Afghanistan: «La guerre est devenue celle contre l'occupation étrangère»

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Casablanca d'antan
VIB
INTERVIEW - Le photoreporter Reza et son fils, dressent le portrait d'un pays ruiné par la guerre...

Reza, photoreporter et fondateur de l'ONG Aïna, a été conseiller pour l'ONU en Afghanistan, d'où il revient avec son fils Delazad, 16 ans. Tous deux viennent de publier Chemins parallèles, éd. Hoëbeke.

A quoi ressemble l'Afghanistan aujourd'hui?

Delazad: Kaboul a beaucoup changé en quelques années, à la différence de la province. C'est devenu une ville fortifiée, avec des barbelés et de hauts murs un peu partout. Les étrangers se sont barricadés.

Reza: Un Afghan, qui regardait un mur de 5 m de haut, bâti pour protéger une ambassade, m'a dit : « Avec ce ciment, on aurait pu construire des milliers de maison, ou des centaines de ponts. » Les militaires ont aussi fait des check-points, provoquant des embouteillages monstrueux. Des mesures de sécurité pourtant inefficaces contre la volonté des terroristes, toujours plus créatifs. Il y a une ambiance de peur, d'être kidnappé ou tué, qui n'existait pas avant.

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On parle beaucoup du retour des talibans. Qu'en est-il?

Reza: Au fond, ce qu'on appelle les talibans était valable il y a quelques années, quand il s'agissait d'un petit groupuscule de combattants. Aujourd'hui, surtout dans le sud du pays, la population entière est devenue anti-coalition, à cause des promesses de reconstruction non tenues, des bavures des forces internationales, et de la corruption du gouvernement. Résultat, le matin, des gens travaillent pour le gouvernement, le soir pour les talibans. La guerre est devenue celle contre l'occupation étrangère. La France a fait une erreur en envoyant des troupes, elle fait désormais partie des « agresseurs ».

Delazad: Avant, les Afghans disaient de la coalition : « Ils nous ont aidés. » Maintenant, ils disent : « Ce sont des gens sans foi ni loi. Ils marchent avec leurs chaussures dans nos mosquées et tuent nos enfants. » Les Américains sont les plus critiqués, mais les Français n'y échappent pas non plus.

Vous avez suivi la campagne d'Abdullah Abdullah, le rival d'Hamid Karzai. Qu'en avez-vous retenu?

Delazad: Ce qui m'a surpris et touché, c'est sa relation avec la population. Je n'avais jamais vu un tel engouement pour quelqu'un. On m'a parlé de la campagne d'Obama, ça doit être un peu pareil. Donc je suis vert quand je vois les fraudes massives à la présidentielle, parce que cet enthousiasme s'envole d'un seul coup.

Reza: Abdullah incarne pour moi l'esprit de résistance. C'était un ami du commandant Massoud [comme Reza]. Il représente tous ceux qui se sont battus contre les Russes, Al-Qaida, le Pakistan et l'Iran. Alors que Karzai n'a presque jamais vécu en Afghanistan. C'est l'homme des Etats-Unis. Et, en sept ans, il a fait du pays un gouffre sécuritaire, un narco-Etat où la corruption a fait de son frère et de ses neveux des milliardaires. Aujourd'hui, avec les fraudes, les Afghans sont désespérés. Ils m'ont dit : « Tu vois, même notre vote, on nous l'a volé. Les Occidentaux ont emporté notre dernier espoir. »

Vous connaissez Abdullah depuis longtemps. Comment a-t-il réagi?

Reza: Il m'a dit: «J'ai eu une offre de Karzai pour participer au gouvernement, et les Occidentaux sont d'accord. Mais je ne vais pas accepter parce que je défends la volonté de ce peuple pour lequel je me suis battu pendant trente ans.» Les forces étrangères ont mis 230 millions de dollars pour faire ces élections. C'est un gâchis énorme.

Comment la jeunesse afghane vit-elle tout cela?

Delazad: Les jeunes n'ont connu que la guerre. Ils sont fascinés par l'Europe et la culture américaine. Ils rêvent de Hollywood et du parfum français, dont ils ont entendu parler. Mais j'ai l'impression qu'ils ont laissé tomber l'idée de connaître cela un jour.

Faustine Vincent
 
pauvres afghans...dire que les pays d'alliance y sont pour leur liberté, on s'étonne après pourquoi les jeunes virent vers la dérive et le désaroi de mourir en martyre!!

afghanistan, le Vietnam d'hier?:rolleyes:
 
Le moral des troupes américaines et britanniques en Afghanistan s’effrite
dimanche 25 octobre 2009 - 05h:43

James Cogan

Ce mois-ci a vu plusieurs reportages traitant du front afghan qui laissaient entrevoir combien la démoralisation gagnait les troupes américaines et britanniques là-bas pour tuer et se faire tuer au service d’une occupation néo-coloniale. Ces articles indiquent que de nombreux soldats pensent que cette guerre n’est pas justifiée et ne mérite pas de mourir pour elle.

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7521
 

Sept officiers de la CIA tués par la résistance afghane

dimanche 3 janvier 2010 - 10h:00

Al Jazeera


Leon Panetta, le directeur de la CIA, a déclaré que les décès ne décourageront pas l’agence et un officiel anonyme a déclaré que l’attaque « sera vengée par les succès d’audacieuse opérations antiterroristes ».

Panetta a également affirmé que les sept tués « étaient loin de chez eux et proches de l’ennemi, faisant le dur travail qui doit être fait pour protéger notre pays contre le terrorisme ».

La CIA a indiqué qu’un kamikaze taliban, ce mercredi, avait réussi à pénétrer les défenses de la base dans la province de Khost près de la frontière avec le Pakistan, faisant exploser une ceinture d’explosifs dans une pièce présentée comme un gymnase.

Les Talibans ont revendiqué l’attaque, affirmant que l’attaquant était officier dans l’armée afghane.

« Cette attaque meurtrière a été réalisée par un courageux membre de l’armée afghane alors que les officiers [les Américains] étaient occupés à recueillir des informations sur les Moudjahidines [une séance de tortures ? - N.d.T] », a déclaré dans un courriel Zabiullah Mujahid, un porte-parole des Talibans.


http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7915


N.B : 2009 fût l'année la plus meutrière pour les forces armées étrangères
 

Afghanistan - Dehors, les troupes de l’OTAN !

dimanche 17 janvier 2010 - 21h:26

Jacques Fontenoy


Le même jour, trois soldats américains avaient été tués lors d’affrontements avec des insurgés. Les États-Unis et la Grande-Bretagne auraient perdu deux fois plus d’hommes l’an dernier que lors des années précédentes.

Comment s’en étonner ? L’occupation militaire des grandes puissances impérialistes, France comprise, qui représente un ensemble de 110 000 hommes (sans compter le renfort annoncé par Obama de 30 000 soldats US supplémentaires) nourrit la situation insurrectionnelle d’une grande partie du pays. Les troupes occupantes doivent affronter de multiples groupes armés. La majorité des soldats occupants qui tombent dans ce conflit sont tués par des explosifs qui sautent sur des routes. Ce n’est pas étonnant, l’OTAN a comptabilisé en 2009 plus de 7 200 engins explosifs contre 81 en 2001.

Les grandes puissances avaient prétendu être venues pour chasser le régime des Talibans et rétablir la démocratie. Mais la force des baïonnettes a engendré un chaos qui ne cesse de grandir. Les multiples promesses d’offrir à la population ne serait-ce qu’une aide humanitaire élémentaire n’ont pas plus été tenues.

Quand les cadres de l’armée américaine sur place ont l’occasion de s’entretenir avec des chefs de tribus, comme le raconte une dépêche de l’agence Reuters, ils découvrent que la population se plaint du manque d’eau et d’électricité. En effet, le peu d’aide qui peut arriver est le plus souvent accaparée par les notables des différents clans en rivalité. Et, de toute façon, une bonne part des promesses d’aide est restée dans les cartons des différentes armées d’occupation.

Et ce n’est pas en tirant contre une manifestation de mécontents qui tentait de s’emparer d’un édifice public à Garmsir, dans le sud du pays, comme viennent de le faire, mardi 12 janvier, les troupes de l’OTAN et les forces de sécurité afghanes, qu’elles convaincront la population de ne pas rejoindre les rangs des groupes armés qui affrontent les troupes occupantes, bien au contraire.

En Afghanistan, l’escalade militaire continue, mais y envoyer plus de soldats ne permettra pas aux forces occupantes de prendre le dessus. Étant donné la dégradation des rapports entre la population et les forces occupantes, les grandes puissances ne parviendront pas à sortir du guêpier afghan sans rechercher une solution politique, c’est-à-dire une forme de compromis avec les groupes armés qui leur résistent ce qui, pour la population afghane, ne se traduira pas forcément par une amélioration de sa situation. Pour l’instant, l’OTAN fait payer au prix fort son obstination à cette population... et aussi à ses propres soldats.

Hors d’Afghanistan, les troupes de l’OTAN !
 
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