Laffaire du prince du Qatar va être réexaminée par le ministre de la Justice
| Alain Slivinský
La Cour de justice du deuxième arrondissement de Prague a condamné le prince al Thani à 2,5 ans de prison pour avoir eu des rapports sexuels avec des mineures, ce que le prince na pas nié. Pourtant, avant même que ce verdict soit rendu, quelques jours après la présentation de lacte daccusation, le ministre de la Justice de lépoque, Pavel Němec, faisait sortir le prince de prison pour lenvoyer devant la justice du Qatar. La Cour de justice de Prague 2, tout comme la Cour municipale ont protesté et constaté que la décision du ministre était illégale. Rebondissement avec le verdict de la Cour suprême, selon laquelle le ministre avait agi en vertu de la loi. Le prince al Thani fut donc libéré, reconduit à laéroport de Prague pour prendre lavion vers le Qatar. Il y a passé huit jours en prison, été lobjet dune enquête de quelques mois et, en fin de compte, le procureur du Qatar a arrêté la procédure judiciaire en janvier 2007, mais la Tchéquie ne la appris quau début avril 2008. La Cour dappel de Prague étudie le dossier pour décider de cette procédure en Tchéquie
Assez de points troubles pour intéresser les médias, comme la Télévision tchèque. Dimanche, le ministre de la Justice, Jiří Pospíil, lancienne procureur de la République, Marie Beneová, et la juge de la Cour de justice de Prague 2, Monika Křikavová, répondaient aux questions du présentateur. Ces questions ont surtout porté sur déventuelles pressions qui ont conduit à lextradition du prince al Thani. Avant la présentation de lacte daccusation, la décision sur cette extradition revenait à la procureur, alors quaprès au ministère de la Justice. La pression visait donc laccélération du début du procès. Les deux magistrates ont déclarés ouvertement quelles avaient été sous la pression demployés du ministère de la Justice. A ce propos, Monika Křikavová :
« Des preuves existent sous la forme de notes dans le dossier. Ce sont des notes sur les communications entre moi-même ou le bureau de la Cour de justice de Prague 2 et lenvoyé du ministère de la Justice qui était des plus actifs au début de laffaire. »
Elle a encore ajouté que le ministère en prenant la décision de libérer le prince al Thani avait violé la Constitution en outrepassant le pouvoir judiciaire et quil serait bon que le code pénal soit révisé pour que cela ne se produise plus. Le ministre de la Justice, Jiří Pospiil, sest engagé à mener une enquête sur une pression éventuelle des anciens employés de son ministère et a répondu à lappel de la juge Monika Křikavová en assurant que le code pénal serait modifié. Le Comité dHelsinki pour les droits de lhomme, pour sa part, affirme que cette affaire nuit considérablement à la réputation de la justice tchèque et de la Tchéquie en général, et il nest pas le seul à le constater.
| Alain Slivinský
La Cour de justice du deuxième arrondissement de Prague a condamné le prince al Thani à 2,5 ans de prison pour avoir eu des rapports sexuels avec des mineures, ce que le prince na pas nié. Pourtant, avant même que ce verdict soit rendu, quelques jours après la présentation de lacte daccusation, le ministre de la Justice de lépoque, Pavel Němec, faisait sortir le prince de prison pour lenvoyer devant la justice du Qatar. La Cour de justice de Prague 2, tout comme la Cour municipale ont protesté et constaté que la décision du ministre était illégale. Rebondissement avec le verdict de la Cour suprême, selon laquelle le ministre avait agi en vertu de la loi. Le prince al Thani fut donc libéré, reconduit à laéroport de Prague pour prendre lavion vers le Qatar. Il y a passé huit jours en prison, été lobjet dune enquête de quelques mois et, en fin de compte, le procureur du Qatar a arrêté la procédure judiciaire en janvier 2007, mais la Tchéquie ne la appris quau début avril 2008. La Cour dappel de Prague étudie le dossier pour décider de cette procédure en Tchéquie
Assez de points troubles pour intéresser les médias, comme la Télévision tchèque. Dimanche, le ministre de la Justice, Jiří Pospíil, lancienne procureur de la République, Marie Beneová, et la juge de la Cour de justice de Prague 2, Monika Křikavová, répondaient aux questions du présentateur. Ces questions ont surtout porté sur déventuelles pressions qui ont conduit à lextradition du prince al Thani. Avant la présentation de lacte daccusation, la décision sur cette extradition revenait à la procureur, alors quaprès au ministère de la Justice. La pression visait donc laccélération du début du procès. Les deux magistrates ont déclarés ouvertement quelles avaient été sous la pression demployés du ministère de la Justice. A ce propos, Monika Křikavová :
« Des preuves existent sous la forme de notes dans le dossier. Ce sont des notes sur les communications entre moi-même ou le bureau de la Cour de justice de Prague 2 et lenvoyé du ministère de la Justice qui était des plus actifs au début de laffaire. »
Elle a encore ajouté que le ministère en prenant la décision de libérer le prince al Thani avait violé la Constitution en outrepassant le pouvoir judiciaire et quil serait bon que le code pénal soit révisé pour que cela ne se produise plus. Le ministre de la Justice, Jiří Pospiil, sest engagé à mener une enquête sur une pression éventuelle des anciens employés de son ministère et a répondu à lappel de la juge Monika Křikavová en assurant que le code pénal serait modifié. Le Comité dHelsinki pour les droits de lhomme, pour sa part, affirme que cette affaire nuit considérablement à la réputation de la justice tchèque et de la Tchéquie en général, et il nest pas le seul à le constater.