Après la mort de 6 soldats italiens, Berlusconi appelle l’OTAN à quitter l’Afghanista

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
vendredi 18 septembre 2009 - 06h:00

Al Jazeera

Le Premier ministre italien a demandé aux forces internationales de se retirer d’Afghanistan, après un attentat suicide qui a coûté la vie à six soldats italiens dans Kaboul

« Nous voulons ramener nos garçons à la maison dès que possible », a déclaré Silvio Berlusconi jeudi à son arrivée à un sommet européen à Bruxelles.

Le dirigeant italien a admis que toute décision ne pourrait être prise qu’avec les alliés de l’Otan dans le pays, en disant que l’Italie « est face à une question de niveau internationale qu’elle ne peut trancher de son propre chef parce que ce serait trahir un accord ».

Mais il a ajouté : « Nous sommes tous convaincus que nous devons quitter l’Afghanistan au plus tôt. »

Civils tués

Au moins 10 civils afghans ont été également tués dans l’attentat de jeudi sur une route reliant l’aéroport international de Kaboul à l’ambassade américaine.

Cinquante personnes ont été blessées, selon des responsables afghans.

« C’est un triste jour pour l’Italie, » a déclaré Berlusconi aux journalistes.

La présence de troupes italiennes en Afghanistan est devenue de plus en plus controversée en Italie et a mis la pression sur le gouvernement de coalition de droite de Berlusconi.

Zeina Khodr d’Al Jazeera, a déclaré depuis Kaboul que les Talibans avaient revendiqué l’attaque.

« [Ils ont dit que] le but était de démontrer qu’il n’y a aucun endroit sûr en Afghanistan. »

« La situation se détériore, avec une violence réellement à un niveau record. Alors que cette violence se développe, les gens sont préoccupés par la situation sécuritaire et l’incertitude politique dans le pays ».

Notre correspondant a déclaré aussi que l’attentat de jeudi était la quatrième grande attaque dans la capitale en l’espace de cinq semaines.
 
Afghanistan : piège mortel

http://www.jeuneafrique.com/Article...onale-taliban-Afghanistan---piege-mortel.html

Pour les Occidentaux, la guerre contre les talibans est en train de très mal tourner. La tenue d’une conférence internationale avant la fin de l’année peut-elle constituer l’amorce d’une solution ?


C’est un cri d’alarme. L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne réclament la tenue d’une conférence internationale sur l’Afghanistan avant la fin de l’année. Leur initiative, qui témoigne de l’urgence de la situation, doit être saluée. Les Européens, mais aussi de plus en plus d’Américains, ont conscience que la guerre contre les talibans est en passe de très mal tourner. Et que les pertes humaines et financières de la coalition suivent une courbe exponentielle. L’opinion occidentale s’agite et commence à demander un calendrier de retrait. En dépit de quelques déclarations optimistes, dont celles d’Anders Fogh Rasmussen, le nouveau secrétaire général de l’Otan, la vérité est qu’il n’y a pas la plus petite lueur d’espoir au bout du tunnel. La guerre d’Afghanistan est un piège mortel. Elle risque de porter un terrible coup aux armées et aux économies des pays qui s’y sont englués, de compromettre l’avenir de l’Alliance atlantique et même le mandat de Barack Obama.


L’une des pièces essentielles de ce puzzle est le sort qui sera réservé aux combattants pachtounes. Aussi pauvres que farouchement attachés à leur indépendance, ces Pachtounes vivent dans les montagnes arides et les vallées isolées reliant le sud de l’Afghanistan au nord-ouest du Pakistan, le long de la ligne Durand, tracée par les Britanniques à la fin du XIXe siècle. Pour ceux qui s’intéressent aux problèmes que pose cette frontière, je recommande la lecture de l’article de Bijan Omrani paru dans le trimestriel Asian Affairs du mois de juillet.

Comme l’explique l’auteur, les Pachtounes afghans et pakistanais n’ont pas d’institutions politiques communes. Ils sont régis par un code tribal, le pachtounwali, dont les fondements sont :

l la melmastia, qui impose d’accorder hospitalité et protection à tout invité, quel qu’il soit ;

l le nanawati, qui impose de donner asile à tout fugitif poursuivi, fût-il un ennemi, et de le cacher ;

l la badal, la vendetta, qui fait obligation à la famille de la victime d’un vol, d’une attaque ou d’un meurtre de se venger. Un accord peut parfois être conclu dans le cadre d’une assemblée tribale, la jirga, par le paiement de l’impôt du sang ou par le don d’une fille de la famille du coupable à celle de la victime, dont elle deviendra l’esclave ou dont elle épousera l’un des membres.
 
de l'autre côté des témoignages d'afghans :


Afghanistan : frappes aériennes de l’OTAN, les familles des victimes racontent

samedi 19 septembre 2009 - 05h:51

Ghaith Abdul-Ah - Le Grand Soir


« Je n’arrivais pas à trouver mon fils, alors j’ai ramené un morceau de chair à la maison et je l’ai appelé mon fils. J’ai dit à ma femme que nous l’avions retrouvé, mais je n’ai pas autorisé ses enfants ni personne d’autre à le voir. Nous avons enterré le morceau de chair comme si c’était mon fils. »

Aux premières lueurs de l’aube, vendredi dernier, dans le district de Chardarah de la province de Kunduz dans le nord de l’Afghanistan, les villageois s’étaient rassemblés autour des carcasses de deux camions citernes qui avaient été bombardés par l’OTAN. Ils se sont frayés un chemin à travers prés de cent cadavres calcinés et de membres enchevêtrés mélangés aux cendres, à la boue et au plastic fondu des jerrycans, à la recherche d’un parent, d’un frère ou d’un cousin. Ils ont crié leurs noms mais n’ont pas reçu de réponse. A l’heure qu’il était, il n’y avait plus de survivants.

Les événements qui ont suivi constituent une de ces scènes macabres de la guerre, celle-ci ou une autre. Les parents en deuil ont commencé à se quereller et à se disputer les restes de ceux qui, quelques heures auparavant, cherchaient du carburant dans les carcasses des camions citernes. Pauvres dans un des pays les plus pauvres du monde, ils cherchaient à constituer des stocks en prévision de l’hiver qui s’annonçait.

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7310

Jamaludin s’est réveillé vers 1 h pour préparer à manger. C’était la Ramadan, et il fallait préparer le Sehur, le dernier repas avant le lever du soleil. « J’ai appelé mon frère de nouveau et je lui ait dit que j’entendais beaucoup d’avions dans le ciel, et je lui ai demandé pourquoi il n’était pas revenu. Il m’a dit qu’il allait rapporter du carburant et qu’il allait bientôt rentrer. J’ai raccroché et je suis sorti dans la cour, et puis il y a eu un grand feu, comme une grosse lampe à pétrole en plein ciel. J’ai appelé mon frère à nouveau mais le téléphone ne répondait plus. Je suis sorti et j’ai couru jusqu’à la rivière. L’odeur de fumée venait de là. »

« Lorsque je suis arrivé, je ne voyais pas mon frère. J’ai crié son nom. J’ai vu des gens transporter des blessés, alors je suis rentré et j’ai prié et j’ai attendu le lever du jour. »
 
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