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Angelina parle, cinq ans après s’être fait fracasser le crâne par des policiers
Regarde la pièce jointe 358670
Elle était connue sous le pseudonyme de Maria. Mais cinq ans après avoir été rouée de coups gratuitement par des policiers à Marseille, et alors que la chambre de l’instruction décidera ce 7 juin de la possible réouverture de l’enquête la concernant, Angelina raconte pour la première fois face caméra ce qu’elle a vécu. Les séquelles sont terribles.
Est-il concevable que des policiers, masqués, vêtus de noir, s’acharnent gratuitement, à coups de pied et de matraque, sur le crâne d’une jeune fille de 19 ans, lui bousillent sa vie, et demeurent à ce jour impunis, protégés par leur hiérarchie ?
C’est à cette question que les magistrats de la chambre de l’instruction (organe judiciaire de contrôle des procédures confiées au juge d’instruction) auront à répondre mercredi 7 juin.
À la veille de cette audience décisive, Angelina (présentée jusqu’à présent sous le pseudonyme de Maria) a décidé pour la première fois de parler à Mediapart à visage découvert. Parce qu’elle pense que c’est « la dernière chance pour provoquer un sursaut d’humanité et de dignité parmi les policiers » : « Il y en a bien un qui acceptera de dire la vérité ? »
À Marseille, le samedi 8 décembre 2018, alors qu’elle sortait de son travail et regagnait son domicile, en marge des mobilisations des « gilets jaunes », Angelina (présentée jusqu’à présent sous le pseudonyme de Maria) a été projetée à terre par un tir de LBD dans la jambe. Une fois au sol, des policiers l’ont tabassée. Grièvement blessée, elle a eu le crâne fracturé et le cerveau atteint. Aujourd’hui, souffrant encore de séquelles physiques et psychologiques, elle a été reconnue travailleuse handicapée.
À l’issue d’un an d’instruction ouverte pour « violences aggravées » (du fait qu'elles ont été commises à la fois par des personnes dépositaires de l’ordre public, en réunion et avec armes), le juge a ordonné un premier non-lieu, faute de pouvoir identifier les policiers. Le signalement d’un nouveau témoin a provoqué la réouverture des investigations qui se sont soldées par une deuxième ordonnance de non-lieu en janvier 2022.
Dans son ordonnance, le juge conclut que les individus qui ont roué de coups Angelina « avaient tous la qualité de fonctionnaires de police et, dès lors, ces violences sont d’autant plus inacceptables qu’elles ont été commises de façon purement gratuite », et il insiste sur le caractère « brutal » et « injustifié » de ces violences commises « dans un quartier redevenu calme » à la fin de la journée de mobilisation.
Si plusieurs éléments ont permis de cibler certains policiers, tous les fonctionnaires auditionnés, de tous grades, ont protégé les coupables. Masqués, portant des casques non réglementaires, en civil sans aucun matricule, pourtant obligatoire, ils n’ont pu être identifiés. Une situation inacceptable pour le représentant de l’ordre public, l’avocat général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence qui, le 10 mai dernier, a demandé la réouverture des investigations devant la chambre de l’instruction.
Car comment comprendre que l’institution policière puisse couvrir les comportements violents et injustifiés de certains des siens ?
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Elle était connue sous le pseudonyme de Maria. Mais cinq ans après avoir été rouée de coups gratuitement par des policiers à Marseille, et alors que la chambre de l’instruction décidera ce 7 juin de la possible réouverture de l’enquête la concernant, Angelina raconte pour la première fois face caméra ce qu’elle a vécu. Les séquelles sont terribles.
Est-il concevable que des policiers, masqués, vêtus de noir, s’acharnent gratuitement, à coups de pied et de matraque, sur le crâne d’une jeune fille de 19 ans, lui bousillent sa vie, et demeurent à ce jour impunis, protégés par leur hiérarchie ?
C’est à cette question que les magistrats de la chambre de l’instruction (organe judiciaire de contrôle des procédures confiées au juge d’instruction) auront à répondre mercredi 7 juin.
À la veille de cette audience décisive, Angelina (présentée jusqu’à présent sous le pseudonyme de Maria) a décidé pour la première fois de parler à Mediapart à visage découvert. Parce qu’elle pense que c’est « la dernière chance pour provoquer un sursaut d’humanité et de dignité parmi les policiers » : « Il y en a bien un qui acceptera de dire la vérité ? »
Cinq ans d’« enquête », cinq ans à organiser l’impunité des policiers
À Marseille, le samedi 8 décembre 2018, alors qu’elle sortait de son travail et regagnait son domicile, en marge des mobilisations des « gilets jaunes », Angelina (présentée jusqu’à présent sous le pseudonyme de Maria) a été projetée à terre par un tir de LBD dans la jambe. Une fois au sol, des policiers l’ont tabassée. Grièvement blessée, elle a eu le crâne fracturé et le cerveau atteint. Aujourd’hui, souffrant encore de séquelles physiques et psychologiques, elle a été reconnue travailleuse handicapée.
À l’issue d’un an d’instruction ouverte pour « violences aggravées » (du fait qu'elles ont été commises à la fois par des personnes dépositaires de l’ordre public, en réunion et avec armes), le juge a ordonné un premier non-lieu, faute de pouvoir identifier les policiers. Le signalement d’un nouveau témoin a provoqué la réouverture des investigations qui se sont soldées par une deuxième ordonnance de non-lieu en janvier 2022.
Dans son ordonnance, le juge conclut que les individus qui ont roué de coups Angelina « avaient tous la qualité de fonctionnaires de police et, dès lors, ces violences sont d’autant plus inacceptables qu’elles ont été commises de façon purement gratuite », et il insiste sur le caractère « brutal » et « injustifié » de ces violences commises « dans un quartier redevenu calme » à la fin de la journée de mobilisation.
Si plusieurs éléments ont permis de cibler certains policiers, tous les fonctionnaires auditionnés, de tous grades, ont protégé les coupables. Masqués, portant des casques non réglementaires, en civil sans aucun matricule, pourtant obligatoire, ils n’ont pu être identifiés. Une situation inacceptable pour le représentant de l’ordre public, l’avocat général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence qui, le 10 mai dernier, a demandé la réouverture des investigations devant la chambre de l’instruction.
Car comment comprendre que l’institution policière puisse couvrir les comportements violents et injustifiés de certains des siens ?