Algérie-Maroc : cinq minutes pour comprendre la dégradation des relations entre les deux Etats
L’Algérie a annoncé il y a quelques jours «revoir» ses relations avec le Maroc et renforcer les contrôles aux frontières. Une nouvelle étape dans une escalade des tensions qui prend racine dans les années 1970.
Le gouvernement algérien a invoqué les incendies qui ont ravagé l'Est du pays pour prendre des mesures contre le Maroc. REUTERS/Abdelaziz Boumzar
Par Lucile Descamps
Le 21 août 2021 à 10h36
Un vent froid souffle entre le Maroc et l’Algérie. Ce mercredi, la présidence algérienne a annoncé qu’elle allait « revoir » ses relations avec Rabat et intensifier les « contrôles sécuritaires aux frontières de l’Ouest », en raison « d’actes hostiles incessants ». Explications.
Que s’est-il passé ?
Au cours d’une réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité algérien, consacrée aux feux de forêt qui ont ravagé le nord du pays et présidée par le chef de l’Etat, l’Algérie a décidé de « revoir » ses relations avec son voisin marocain.
Dans un communiqué délivré ce mercredi, la présidence précise que ce choix a été fait en raison des « actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ». Aucune mesure sur ce qu’implique cette révision des relations n’a été dévoilée. Alger a seulement expliqué que les « contrôles sécuritaires aux frontières ouest » allaient s’intensifier. Le Maroc n’a pas réagi dans l’immédiat.
Quel est le rapport avec les incendies ?
Pendant plus d’une semaine, le nord de l’Algérie a été ravagé par plusieurs feux de forêt, qui ont tous pu être éteints. Mais avant cela, les flammes avaient détruit des dizaines de milliers d’hectares de forêts et causé la mort de plus de 90 personnes, parmi lesquelles 33 militaires.
Rapidement, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la majorité des incendies étaient d’origine criminelle. Selon les forces de l’ordre, l’enquête aurait permis de découvrir que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation illégale en Algérie et qualifiée de « réseau terroriste », était impliqué, « de l’aveu de ses membres arrêtés ».
Or, selon la présidence algérienne, l’organisation « reçoit le soutien et l’aide de parties étrangères, en tête desquelles le Maroc (…) ». Il ne s’agit que d’une allégation, mais le Maroc a déjà soutenu officiellement l’hypothèse de l’indépendance de la Kabylie. En juillet dernier, l’ambassadeur marocain à l’ONU a fait passer une note, lors d’une réunion internationale, dans laquelle il estimait que « le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ».
L’Algérie a annoncé il y a quelques jours «revoir» ses relations avec le Maroc et renforcer les contrôles aux frontières. Une nouvelle étape dans une escalade des tensions qui prend racine dans les années 1970.
Le gouvernement algérien a invoqué les incendies qui ont ravagé l'Est du pays pour prendre des mesures contre le Maroc. REUTERS/Abdelaziz Boumzar
Par Lucile Descamps
Le 21 août 2021 à 10h36
Un vent froid souffle entre le Maroc et l’Algérie. Ce mercredi, la présidence algérienne a annoncé qu’elle allait « revoir » ses relations avec Rabat et intensifier les « contrôles sécuritaires aux frontières de l’Ouest », en raison « d’actes hostiles incessants ». Explications.
Que s’est-il passé ?
Au cours d’une réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité algérien, consacrée aux feux de forêt qui ont ravagé le nord du pays et présidée par le chef de l’Etat, l’Algérie a décidé de « revoir » ses relations avec son voisin marocain.
Dans un communiqué délivré ce mercredi, la présidence précise que ce choix a été fait en raison des « actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ». Aucune mesure sur ce qu’implique cette révision des relations n’a été dévoilée. Alger a seulement expliqué que les « contrôles sécuritaires aux frontières ouest » allaient s’intensifier. Le Maroc n’a pas réagi dans l’immédiat.
Quel est le rapport avec les incendies ?
Pendant plus d’une semaine, le nord de l’Algérie a été ravagé par plusieurs feux de forêt, qui ont tous pu être éteints. Mais avant cela, les flammes avaient détruit des dizaines de milliers d’hectares de forêts et causé la mort de plus de 90 personnes, parmi lesquelles 33 militaires.
Rapidement, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la majorité des incendies étaient d’origine criminelle. Selon les forces de l’ordre, l’enquête aurait permis de découvrir que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation illégale en Algérie et qualifiée de « réseau terroriste », était impliqué, « de l’aveu de ses membres arrêtés ».
Or, selon la présidence algérienne, l’organisation « reçoit le soutien et l’aide de parties étrangères, en tête desquelles le Maroc (…) ». Il ne s’agit que d’une allégation, mais le Maroc a déjà soutenu officiellement l’hypothèse de l’indépendance de la Kabylie. En juillet dernier, l’ambassadeur marocain à l’ONU a fait passer une note, lors d’une réunion internationale, dans laquelle il estimait que « le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ».