Cinquante ans après leur apparition, les marées vertes envahissent toujours certaines plages bretonnes. Preuve de l’inefficacité des plans d’action successifs mis en place par les pouvoirs publics.
En 1971, une « végétation verte abondante, gluante », qui « se décompose rapidement en masse blanchâtre, mousseuse, nauséabonde, transformant la grève de sable fin en un tas de fumier », est détectée sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, dans la baie de Lannion [1]. Le conseil municipal alerte la préfecture des Côtes-d’Armor.
Puis ces marées vertes reviennent chaque été, toujours plus nombreuses sur certaines plages bretonnes, mais les pouvoirs publics restent atones. Au fil des années, la communauté scientifique s’y intéresse timidement, pendant que les habitants et quelques associations commencent à s’inquiéter. Une étude de l’ancêtre de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) tente d’expliquer le rôle des sels nutritifs venant de l’agriculture dans la prolifération de ces algues qui blanchissent et pourrissent sur les plages. Mais il faut attendre la fin des années 1980 pour le premier retentissement d’ampleur. Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion, s’interroge sur plusieurs cas de décès près des amas d’algues vertes, notamment celui d’un joggeur en 1989. Ouest-France titre alors : « Les algues vertes ont peut-être tué ».
L’année 2009 marque un tournant dans la prise de conscience générale sur les risques sanitaires. Le 22 juillet, Thierry Morfoisse, chauffeur qui transportait des algues vertes, décède au volant de son camion. Quelques jours plus tard, un cheval meurt sur une plage polluée. Plus de 300 plaintes sont déposées contre le préfet des Côtes-d’Armor par plusieurs associations, et une belle délégation ministérielle menée par François Fillon déambule sur la plage en promettant que l’État va nettoyer les bords de mer.
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En 1971, une « végétation verte abondante, gluante », qui « se décompose rapidement en masse blanchâtre, mousseuse, nauséabonde, transformant la grève de sable fin en un tas de fumier », est détectée sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, dans la baie de Lannion [1]. Le conseil municipal alerte la préfecture des Côtes-d’Armor.
Puis ces marées vertes reviennent chaque été, toujours plus nombreuses sur certaines plages bretonnes, mais les pouvoirs publics restent atones. Au fil des années, la communauté scientifique s’y intéresse timidement, pendant que les habitants et quelques associations commencent à s’inquiéter. Une étude de l’ancêtre de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) tente d’expliquer le rôle des sels nutritifs venant de l’agriculture dans la prolifération de ces algues qui blanchissent et pourrissent sur les plages. Mais il faut attendre la fin des années 1980 pour le premier retentissement d’ampleur. Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion, s’interroge sur plusieurs cas de décès près des amas d’algues vertes, notamment celui d’un joggeur en 1989. Ouest-France titre alors : « Les algues vertes ont peut-être tué ».
L’année 2009 marque un tournant dans la prise de conscience générale sur les risques sanitaires. Le 22 juillet, Thierry Morfoisse, chauffeur qui transportait des algues vertes, décède au volant de son camion. Quelques jours plus tard, un cheval meurt sur une plage polluée. Plus de 300 plaintes sont déposées contre le préfet des Côtes-d’Armor par plusieurs associations, et une belle délégation ministérielle menée par François Fillon déambule sur la plage en promettant que l’État va nettoyer les bords de mer.
Premières tentatives d’action en 1990.................
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Algues vertes : un demi-siècle de déni politique
Cinquante ans après leur apparition, les marées vertes envahissent toujours certaines plages bretonnes. Preuve de l'inefficacité des plans d'action successifs mis en place par les pouvoirs publics.
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