Oued Noun
Sahraoui dial jbel
Algérie : des chrétiens jugés pour avoir rompu le ramadan
Deux hommes ont comparu ce mardi à Aïn-el-Hamman, en Kabylie, pour avoir mangé à midi le 12 août dernier, 2e jour du ramadan. Risquant trois ans de prison, ils connaîtront leur sort le 5 octobre.
Hocine Hocini et Salem Fellak, deux Algériens de confession chrétienne, vivent en Kabylie, dans la secteur d'Aïn-el-Hammam, à 150 km à l'Est d'Alger. Depuis un mois, il leur arrive une histoire rocambolesque.
Ces deux ouvriers travaillant dans le bâtiment ne suivaient évidemment pas le ramadan. Ils ont pourtant été arrêtés le 12 août dernier, au 2e jour du mois de jeûne, alors qu'ils se restauraient à midi, dans un lieu discret selon eux, pour leur traditionnelle pause déjeuner. Pour les autorités, il s'agissait d'un "flagrant délit de consommation de denrées alimentaires". Ils ont ensuite été inculpés par la justice d'"atteinte et offense aux préceptes de l'islam", un délit passible en théorie au maximum de cinq ans de prison.
Lors de l'instruction, Hocine Hocini, pour sa défense, a mis en avant le fait qu'il était chrétien et qu'il n'était donc pas obligé de suivre le ramadan -la Constitution algérienne "garantit" en effet "la liberté de conscience", et donc de religion. Réponse de la procureure, selon Le Figaro : "quitter ce pays, qui est une terre d'islam".
"Violation de la Constitution"
Les deux hommes ont été jugés ce mardi. Les avocats de la défense ont plaidé pour la relaxe, en insistant sur le fait qu'aucune loi n'interdit de rompre le jeûne pendant le mois de ramadan. "L'Algérie a ratifié des conventions internationales de liberté de culte. C'est une violation pure et simple de la Constitution", a soutenu Me Mokrane Ait Larbi. De son côté, le parquet a requis trois ans de prison ferme. Le jugement est attendu le 5 octobre. "Je suis optimiste. Je n'ai pas de regret, je suis chrétien et je l'assume", a lancé Hocine Hocini à l'issue de l'audience. "Nous sommes innocents, nous n'avons fait de mal à personne. Nous sommes chrétiens et nous n'avons pas mangé dans un lieu public", a-t-il ajouté.
Plus globalement, cet épisode est un nouvel exemple de la "chasse aux chrétiens" menée actuellement un peu partout en Algérie. Pour lutter contre cette tendance, des centaines de personnes s'étaient rassemblés devant le tribunal pour soutenir les accusés et crié des slogans hostiles à la justice algérienne.
le 21 septembre 2010 à 10:34
Deux hommes ont comparu ce mardi à Aïn-el-Hamman, en Kabylie, pour avoir mangé à midi le 12 août dernier, 2e jour du ramadan. Risquant trois ans de prison, ils connaîtront leur sort le 5 octobre.
Hocine Hocini et Salem Fellak, deux Algériens de confession chrétienne, vivent en Kabylie, dans la secteur d'Aïn-el-Hammam, à 150 km à l'Est d'Alger. Depuis un mois, il leur arrive une histoire rocambolesque.
Ces deux ouvriers travaillant dans le bâtiment ne suivaient évidemment pas le ramadan. Ils ont pourtant été arrêtés le 12 août dernier, au 2e jour du mois de jeûne, alors qu'ils se restauraient à midi, dans un lieu discret selon eux, pour leur traditionnelle pause déjeuner. Pour les autorités, il s'agissait d'un "flagrant délit de consommation de denrées alimentaires". Ils ont ensuite été inculpés par la justice d'"atteinte et offense aux préceptes de l'islam", un délit passible en théorie au maximum de cinq ans de prison.
Lors de l'instruction, Hocine Hocini, pour sa défense, a mis en avant le fait qu'il était chrétien et qu'il n'était donc pas obligé de suivre le ramadan -la Constitution algérienne "garantit" en effet "la liberté de conscience", et donc de religion. Réponse de la procureure, selon Le Figaro : "quitter ce pays, qui est une terre d'islam".
"Violation de la Constitution"
Les deux hommes ont été jugés ce mardi. Les avocats de la défense ont plaidé pour la relaxe, en insistant sur le fait qu'aucune loi n'interdit de rompre le jeûne pendant le mois de ramadan. "L'Algérie a ratifié des conventions internationales de liberté de culte. C'est une violation pure et simple de la Constitution", a soutenu Me Mokrane Ait Larbi. De son côté, le parquet a requis trois ans de prison ferme. Le jugement est attendu le 5 octobre. "Je suis optimiste. Je n'ai pas de regret, je suis chrétien et je l'assume", a lancé Hocine Hocini à l'issue de l'audience. "Nous sommes innocents, nous n'avons fait de mal à personne. Nous sommes chrétiens et nous n'avons pas mangé dans un lieu public", a-t-il ajouté.
Plus globalement, cet épisode est un nouvel exemple de la "chasse aux chrétiens" menée actuellement un peu partout en Algérie. Pour lutter contre cette tendance, des centaines de personnes s'étaient rassemblés devant le tribunal pour soutenir les accusés et crié des slogans hostiles à la justice algérienne.
le 21 septembre 2010 à 10:34