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Coup de tonnerre à la CDG
· Anas Alami, DG de Poste Maroc, remplace Mustapha Bakkoury
· Aucune explication officielle et beaucoup de rumeurs
La nomination d’Anas Alami à la tête du groupe CDG a pris tout le monde de court ce samedi 13 juin, au cœur du tourbillon des élections communales. L’information est tombée en fin de matinée via un communiqué du Cabinet royal. Le DG de Poste Maroc remplace ainsi Mustapha Bakkoury dont le sort reste inconnu. En l’absence de toute explication officielle, les rumeurs sur son départ occupent le terrain. Certains avancent le dossier du Club Med et de l’alliance Tapie-Sarkozy pour récupérer le Club.
D’autres les mauvais résultats de la Caisse pour 2008 et le début de 2009, les rivalités autour de l’ex-Safabourse,… Sa proximité avec le PAM est également citée. En tout cas, vendredi en milieu de soirée, Mustapha Bakkoury n’était pas au courant du changement qui allait être annoncé le lendemain matin. Toujours selon les rumeurs, Bakkoury a été mis en disponibilité pour devenir Premier ministre ou gouverneur de Bank Al-Maghrib.
Dans tous les cas, 8 ans après son passage à la tête de la CDG, nombreux sont ceux qui estiment que Bakkoury est l’un des rares patrons de ce groupe qui n’ait pas «pris la grosse tête». L’homme est resté simple, accessible malgré le poids de sa fonction et les courtisans qu’elle attire.
Quant à son successeur, Anas Alami, il n’est pas étranger à la CDG, institution avec laquelle il a entretenu des relations étroites. D’ailleurs, les fonds de la Caisse d’épargne nationale, dépendant de Poste Maroc, estimés à plus de 14 milliards de DH, sont déposés à la CDG.
Il est à rappeler que le nouveau DG a marqué son passage à la Poste. En trois ans, il a réussi à lui imprimer un nouveau souffle et une image de modernité. Il a lancé des chantiers décisifs comme la création d’une banque postale. Il vient de faire aboutir ce dossier considéré comme stratégique. D’ailleurs, la semaine dernière, Bank Al-Maghrib lui a accordé l’agrément. La banque postale devra être opérationnelle avant la fin de cette année. Entre-temps, plusieurs appels d’offres ont été lancés pour organiser cette opération.
En peu de temps, Anas Alami est parvenu à restructurer Barid Al Maghrib. La Poste a un nouveau contrat-programme avec le gouvernement pour la période 2009-2012, validé par le conseil d’administration présidé par le Premier ministre. Celui qui lui succédera n’est pas encore désigné. Mais il trouvera sur son bureau une feuille de route, avec d’autres chantiers initiés comme la construction et la modernisation des bureaux de poste de proximité comme il se crée un peu partout à travers le pays avec une même identité visuelle. Autre chantier décisif dans le pipeline, la transformation de l’établissement public en société anonyme. Parallèlement, Anas Alami est président de Académia qui regroupe des entreprises marocaines et étrangères et délivre des prêts d’honneur aux étudiants les plus brillants du pays.
Cependant, la nouvelle mission que lui assigne le Souverain est plus importante que celle dont il s’est occupé jusque-là. La dimension du groupe CDG au Maroc est colossale, avec des enjeux de développement plus stratégiques. Alami ne se retrouvera pas en terrain étranger. A son actif, le bilan positif de son passage à la tête de Barid Al Maghrib mais aussi sa proximité supposée avec Mounir El Majidi. En outre, il connaît le milieu financier pour avoir été un des fondateurs et dirigeant de la banque d’affaires Upline Securities. Anas Alami arrive dans un groupe structuré, avec une cinquantaine de filières. Avant l’ère Bakkoury, la CDG était une antenne opaque du ministère des Finances. En quelques années, Bakkoury est arrivé à l’ouvrir sur le monde extérieur. Institution visible, la CDG jouera un rôle de locomotive dans le développement économique du pays. Si la Caisse reste fidèle à sa double vocation de gestionnaire de l’épargne et de promoteur de l’investissement, aujourd’hui elle compte anticiper la réforme des retraites pour mieux se positionner sur ce secteur et faire émerger un acteur majeur de la prévoyance. Selon sa stratégie à l’horizon 2012, la CDG renforcera son rôle d’opérateur dans le développement territorial et durable et investira de nouveaux métiers liés aux énergies renouvelables. Parmi les nouveaux métiers figurent également l’économie du savoir et la logistique. En outre, la Caisse compte poursuivre son rôle de «levier de maturation du secteur financier et de participer aux enjeux de la bancarisation».
Mohamed CHAOUI - L'economiste
· Anas Alami, DG de Poste Maroc, remplace Mustapha Bakkoury
· Aucune explication officielle et beaucoup de rumeurs
La nomination d’Anas Alami à la tête du groupe CDG a pris tout le monde de court ce samedi 13 juin, au cœur du tourbillon des élections communales. L’information est tombée en fin de matinée via un communiqué du Cabinet royal. Le DG de Poste Maroc remplace ainsi Mustapha Bakkoury dont le sort reste inconnu. En l’absence de toute explication officielle, les rumeurs sur son départ occupent le terrain. Certains avancent le dossier du Club Med et de l’alliance Tapie-Sarkozy pour récupérer le Club.
D’autres les mauvais résultats de la Caisse pour 2008 et le début de 2009, les rivalités autour de l’ex-Safabourse,… Sa proximité avec le PAM est également citée. En tout cas, vendredi en milieu de soirée, Mustapha Bakkoury n’était pas au courant du changement qui allait être annoncé le lendemain matin. Toujours selon les rumeurs, Bakkoury a été mis en disponibilité pour devenir Premier ministre ou gouverneur de Bank Al-Maghrib.
Dans tous les cas, 8 ans après son passage à la tête de la CDG, nombreux sont ceux qui estiment que Bakkoury est l’un des rares patrons de ce groupe qui n’ait pas «pris la grosse tête». L’homme est resté simple, accessible malgré le poids de sa fonction et les courtisans qu’elle attire.
Quant à son successeur, Anas Alami, il n’est pas étranger à la CDG, institution avec laquelle il a entretenu des relations étroites. D’ailleurs, les fonds de la Caisse d’épargne nationale, dépendant de Poste Maroc, estimés à plus de 14 milliards de DH, sont déposés à la CDG.
Il est à rappeler que le nouveau DG a marqué son passage à la Poste. En trois ans, il a réussi à lui imprimer un nouveau souffle et une image de modernité. Il a lancé des chantiers décisifs comme la création d’une banque postale. Il vient de faire aboutir ce dossier considéré comme stratégique. D’ailleurs, la semaine dernière, Bank Al-Maghrib lui a accordé l’agrément. La banque postale devra être opérationnelle avant la fin de cette année. Entre-temps, plusieurs appels d’offres ont été lancés pour organiser cette opération.
En peu de temps, Anas Alami est parvenu à restructurer Barid Al Maghrib. La Poste a un nouveau contrat-programme avec le gouvernement pour la période 2009-2012, validé par le conseil d’administration présidé par le Premier ministre. Celui qui lui succédera n’est pas encore désigné. Mais il trouvera sur son bureau une feuille de route, avec d’autres chantiers initiés comme la construction et la modernisation des bureaux de poste de proximité comme il se crée un peu partout à travers le pays avec une même identité visuelle. Autre chantier décisif dans le pipeline, la transformation de l’établissement public en société anonyme. Parallèlement, Anas Alami est président de Académia qui regroupe des entreprises marocaines et étrangères et délivre des prêts d’honneur aux étudiants les plus brillants du pays.
Cependant, la nouvelle mission que lui assigne le Souverain est plus importante que celle dont il s’est occupé jusque-là. La dimension du groupe CDG au Maroc est colossale, avec des enjeux de développement plus stratégiques. Alami ne se retrouvera pas en terrain étranger. A son actif, le bilan positif de son passage à la tête de Barid Al Maghrib mais aussi sa proximité supposée avec Mounir El Majidi. En outre, il connaît le milieu financier pour avoir été un des fondateurs et dirigeant de la banque d’affaires Upline Securities. Anas Alami arrive dans un groupe structuré, avec une cinquantaine de filières. Avant l’ère Bakkoury, la CDG était une antenne opaque du ministère des Finances. En quelques années, Bakkoury est arrivé à l’ouvrir sur le monde extérieur. Institution visible, la CDG jouera un rôle de locomotive dans le développement économique du pays. Si la Caisse reste fidèle à sa double vocation de gestionnaire de l’épargne et de promoteur de l’investissement, aujourd’hui elle compte anticiper la réforme des retraites pour mieux se positionner sur ce secteur et faire émerger un acteur majeur de la prévoyance. Selon sa stratégie à l’horizon 2012, la CDG renforcera son rôle d’opérateur dans le développement territorial et durable et investira de nouveaux métiers liés aux énergies renouvelables. Parmi les nouveaux métiers figurent également l’économie du savoir et la logistique. En outre, la Caisse compte poursuivre son rôle de «levier de maturation du secteur financier et de participer aux enjeux de la bancarisation».
Mohamed CHAOUI - L'economiste