IMAGE A VOIR ABSOLUMENT SUR LE SITE!!!
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6147
La situation en Afghanistan est pire que celle escomptée, et le nouveau président américain découvre aujourdhui que les chemins vers Kaboul passent par Moscou, écrit Eric Walberg.
Tandis que le président des Etats-Unis Barack Obama se prépare à transférer des troupes depuis lIrak vers lAfghanistan, Al-Qaeda et dautres jihadistes « transfèrent » également leurs troupes, selon le Général Abdel-Rahim Wardak ministre afghan de la Défense, donnant à son pays le privilège discutable de rester le centre de la « guerre contre le terrorisme ».
Jetant le gant à Obama, les Talibans ont avec succès fermé une nouvelle fois le passage de Khyber la semaine passée en faisant sauter un pont et en brûlant 10 camions dapprovisionnement pour faire bonne mesure. Larmée pakistanaise a répondu en bombardant une base insurgée, tuant 52 militants supposés. Les Talibans ont tué environ deux dizaines de personnes suspectées despionnage au profit des Etats-Unis ces derniers mois, toutes dans la région frontalière où les avions américains sans pilote ont lancé une série dattaques par missiles.
Les responsables américains nouvellement installés décrivent la situation sur le terrain en Afghanistan comme bien plus précaire quils ne lavaient prévu, avec des services gouvernementaux américains mal organisés pour mettre en application le plan présenté la semaine dernière au Conseil National de Sécurité et à linstance collégiale des Chefs détat-major. Lenvoyé spécial pour lAfghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, a déclaré que cétait « une situation où le dysfonctionnement est extraordinaire et où les objectifs mêmes doivent être passés en revue. »
Obama a réagi en retardant le déploiement de toute nouvelle troupe jusquà ce que les responsables de la défense aient présenté une « stratégie de sortie » cohérente, bien quil puisse difficilement se permettre dattendre 60 jours les résultats de sa révision de politique pour « lAfpak » [Afghanistan-Pakistan]. Après seulement quelques semaines dans ses fonctions, Obama sest de lui-même placé dans un coin sur cette question devenue la pierre angulaire de sa politique extérieure.
En dépit des discours sur le changement et du dégoût et de la méfiance que leur inspire à lui-même et au vice-président Joe Biden, le Président afghan Hamid Karzai, il apparait quObama en est réduit à poursuivre la politique mal inspirée de Bush consistant à bombarder lAfghanistan et le Pakistan, à soutenir un régime de fantoches et à espérer que les indigènes martyrisés par les obus et mourants de faim éprouvent de la reconnaissance.
Une innovation des derniers jours du régime de Bush et qui heureusement semble mort-né, avait été proposée par le général Bantz John Craddock premier commandant des forces alliées pour lEurope [Supreme Allied Commander for Europe], dirigeant le commandement européen des Etats-Unis [Commander of the US European Command] et chef de lISAF [International Security Assistance Force], « la force de maintien de la paix » en Afghanistan. Il avait préconisé de donner aux troupes un permis de tuer tous les fermiers suspectés de cultiver le pavot, ce qui revenait à ordonner lexécution en masse de dizaines de milliers de civils.
Cette stratégie génocidaire à la Pol Pot a provoqué un mouvement de révolte parmi les officiers de lOTAN et il semble que Craddock va finir par devoir démissionner, mais cest sûrement un signe des temps. En décembre 2008 la doctrine militaire des Etats-Unis a été modifiée pour permettre le bombardement des laboratoires de drogue si les renseignements obtenus suggéraient que pas plus de 10 civils seraient tués. Le mois dernier le secrétaire de la défense Robert Gates a statué sur cette question : « si nous avons la certitude que les laboratoires de drogue et les parrains de la drogue soutiennent les Talibans, alors ce sont de justes actions. » Sera-t-il également forcé de démissionner ? Ou le génocide deviendra-t-il la politique officielle des Etats-unis en Afghanistan ?
Le dernier problème pour Obama est la perte de la base aérienne américaine au Kyrgyzstan. Le Président kirghize Kumanbek Bakiyev a fait connaître la décision lors dune conférence de presse tenue à Moscou après des entretiens avec le président russe Dimitri Medvedev. Il assistait à la réunion dorganisation du Traité de sécurité commune qui a mis en place une force de réaction rapide régionale incluant la Russie, lArménie, la Biélorussie, le Kazakstan, le Kyrgizstan, le Tadjikistan et lOuzbekistan.
Il a expliqué cette annulation en disant que la mission des États-Unis dans la « guerre contre le terrorisme » était terminée, et quen outre les Etats-Unis ne rémunéraient pas suffisament [leur présence] et avaient sorti du pays un soldat américain accusé de meurtre. Concernant la fermeture de cette précieuse base américaine, le ministre russe des affaires étrangères Sergei Lavrov a déclaré que cétait une décision souveraine des autorités kirghizes, quoique influencée par le prêt par la Russie de 2 milliards de dollars et un cadeau 150 millions de dollars au profit du Kyrgyzstan, autrefois le chéri des néos-libéraux américains et le théatre dune révolution des « tulipes » commanditée par les Etats-Unis, mais à présent un état en faillite de plus et au bord de la banqueroute.
Mettre un terme à la présence militaire des Etats-Unis au Kyrgyzstan place la dernière pièce dans le contrôle russe des itinéraires dapprovisionnement vers lAfghanistan à travers « ses voisins de proximité ». Cest un coup sérieux au plan dObama pour augmenter la mise en Afghanistan. Le passage de Khyber nest plus fiable et le seul autre accès pour des approvisionnements indépendamment de lIran est maintenant à travers la Russie. Pleinement conscient de ce dilemme, le Kremlin sest placé en retrait en montrant à Washington quil était prêt à satisfaire les besoins de transport des Etats-Unis. Lavrov a expliqué : « Nous nous attendons à ce que le côté américain envoie une demande donnant la quantité et la nature des approvisionnements. Nous donnerons alors une autorisation appropriée. »
Mais pour que les Etats-unis bénéficent de la bonne volonté russe, ils devront abandonner les projets de missiles placés en Europe de lEst et jeter au panier leurs invitations à lUkraine et à la Géorgie de se joindre à lOTAN. Les USA risqueront-ils dabandonner leurs circuits dapprovisionnement des 60 000 soldats en Afghanistan juste pour placer leurs pions en Europe de lEst et inviter leurs « amis » ukrainiens et géorgiens dans leur club privé ? Après les joyeuses années 90 où la politique russe se faisait à Washington, la politique des Etats-Unis se ferait-elle maintenant à Moscou ? Délicieuse ironie...
Signe du vent qui tourne, dans un éditorial récent du New York Times le professeur Karl Kaiser dHarvard écarte avec assurance tout nouveau plan pour agrandir lOTAN et inclure la Géorgie et lUkraine, arguant du fait que la dernière guerre inconsidérée contre la Russie prouve combien facilement lOTAN pourrait être entraînée dans une guerre insensée alors quelle était bien trop divisée sur la question. Si lOTAN étaient forcée dentreprendre une guerre conventionnelle en Europe alors que ses membres nen veulent pas, elle se révélerait comme un tigre de papier, menant ainsi à son propre effondrement. Hmmm. Peut-être que laisser le joker géorgien en dehors de ce club privé nest pas une si mauvaise idée après tout.
Comme une pensée après-coup, Kaiser ajoute que ce serait plus dommageable pour les relations déjà si mauvaises avec la Russie et il suggère en conséquence à ladministration Obama de pousser à un nouvel accord avec la Russie incluant une limitation des armements stratégiques, une politique de non-prolifération, une nouvelle « architecture de sécurité », et qui rétablirait le Traité sur les forces conventionnelles en Europe. Toutes ces questions exigeront un sérieux compromis de la part des Etats-Unis, ce qui serait merveilleux, mais jusquoù et à quel ryhtme Obama peut-il aller sans provoquer la colère des faucons américains ? La réponse dépend infiniment du succès ou non dObama dans les 12 mois qui viennent dans le lointain Afghanistan. Ce qui dépend des Russes... Obama se voit ici aussi acculé dans un coin, cette fois russo-afghan.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6147
La situation en Afghanistan est pire que celle escomptée, et le nouveau président américain découvre aujourdhui que les chemins vers Kaboul passent par Moscou, écrit Eric Walberg.
Tandis que le président des Etats-Unis Barack Obama se prépare à transférer des troupes depuis lIrak vers lAfghanistan, Al-Qaeda et dautres jihadistes « transfèrent » également leurs troupes, selon le Général Abdel-Rahim Wardak ministre afghan de la Défense, donnant à son pays le privilège discutable de rester le centre de la « guerre contre le terrorisme ».
Jetant le gant à Obama, les Talibans ont avec succès fermé une nouvelle fois le passage de Khyber la semaine passée en faisant sauter un pont et en brûlant 10 camions dapprovisionnement pour faire bonne mesure. Larmée pakistanaise a répondu en bombardant une base insurgée, tuant 52 militants supposés. Les Talibans ont tué environ deux dizaines de personnes suspectées despionnage au profit des Etats-Unis ces derniers mois, toutes dans la région frontalière où les avions américains sans pilote ont lancé une série dattaques par missiles.
Les responsables américains nouvellement installés décrivent la situation sur le terrain en Afghanistan comme bien plus précaire quils ne lavaient prévu, avec des services gouvernementaux américains mal organisés pour mettre en application le plan présenté la semaine dernière au Conseil National de Sécurité et à linstance collégiale des Chefs détat-major. Lenvoyé spécial pour lAfghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, a déclaré que cétait « une situation où le dysfonctionnement est extraordinaire et où les objectifs mêmes doivent être passés en revue. »
Obama a réagi en retardant le déploiement de toute nouvelle troupe jusquà ce que les responsables de la défense aient présenté une « stratégie de sortie » cohérente, bien quil puisse difficilement se permettre dattendre 60 jours les résultats de sa révision de politique pour « lAfpak » [Afghanistan-Pakistan]. Après seulement quelques semaines dans ses fonctions, Obama sest de lui-même placé dans un coin sur cette question devenue la pierre angulaire de sa politique extérieure.
En dépit des discours sur le changement et du dégoût et de la méfiance que leur inspire à lui-même et au vice-président Joe Biden, le Président afghan Hamid Karzai, il apparait quObama en est réduit à poursuivre la politique mal inspirée de Bush consistant à bombarder lAfghanistan et le Pakistan, à soutenir un régime de fantoches et à espérer que les indigènes martyrisés par les obus et mourants de faim éprouvent de la reconnaissance.
Une innovation des derniers jours du régime de Bush et qui heureusement semble mort-né, avait été proposée par le général Bantz John Craddock premier commandant des forces alliées pour lEurope [Supreme Allied Commander for Europe], dirigeant le commandement européen des Etats-Unis [Commander of the US European Command] et chef de lISAF [International Security Assistance Force], « la force de maintien de la paix » en Afghanistan. Il avait préconisé de donner aux troupes un permis de tuer tous les fermiers suspectés de cultiver le pavot, ce qui revenait à ordonner lexécution en masse de dizaines de milliers de civils.
Cette stratégie génocidaire à la Pol Pot a provoqué un mouvement de révolte parmi les officiers de lOTAN et il semble que Craddock va finir par devoir démissionner, mais cest sûrement un signe des temps. En décembre 2008 la doctrine militaire des Etats-Unis a été modifiée pour permettre le bombardement des laboratoires de drogue si les renseignements obtenus suggéraient que pas plus de 10 civils seraient tués. Le mois dernier le secrétaire de la défense Robert Gates a statué sur cette question : « si nous avons la certitude que les laboratoires de drogue et les parrains de la drogue soutiennent les Talibans, alors ce sont de justes actions. » Sera-t-il également forcé de démissionner ? Ou le génocide deviendra-t-il la politique officielle des Etats-unis en Afghanistan ?
Le dernier problème pour Obama est la perte de la base aérienne américaine au Kyrgyzstan. Le Président kirghize Kumanbek Bakiyev a fait connaître la décision lors dune conférence de presse tenue à Moscou après des entretiens avec le président russe Dimitri Medvedev. Il assistait à la réunion dorganisation du Traité de sécurité commune qui a mis en place une force de réaction rapide régionale incluant la Russie, lArménie, la Biélorussie, le Kazakstan, le Kyrgizstan, le Tadjikistan et lOuzbekistan.
Il a expliqué cette annulation en disant que la mission des États-Unis dans la « guerre contre le terrorisme » était terminée, et quen outre les Etats-Unis ne rémunéraient pas suffisament [leur présence] et avaient sorti du pays un soldat américain accusé de meurtre. Concernant la fermeture de cette précieuse base américaine, le ministre russe des affaires étrangères Sergei Lavrov a déclaré que cétait une décision souveraine des autorités kirghizes, quoique influencée par le prêt par la Russie de 2 milliards de dollars et un cadeau 150 millions de dollars au profit du Kyrgyzstan, autrefois le chéri des néos-libéraux américains et le théatre dune révolution des « tulipes » commanditée par les Etats-Unis, mais à présent un état en faillite de plus et au bord de la banqueroute.
Mettre un terme à la présence militaire des Etats-Unis au Kyrgyzstan place la dernière pièce dans le contrôle russe des itinéraires dapprovisionnement vers lAfghanistan à travers « ses voisins de proximité ». Cest un coup sérieux au plan dObama pour augmenter la mise en Afghanistan. Le passage de Khyber nest plus fiable et le seul autre accès pour des approvisionnements indépendamment de lIran est maintenant à travers la Russie. Pleinement conscient de ce dilemme, le Kremlin sest placé en retrait en montrant à Washington quil était prêt à satisfaire les besoins de transport des Etats-Unis. Lavrov a expliqué : « Nous nous attendons à ce que le côté américain envoie une demande donnant la quantité et la nature des approvisionnements. Nous donnerons alors une autorisation appropriée. »
Mais pour que les Etats-unis bénéficent de la bonne volonté russe, ils devront abandonner les projets de missiles placés en Europe de lEst et jeter au panier leurs invitations à lUkraine et à la Géorgie de se joindre à lOTAN. Les USA risqueront-ils dabandonner leurs circuits dapprovisionnement des 60 000 soldats en Afghanistan juste pour placer leurs pions en Europe de lEst et inviter leurs « amis » ukrainiens et géorgiens dans leur club privé ? Après les joyeuses années 90 où la politique russe se faisait à Washington, la politique des Etats-Unis se ferait-elle maintenant à Moscou ? Délicieuse ironie...
Signe du vent qui tourne, dans un éditorial récent du New York Times le professeur Karl Kaiser dHarvard écarte avec assurance tout nouveau plan pour agrandir lOTAN et inclure la Géorgie et lUkraine, arguant du fait que la dernière guerre inconsidérée contre la Russie prouve combien facilement lOTAN pourrait être entraînée dans une guerre insensée alors quelle était bien trop divisée sur la question. Si lOTAN étaient forcée dentreprendre une guerre conventionnelle en Europe alors que ses membres nen veulent pas, elle se révélerait comme un tigre de papier, menant ainsi à son propre effondrement. Hmmm. Peut-être que laisser le joker géorgien en dehors de ce club privé nest pas une si mauvaise idée après tout.
Comme une pensée après-coup, Kaiser ajoute que ce serait plus dommageable pour les relations déjà si mauvaises avec la Russie et il suggère en conséquence à ladministration Obama de pousser à un nouvel accord avec la Russie incluant une limitation des armements stratégiques, une politique de non-prolifération, une nouvelle « architecture de sécurité », et qui rétablirait le Traité sur les forces conventionnelles en Europe. Toutes ces questions exigeront un sérieux compromis de la part des Etats-Unis, ce qui serait merveilleux, mais jusquoù et à quel ryhtme Obama peut-il aller sans provoquer la colère des faucons américains ? La réponse dépend infiniment du succès ou non dObama dans les 12 mois qui viennent dans le lointain Afghanistan. Ce qui dépend des Russes... Obama se voit ici aussi acculé dans un coin, cette fois russo-afghan.