustan Rotana, et prend soin de barricader sa porte avec une chaise. Mais il ne rencontrera jamais son rendez-vous. Son corps est retrouvé le lendemain dans sa chambre par des employés de l'hôtel. Aucune trace n'indique une mort violente, et les médecins concluent d'abord à une crise cardiaque.
L'affaire éclate neuf jours plus tard, quand le Hamas accuse publiquement le Mossad de l'avoir assassiné. Selon les médias arabes, il aurait été paralysé à l'aide d'un pistolet électrique et étouffé sous un oreiller, ou bien électrocuté. Selon le Times de Londres, les assassins lui auraient plutôt injecté une substance provoquant un arrêt cardiaque. Les tueurs auraient ensuite tranquillement quitté l'hôtel et embarqué à l'aéroport de Dubaï pour une destination inconnue, en présentant des passeports européens.
«Il a ouvert la porte de sa chambre volontairement, apparemment à l'un des assassins», a dit à la télévision al-Arabiya le colonel Dahi Khalfan, le chef de l'enquête à Dubaï. Une mystérieuse «femme étrangère» est aussi évoquée. «Nous ne savons pas quel était son rôle, mais nous suspectons que c'est elle qui a réussi à convaincre Mabhouh d'ouvrir la porte de sa chambre», disent aussi les enquêteurs.
«Nous vengerons la mort de ce grand homme», a déclaré vendredi dernier Khaled Mechaal, le chef en exil du mouvement islamiste palestinien après les funérailles de Mabhouh dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans la banlieue de Damas. «Vous vous faites des illusions si vous croyez que nous abandonnerons la résistance, qui ne sera nullement affectée par l'occupation, la colonisation de nos terres, le blocus alimentaire, les assassinats ou même le mur de séparation», a-t-il dit, s'adressant aux Israéliens. «Il est vrai que cet assassinat nous a affligés, mais c'est la guerre entre nous : vous nous tuez et nous vous rendons la pareille, vous menez contre nous une guerre injuste et nous ripostons par une résistance légitime, telle est la loi de la guerre entre nous. ( ) Les Brigades Ezzedine al-Qassam riposteront à ce crime sioniste au moment et dans le lieu opportuns», a menacé Mechaal.
L'affaire Mechaal, fiasco de Nétanyahou
Le chef du Hamas connaît mieux que quiconque les méthodes du Mossad. Le scénario de l'opération contre Mabhouh rappelle celui de la tentative d'assassinat menée contre lui, en 1997. La seule différence est son résultat. Mechaal est bien vivant, et son assassinat raté reste l'un des plus cuisants échecs du Mossad.
À l'époque, plusieurs agents israéliens, entrés en Jordanie avec de faux passeports canadiens, parviennent, au beau milieu d'une rue d'Amman, à injecter dans l'oreille de Khaled Mechaal un mystérieux poison. Mais l'opération capote à cause de l'intervention des gardes du corps de Mechaal, qui parviennent à appréhender deux membres du commando. L'affaire déclenche une grave crise diplomatique entre la Jordanie et Israël, suscite la fureur des autorités canadiennes et oblige Benyamin Nétanyahou, premier ministre de l'époque, à une humiliante reculade. Les Israéliens sont obligés de fournir l'antidote au poison, qui sauve Mechaal, et de libérer plusieurs prisonniers du Hamas, dont le cheikh Yassine, le fondateur historique du mouvement. Le chef du Mossad de l'époque, Danny Yatom, est contraint à la démission. Mechaal devient le principal dirigeant du Hamas.
Si l'opération qui a coûté la vie à Mahmoud al-Mabhouh a bien été l'uvre du Mossad, l'agence israélienne a cette fois-ci fait preuve d'une bien meilleure planification. Tout en refusant de reconnaître la responsabilité de la mort de Mabhouh, Israël a décrété un état d'alerte dans l'armée, les ambassades et les représentations israéliennes à l'étranger, invoquant le danger de représailles du Hamas. Ou du Hezbollah, à l'approche de l'anniversaire de la mort d'Imad Moughniyeh, que le mouvement libanais a juré de venger.
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» Un cadre du Hamas
Pas de traces d'effraction ni de violence
Lorsque Mabhouh atterrit à Dubaï le 19 janvier dernier, il a rendez-vous avec un contact iranien pour organiser l'une de ces livraisons. C'est un homme prudent, qui voyage sous une fausse identité et garde profil bas. Il descend dans un hôtel proche de l'aéroport, le al-Bustan Rotana, et prend soin de barricader sa porte avec une chaise. Mais il ne rencontrera jamais son rendez-vous. Son corps est retrouvé le lendemain dans sa chambre par des employés de l'hôtel. Aucune trace n'indique une mort violente, et les médecins concluent d'abord à une crise cardiaque.
L'affaire éclate neuf jours plus tard, quand le Hamas accuse publiquement le Mossad de l'avoir assassiné. Selon les médias arabes, il aurait été paralysé à l'aide d'un pistolet électrique et étouffé sous un oreiller, ou bien électrocuté. Selon le Times de Londres, les assassins lui auraient plutôt injecté une substance provoquant un arrêt cardiaque. Les tueurs auraient ensuite tranquillement quitté l'hôtel et embarqué à l'aéroport de Dubaï pour une destination inconnue, en présentant des passeports européens.
«Il a ouvert la porte de sa chambre volontairement, apparemment à l'un des assassins», a dit à la télévision al-Arabiya le colonel Dahi Khalfan, le chef de l'enquête à Dubaï. Une mystérieuse «femme étrangère» est aussi évoquée. «Nous ne savons pas quel était son rôle, mais nous suspectons que c'est elle qui a réussi à convaincre Mabhouh d'ouvrir la porte de sa chambre», disent aussi les enquêteurs.
«Nous vengerons la mort de ce grand homme», a déclaré vendredi dernier Khaled Mechaal, le chef en exil du mouvement islamiste palestinien après les funérailles de Mabhouh dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans la banlieue de Damas. «Vous vous faites des illusions si vous croyez que nous abandonnerons la résistance, qui ne sera nullement affectée par l'occupation, la colonisation de nos terres, le blocus alimentaire, les assassinats ou même le mur de séparation», a-t-il dit, s'adressant aux Israéliens. «Il est vrai que cet assassinat nous a affligés, mais c'est la guerre entre nous : vous nous tuez et nous vous rendons la pareille, vous menez contre nous une guerre injuste et nous ripostons par une résistance légitime, telle est la loi de la guerre entre nous. ( ) Les Brigades Ezzedine al-Qassam riposteront à ce crime sioniste au moment et dans le lieu opportuns», a menacé Mechaal.
L'affaire Mechaal, fiasco de Nétanyahou
Le chef du Hamas connaît mieux que quiconque les méthodes du Mossad. Le scénario de l'opération contre Mabhouh rappelle celui de la tentative d'assassinat menée contre lui, en 1997. La seule différence est son résultat. Mechaal est bien vivant, et son assassinat raté reste l'un des plus cuisants échecs du Mossad.
À l'époque, plusieurs agents israéliens, entrés en Jordanie avec de faux passeports canadiens, parviennent, au beau milieu d'une rue d'Amman, à injecter dans l'oreille de Khaled Mechaal un mystérieux poison. Mais l'opération capote à cause de l'intervention des gardes du corps de Mechaal, qui parviennent à appréhender deux membres du commando. L'affaire déclenche une grave crise diplomatique entre la Jordanie et Israël, suscite la fureur des autorités canadiennes et oblige Benyamin Nétanyahou, premier ministre de l'époque, à une humiliante reculade. Les Israéliens sont obligés de fournir l'antidote au poison, qui sauve Mechaal, et de libérer plusieurs prisonniers du Hamas, dont le cheikh Yassine, le fondateur historique du mouvement. Le chef du Mossad de l'époque, Danny Yatom, est contraint à la démission. Mechaal devient le principal dirigeant du Hamas.
Si l'opération qui a coûté la vie à Mahmoud al-Mabhouh a bien été l'uvre du Mossad, l'agence israélienne a cette fois-ci fait preuve d'une bien meilleure planification. Tout en refusant de reconnaître la responsabilité de la mort de Mabhouh, Israël a décrété un état d'alerte dans l'armée, les ambassades et les représentations israéliennes à l'étranger, invoquant le danger de représailles du Hamas. Ou du Hezbollah, à l'approche de l'anniversaire de la mort d'Imad Moughniyeh, que le mouvement libanais a juré de venger.
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