Al adl wal ihsane, y a-t-il une vie après yassine ?

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Tayri nem tuder g-ul inu
Depuis la mort de son leader, l'association Al Adl Wal Ihsane se fait beaucoup plus discrète. Mais elle n'en fourbit pas moins ses armes pour revenir sur le devant de la scène marocaine.

La célèbre villa de la rue Khaizourane, dans Hay Essalam, à Salé, est toujours aussi calme... et discrètement surveillée par des policiers en civil. C'est là que l'association Al Adl Wal Ihsane (Justice et Bienfaisance) a bâti son influence historique. Et c'est depuis cette villa que son leader, Abdessalam Yassine, figure emblématique de l'islamisme marocain décédé en décembre 2012, lançait ses diatribes incendiaires contre le régime et exerçait son pouvoir de prédication. "Rien n'a changé depuis la mort du cheikh. Cette villa est toujours notre siège. On y tient tout le temps les réunions, et je peux vous assurer que nos agendas sont chargés !" explique Hassan Bannajah, membre du secrétariat général du cercle politique du mouvement - équivalent du bureau politique. Le jeune cadre dément ainsi un sentiment assez répandu dans le sérail : l'organisation, qui a longtemps donné du fil à retordre aux autorités, semble désormais faire profil bas. On ne l'entend plus dans les débats. Les seuls temps forts d'Al Adl au cours des trois dernières années restent son association, en 2011, au Mouvement du 20-Février, dont il se retirera un an plus tard, ainsi que sa participation à la marche organisée en faveur du président égyptien déchu, Mohamed Morsi, le 18 août dernier.

Le mouvement aurait-il perdu en vitalité avec la mort de son idéologue ? S'apprête-t-il à amorcer un virage doctrinal après des décennies d'opposition frontale ? "Rien de tout cela", répondent les adlistes, qui n'aiment pas que l'on résume leur activité à un bras de fer avec le pouvoir. Tout en convenant qu'ils sont de moins en moins intéressés par les polémiques qui agitent le royaume, ils assurent avoir été très dynamiques sur les grandes questions qui traversent la Oumma (communauté des musulmans). Entre le 8 décembre 2012 (quelques jours avant la mort de Yassine) et le 9 janvier 2014, ils ont ainsi participé à 125 marches et sit-in de soutien à la rébellion syrienne, aux Palestiniens, aux Frères musulmans égyptiens et à leurs coreligionnaires de Birmanie. S'y ajoutent leur contribution à la caravane d'aide aux réfugiés syriens en décembre 2013 et un sit-in contre la politique de normalisation avec Israël.


"Notre action s'inscrit dans la durée. Tantôt nous appelons à battre le pavé parce que l'objet de la protestation est populaire, tantôt nous préférons nous concentrer sur la prédication et l'encadrement de la population, qui sont notre mission numéro un", explique Omar Iherchane, membre du cercle politique. L'association a en effet toujours obéi à deux temporalités : l'une politique, qui lui permet de se prononcer sur les sujets de l'heure ; l'autre religieuse, qui est son élément fondateur et autour de laquelle s'articule son activité. "Elle a une vie interne très animée, comme dans toutes les structures historiquement soufies", analyse le chercheur Youssef Belal, auteur du livre Le Cheikh et le Calife. Sociologie religieuse de l'islam politique au Maroc (ENS Éditions, 2011).


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