Le pays vit surtout de sa rente pétrolière. Lopposition politique na aucune chance de bousculer le président Abdelaziz Bouteflika
«Cent dinars (1,5 franc) la patate!». Mercredi, comme plusieurs de ses confrères, Le Courrier dAlgérie portait à sa une la flambée, difficilement explicable, du prix des aliments de base. Cette pression sur le pouvoir dachat qui «dépasse lentendement» selon Le Soir accapare autrement plus lesprit des 20,6 millions délecteurs algériens que le scrutin présidentiel qui se tient ce jeudi 9 avril.
Sans doute parce quil paraît joué davance. Une première fois élu en 1999, reconduit en 2004, Abdelaziz Bouteflika, 72 ans, est le grand favori à sa propre succession. Le président peut se prévaloir dun fléchissement considérable de la menace terroriste (LT du 8.042009) et dun bilan macroéconomique enviable. Le boom des hydrocarbures (98% des recettes à lexportation et plus de la moitié du PIB en valeur) a transformé le pays en un chantier gigantesque, à défaut davoir remédié aux maux sociaux.
Une surprise féminine?
En face du président, mais avec autrement moins de moyens, cinq candidats sefforcent de donner le change. Quatre appartiennent à des formations trop insignifiantes pour faire le poids. Mais Louiza Hanoune, seule femme en lice, pourrait créer la surprise. La très populaire cheffe du Parti des travailleurs, sorte dArlette Laguiller algérienne, a mobilisé sur les thèmes de lemploi et de la renationalisation des secteurs stratégiques.
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Mais la véritable inconnue de lélection, cest le taux de participation, qui assoira plus ou moins bien la légitimité du troisième mandat Bouteflika. Le journal Ennahar el Djadid a financé lun des très rares sondages: 59% des personnes interrogées y déclarent quelles iront voter.
Ce ne sera pas le cas des partisans des deux principaux partis dopposition, le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ancré en Kabylie. Tous deux ont choisi de boycotter le scrutin pour protester contre la réforme constitutionnelle, qui, à lautomne dernier avait fait sauter le verrou de la limitation à deux mandats présidentiels. Hors jeu, le RCD est néanmoins parvenu à créer La polémique de la campagne en revêtant dune bannière noire ses bureaux du cur dAlger. Cette provocation a été décriée par un large éventail de léchiquier social et politique. Mais Saïd Saidi, le président du parti, assume pleinement son geste: «Nous sommes en deuil devant cette situation dabus de lautorité et de détournement de la volonté populaire.»
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/24c5fe54-247d-11de-98c4-e8ef955bf1a5/Elections_jouées
«Cent dinars (1,5 franc) la patate!». Mercredi, comme plusieurs de ses confrères, Le Courrier dAlgérie portait à sa une la flambée, difficilement explicable, du prix des aliments de base. Cette pression sur le pouvoir dachat qui «dépasse lentendement» selon Le Soir accapare autrement plus lesprit des 20,6 millions délecteurs algériens que le scrutin présidentiel qui se tient ce jeudi 9 avril.
Sans doute parce quil paraît joué davance. Une première fois élu en 1999, reconduit en 2004, Abdelaziz Bouteflika, 72 ans, est le grand favori à sa propre succession. Le président peut se prévaloir dun fléchissement considérable de la menace terroriste (LT du 8.042009) et dun bilan macroéconomique enviable. Le boom des hydrocarbures (98% des recettes à lexportation et plus de la moitié du PIB en valeur) a transformé le pays en un chantier gigantesque, à défaut davoir remédié aux maux sociaux.
Une surprise féminine?
En face du président, mais avec autrement moins de moyens, cinq candidats sefforcent de donner le change. Quatre appartiennent à des formations trop insignifiantes pour faire le poids. Mais Louiza Hanoune, seule femme en lice, pourrait créer la surprise. La très populaire cheffe du Parti des travailleurs, sorte dArlette Laguiller algérienne, a mobilisé sur les thèmes de lemploi et de la renationalisation des secteurs stratégiques.
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Mais la véritable inconnue de lélection, cest le taux de participation, qui assoira plus ou moins bien la légitimité du troisième mandat Bouteflika. Le journal Ennahar el Djadid a financé lun des très rares sondages: 59% des personnes interrogées y déclarent quelles iront voter.
Ce ne sera pas le cas des partisans des deux principaux partis dopposition, le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ancré en Kabylie. Tous deux ont choisi de boycotter le scrutin pour protester contre la réforme constitutionnelle, qui, à lautomne dernier avait fait sauter le verrou de la limitation à deux mandats présidentiels. Hors jeu, le RCD est néanmoins parvenu à créer La polémique de la campagne en revêtant dune bannière noire ses bureaux du cur dAlger. Cette provocation a été décriée par un large éventail de léchiquier social et politique. Mais Saïd Saidi, le président du parti, assume pleinement son geste: «Nous sommes en deuil devant cette situation dabus de lautorité et de détournement de la volonté populaire.»
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/24c5fe54-247d-11de-98c4-e8ef955bf1a5/Elections_jouées