Une amende de 361,3 millions d'euros. C'est la somme globale que devront acquitter Unilever, Procter & Gamble, Henkel et Colgate-Palmolive. Elle a été fixée, jeudi 8 décembre, par l'autorité française de la concurrence et vient sanctionner une entente sur les prix, qui a duré six ans, entre les quatre grands groupes internationaux fabricants des lessives en France.
"Ces entreprises ont coordonné leurs stratégies commerciales en décidant en commun les prix de vente et les promotions qu'elles entendaient pratiquer auprès de la grande distribution en France", et par voie de conséquence auprès du consommateur, indique l'Autorité de la concurrence.
Entre 1997 et 2004 hormis quelques mois entre octobre 1998 et novembre 1999 les quatre groupes se sont entendus pour décider des écarts de prix sur toutes les gammes des grandes marques de lessive commercialisées en France (Ariel, Skip, Le Chat, Dash, Omo, Super Croix, Gama, Persil, et X Tra), sous toutes leurs formes, qu'il s'agisse de lessive en poudre, liquide ou en tablettes.
L'affaire est digne d'un roman policier. Les directeurs commerciaux des filiales françaises se réunissaient trois à quatre fois par an, dans le plus grand secret, dans des hôtels ou des restaurants de la banlieue ouest parisienne (Marne-la Coquette, Louveciennes).
Pour préserver le secret, ces réunions étaient baptisées "store checks", vérification de magasin. Et, pour éviter toute fuite, les intéressés se donnaient des noms de codes : "Hugues" pour Henkel, "Pierre" pour Procter & Gamble, "Laurence" ou "Louis" pour Lever (Unilever) et "Christian" pour Colgate.
Tous les documents confidentiels étaient gardés au domicile des salariés pour éviter qu'ils ne soient trouvés en cas de perquisition. "Les directeurs généraux et PDG des filiales françaises de ces sociétés pouvaient aussi être amenés à intervenir si les négociations achoppaient ou si le pacte convenu n'était pas respecté", indique l'autorité de la concurrence.
Ensemble, ils déterminaient par exemple que le prix de la lessive haut de gamme de Procter & Gamble, Ariel, était 3 % plus élevé que celui de Skip (Unilever) et du Chat (Henkel), qui, eux, étaient commercialisés au même prix.
En contrepartie, dans le milieu de gamme, le prix de Dash (Procter & Gamble) était fixé à 10 % au-dessus de ceux d'Omo (Unilever), Super Croix (Henkel) et Axion (Colgate-Palmolive), qui, eux, étaient tous alignés. Le tout donnait une apparence de concurrence entre les marques. "Toutes les hausses de tarifs envisagées par les lessiviers pour le marché français faisaient ensuite l'objet d'une négociation commune, de façon à préserver le positionnement des différentes marques", indique l'autorité de la concurrence.
De la même manière, le cartel des lessives discutait des opérations promotionnelles, de leur forme, du calendrier, du montant, du nombre, et de la communication Produit par produit.
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source : http://www.lemonde.fr/economie/arti...our-le-cartel-de-la-lessive_1614690_3234.html
"Ces entreprises ont coordonné leurs stratégies commerciales en décidant en commun les prix de vente et les promotions qu'elles entendaient pratiquer auprès de la grande distribution en France", et par voie de conséquence auprès du consommateur, indique l'Autorité de la concurrence.
Entre 1997 et 2004 hormis quelques mois entre octobre 1998 et novembre 1999 les quatre groupes se sont entendus pour décider des écarts de prix sur toutes les gammes des grandes marques de lessive commercialisées en France (Ariel, Skip, Le Chat, Dash, Omo, Super Croix, Gama, Persil, et X Tra), sous toutes leurs formes, qu'il s'agisse de lessive en poudre, liquide ou en tablettes.
L'affaire est digne d'un roman policier. Les directeurs commerciaux des filiales françaises se réunissaient trois à quatre fois par an, dans le plus grand secret, dans des hôtels ou des restaurants de la banlieue ouest parisienne (Marne-la Coquette, Louveciennes).
Pour préserver le secret, ces réunions étaient baptisées "store checks", vérification de magasin. Et, pour éviter toute fuite, les intéressés se donnaient des noms de codes : "Hugues" pour Henkel, "Pierre" pour Procter & Gamble, "Laurence" ou "Louis" pour Lever (Unilever) et "Christian" pour Colgate.
Tous les documents confidentiels étaient gardés au domicile des salariés pour éviter qu'ils ne soient trouvés en cas de perquisition. "Les directeurs généraux et PDG des filiales françaises de ces sociétés pouvaient aussi être amenés à intervenir si les négociations achoppaient ou si le pacte convenu n'était pas respecté", indique l'autorité de la concurrence.
Ensemble, ils déterminaient par exemple que le prix de la lessive haut de gamme de Procter & Gamble, Ariel, était 3 % plus élevé que celui de Skip (Unilever) et du Chat (Henkel), qui, eux, étaient commercialisés au même prix.
En contrepartie, dans le milieu de gamme, le prix de Dash (Procter & Gamble) était fixé à 10 % au-dessus de ceux d'Omo (Unilever), Super Croix (Henkel) et Axion (Colgate-Palmolive), qui, eux, étaient tous alignés. Le tout donnait une apparence de concurrence entre les marques. "Toutes les hausses de tarifs envisagées par les lessiviers pour le marché français faisaient ensuite l'objet d'une négociation commune, de façon à préserver le positionnement des différentes marques", indique l'autorité de la concurrence.
De la même manière, le cartel des lessives discutait des opérations promotionnelles, de leur forme, du calendrier, du montant, du nombre, et de la communication Produit par produit.
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source : http://www.lemonde.fr/economie/arti...our-le-cartel-de-la-lessive_1614690_3234.html