Algérie: 2009, lannée du déficit commercial ?
Posted By faycal On 1 mars 2009 @ 18 h 48 min In Economie, National | No Comments
Depuis plusieurs mois, les Algériens sont bombardés par des discours rassurants, défendant des thèses économiques insoutenables, comme quoi lAlgérie demeurerait à labri de la crise financière et économique internationale. Notre pays serait, selon certains économistes, la seule île à être épargnée par le tsunami mondial car notre système bancaire est totalement «déconnecté» du système financier international.
Cette stratégie, qui narrive plus à convaincre grand monde, a été mise à nu, ces trois derniers mois, par la dure réalité des chiffres. Non seulement lAlgérie est concernée par la crise financière et économique internationale, mais, plus grave encore, elle est rattrapée par les affres du marasme économique mondial. Les chiffres sont plus éloquents que les discours. Léconomie nationale, largement dépendante des hydrocarbures, a sévèrement souffert, ces derniers mois, des retombées de la récession économique mondiale.
B. Mahmoud
Source: http://www.lefinancier-dz.com/
La première répercussion, et pas des moindres sur notre pays, a été leffondrement de lexcédent commercial de 72,03% pour le seul mois de janvier 2009 en raison de la chute drastique des cours des hydrocarbures. Notre volume global des exportations a fléchi de 36,4% par rapport à la même période de lannée écoulée. Plus inquiétant encore, lAlgérie semble opter pour un train de vie qui peut être qualifié dexcessif.
En dépit de la baisse de ses ressources financières, les achats du pays sont en hausse de 8,79%. LAlgérie aurait ainsi perdu, en un seul mois, 2,23 milliards de dollars et tous les observateurs prévoient que cette tendance à la baisse va continuer durant au moins deux années.
Chute de 60% des recettes pétrolière
Ce recul sévère des recettes pétrolières préoccupe désormais les responsables du Trésor public qui sattendent à des années de vaches maigres. Le ministre de lEnergie et des Mines a, dailleurs, confirmé, la semaine dernière, que les recettes pétrolières devraient chuter de 60% pour atteindre seulement 30 milliards de dollars en 2009 contre 77 milliards de dollars durant lexercice précédent.
Avec des importations en nette croissance ces cinq dernières années (30 milliards de dollars en 2008 contre 27,8 milliards dollars en 2007), le commerce extérieur va peut-être enregistrer, pour la première fois en 2009, un déficit. Le gouvernement pourra être ainsi contraint à recourir aux réserves en devise pour équilibrer la balance. Ce repli est assez préoccupant pour le pays dautant plus que le gouvernement a annoncé un programme de grandes dépenses budgétaires de quelque 150 milliards de dollars, visant à autoriser une relance de léconomie nationale par la demande. Cette «obstination» du gouvernement à favoriser une relance par la demande aux conséquences incertaines et qui, en plus, a prouvé ses limites, risque de prendre en otage lavenir même du pays.
La relance par la demande est aujourdhui une stratégie dépassée et surtout ruineuse en raison de la mondialisation qui empêche les pays émergents de barricader leurs économies face aux importations. En Algérie, cette politique de la demande navait pas permis une relance de léconomie nationale mais, au contraire, elle avait favorisé une hausse disproportionnée de la facture des importations qui na cessé de salourdir ces dernières années.
La relance par la demande
Une relance par la demande est une politique économique menée par lEtat visant à élever le produit intérieur brut (PIB) et réduire le chômage en favorisant la consommation publique ou privée au moyen dune hausse des dépenses publiques. De nombreux économistes sinterrogent, aujourdhui, sur les choix économiques de notre pays. Dun coté, le gouvernement opte pour la relance par la demande et, de lautre, il conclut de nombreux accords de «libre-import» avec les pays européens et des pays asiatiques. Pour corroborer le tout, le gouvernement a même annoncé lintroduction à la zone arabe de libre-échange (Zale).
Léveil tardif du gouvernement à travers la promulgation dune réglementation favorable au patriotisme économique narrive plus à inverser la tendance. Les groupements étrangers continuent à rafler ainsi les marchés publics lun après lautre dans tous les secteurs (hydrauliques, travaux publics, transports ), profitant de limpuissance des nationaux. Autre argument qui confirme que lAlgérie est en train de senfoncer dans une grave crise économique est le taux dinflation, notamment des denrées alimentaires, qui a sévèrement ébranlé le pouvoir dachat des Algériens. Officiellement, le taux dinflation est de 4,5%. En réalité, ce taux officiel narrive même pas à convaincre une ménagère, que dire alors des experts en économie.
Selon des centres de recherches indépendants, le taux dinflation en Algérie est beaucoup plus important. Un autre facteur économique qui semble désormais pousser lAlgérie dans le précipice, est que nos réserves de change commencent à perdre de leur pouvoir dachat en raison de léternuement du billet vert. La dépréciation du billet vert a eu aussi des répercussions sur le pouvoir dachat du pays qui vend ses hydrocarbures en dollars et achète en euro. Il y a ainsi aujourdhui autant déléments qui convergent vers une installation durable de la crise en Algérie.
Leffondrement des recettes pétrolières ne serait que lun des prémices qui pourrait être suivie par dautres retombées plus préjudiciables pour le pays.
Article printed from Algerie-Focus.com: http://www.algerie-focus.com
URL to article: http://www.algerie-focus.com/2009/03/01/algerie-2009-l’annee-du-deficit-commercial/
Posted By faycal On 1 mars 2009 @ 18 h 48 min In Economie, National | No Comments
Depuis plusieurs mois, les Algériens sont bombardés par des discours rassurants, défendant des thèses économiques insoutenables, comme quoi lAlgérie demeurerait à labri de la crise financière et économique internationale. Notre pays serait, selon certains économistes, la seule île à être épargnée par le tsunami mondial car notre système bancaire est totalement «déconnecté» du système financier international.
Cette stratégie, qui narrive plus à convaincre grand monde, a été mise à nu, ces trois derniers mois, par la dure réalité des chiffres. Non seulement lAlgérie est concernée par la crise financière et économique internationale, mais, plus grave encore, elle est rattrapée par les affres du marasme économique mondial. Les chiffres sont plus éloquents que les discours. Léconomie nationale, largement dépendante des hydrocarbures, a sévèrement souffert, ces derniers mois, des retombées de la récession économique mondiale.
B. Mahmoud
Source: http://www.lefinancier-dz.com/
La première répercussion, et pas des moindres sur notre pays, a été leffondrement de lexcédent commercial de 72,03% pour le seul mois de janvier 2009 en raison de la chute drastique des cours des hydrocarbures. Notre volume global des exportations a fléchi de 36,4% par rapport à la même période de lannée écoulée. Plus inquiétant encore, lAlgérie semble opter pour un train de vie qui peut être qualifié dexcessif.
En dépit de la baisse de ses ressources financières, les achats du pays sont en hausse de 8,79%. LAlgérie aurait ainsi perdu, en un seul mois, 2,23 milliards de dollars et tous les observateurs prévoient que cette tendance à la baisse va continuer durant au moins deux années.
Chute de 60% des recettes pétrolière
Ce recul sévère des recettes pétrolières préoccupe désormais les responsables du Trésor public qui sattendent à des années de vaches maigres. Le ministre de lEnergie et des Mines a, dailleurs, confirmé, la semaine dernière, que les recettes pétrolières devraient chuter de 60% pour atteindre seulement 30 milliards de dollars en 2009 contre 77 milliards de dollars durant lexercice précédent.
Avec des importations en nette croissance ces cinq dernières années (30 milliards de dollars en 2008 contre 27,8 milliards dollars en 2007), le commerce extérieur va peut-être enregistrer, pour la première fois en 2009, un déficit. Le gouvernement pourra être ainsi contraint à recourir aux réserves en devise pour équilibrer la balance. Ce repli est assez préoccupant pour le pays dautant plus que le gouvernement a annoncé un programme de grandes dépenses budgétaires de quelque 150 milliards de dollars, visant à autoriser une relance de léconomie nationale par la demande. Cette «obstination» du gouvernement à favoriser une relance par la demande aux conséquences incertaines et qui, en plus, a prouvé ses limites, risque de prendre en otage lavenir même du pays.
La relance par la demande est aujourdhui une stratégie dépassée et surtout ruineuse en raison de la mondialisation qui empêche les pays émergents de barricader leurs économies face aux importations. En Algérie, cette politique de la demande navait pas permis une relance de léconomie nationale mais, au contraire, elle avait favorisé une hausse disproportionnée de la facture des importations qui na cessé de salourdir ces dernières années.
La relance par la demande
Une relance par la demande est une politique économique menée par lEtat visant à élever le produit intérieur brut (PIB) et réduire le chômage en favorisant la consommation publique ou privée au moyen dune hausse des dépenses publiques. De nombreux économistes sinterrogent, aujourdhui, sur les choix économiques de notre pays. Dun coté, le gouvernement opte pour la relance par la demande et, de lautre, il conclut de nombreux accords de «libre-import» avec les pays européens et des pays asiatiques. Pour corroborer le tout, le gouvernement a même annoncé lintroduction à la zone arabe de libre-échange (Zale).
Léveil tardif du gouvernement à travers la promulgation dune réglementation favorable au patriotisme économique narrive plus à inverser la tendance. Les groupements étrangers continuent à rafler ainsi les marchés publics lun après lautre dans tous les secteurs (hydrauliques, travaux publics, transports ), profitant de limpuissance des nationaux. Autre argument qui confirme que lAlgérie est en train de senfoncer dans une grave crise économique est le taux dinflation, notamment des denrées alimentaires, qui a sévèrement ébranlé le pouvoir dachat des Algériens. Officiellement, le taux dinflation est de 4,5%. En réalité, ce taux officiel narrive même pas à convaincre une ménagère, que dire alors des experts en économie.
Selon des centres de recherches indépendants, le taux dinflation en Algérie est beaucoup plus important. Un autre facteur économique qui semble désormais pousser lAlgérie dans le précipice, est que nos réserves de change commencent à perdre de leur pouvoir dachat en raison de léternuement du billet vert. La dépréciation du billet vert a eu aussi des répercussions sur le pouvoir dachat du pays qui vend ses hydrocarbures en dollars et achète en euro. Il y a ainsi aujourdhui autant déléments qui convergent vers une installation durable de la crise en Algérie.
Leffondrement des recettes pétrolières ne serait que lun des prémices qui pourrait être suivie par dautres retombées plus préjudiciables pour le pays.
Article printed from Algerie-Focus.com: http://www.algerie-focus.com
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