Maroc et Algérie même combat anti-amazigh!
Comment faire une télévision algérienne en un mois?
05 Mars 2009
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«Les pays qui ne possèdent pas le savoir ou les moyens de communication modernes sont condamnés à régresser ou à disparaître du champ politique international.»
Le Président Bouteflika à la conférence de l’ASBU à Alger en 2005
Chez nous on est les rois des effets d’annonces: une télévision en tamazight et une autre coranique seront lancées en mars courant. Cette information a été reprise il y a quelques jours par la presse et même annoncée à la Télévision. Seulement voilà, l’on ne prépare pas une télévision en un mois ou en 6 mois. Mais renseignement pris, en effet, la Télévision a fait appel à des boites audiovisuelles privées pour faire des émissions et des documentaires afin de remplir le programme de ces deux chaînes complémentaires. Si la chaîne amazighe est bien avancée, ce n’est pas le cas de la chaîne dédiée au Coran. Il faut savoir que c’est la première fois qu’on annonce le lancement d’une chaîne thématique supplémentaire à Canal Algérie et A3. Il y a exactement 4 ans, précisément en janvier 2005, l’ex-directeur général de l’Entv Hamraoui Habib Chawki avait déjà annoncé, lors d’une conférence de presse, le lancement de la chaîne amazighe, prévu pour le mois de mars 2005. Les responsables algériens, qui souhaitent le renforcement du secteur public, voulaient d’abord lancer leurs propres chaînes de télé et cela devait être fait dès mars 2005. Le projet de la chaîne amazighe devait être dirigé par Saïd Amrani, ex-directeur de la Chaîne II de la Radio. Il avait fait la commande de plusieurs documentaires auprès de l’AVP, une boite très professionnelle dirigée par Abdenour Arbadji. Ce dernier avait préparé toute une série de documentaires, de variétés et même une émission en Kabyle, mais finalement la chaîne amazighe n’a jamais vu le jour. D’autres programmes étaient préparés par des spécialistes de la radio et de l’audiovisuel avec des managers comme Mohand Saïd, pour le chaoui, et Ahmed Salim, pour le Kabyle. Car comme à Canal Algérie, la majorité des journalistes qui ont été recrutés viennent de la Radio nationale, plus précisément de la Chaîne II. Et dès l’annonce de la création de cette chaîne de télévision par le DG de l’ENTV, Hamraoui Habib Chawki, lors d’une conférence de presse, plusieurs réalisateurs ont présenté des projets d’émissions, de reportages et de fiction. Il y a eu Hadj Rahim, Achour Kessai, un réalisateur de films amateurs, qui a produit le premier film amazigh pour l’Unique «Vendeurs de neige» en 16mm. MM.Mohamed Hilmi et Belkacem Hadjadj, le réalisateur de Machaho, l’un des plus importants films du cinéma amazigh, ont été également approchés pour quelques émissions en tamazight. Mais tout cela ne suffisait pas, il fallait prévoir des films doublés en tamazight comme le fait souvent Berbère TV. Une boîte spécialisée dans le doublage avait été sollicitée dans ce sens. Mais à l’époque aussi, le contexte était différent et l’on avait considéré à bon escient qu’une chaîne de télévision en tamazight pouvait être le lien idéal pour rétablir la confiance entre le gouvernement et la Kabylie. Aujourd’hui, la relance de la chaîne kabyle et encore une télévision coranique, obéit plus à l’idée de développement du champ audiovisuel. Encore faut-il pouvoir remplir la grille de la chaîne coranique, avec des programmes religieux, des feuilletons et des émissions thématiques. Ce qui n’est pas encore la capacité des Algériens dans le domaine audiovisuel.
Amira SOLTANE