Aqmi: finalement, le maroc maintient sa plainte contre el pais

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Après plus de quatre mois d’attente, le Maroc porte plainte contre El Pais. Pour plaider sa cause, Rabat a choisi, Me. José Luis Sanz Arribas, considéré comme le « Jacques Vergès » espagnol.
Le gouvernement marocain aurait décidé de mettre en application sa menace de poursuivre en justice le journal El Pais pour la diffusion, en septembre dernier, de la fameuse vidéo d’AQMI sur le Maroc, rapporte aujourd’hui le quotidien arabophone Jaridat Annas. La même source avance que le dépôt de la plainte aurait été tenu secret, estimant même que des ministres n’en auraient pas été informés. C’est Abdelilah Benkirane qui aurait signé, il y a quelques jours, l’acte mandatant un avocat, très connu en Espagne, pour assurer la défense du dossier marocain.

Dans cette affaire contre El Pais, les officiels à Rabat, selon toujours la même source, auraient jeté leur dévolu sur José Luis Sanz Arribas. Cet avocat est très connu en Espagne à cause, notamment, de la liste de ses clients. Il a par exemple défendu des mafiosis, comme l’Italien Giovani Greco, auteur d'une évasion spectaculaire d'une prison en Espagne. Le marchand d’armes syrien Monzer Al Kassar que la justice espagnole avait acquitté, en 2000, quelques mois après son arrestation par le juge Baltazar Garzon, figure parmi ses clients.
Il s’est également occupé du dossier, en 1982, des deux capitaines de l’armée espagnole, Enrique Bobis y José Cid Fortea, accusés d’avoir participé à la ridicule tentative de coup d’Etat contre la monarchie en 1981.
Sanz Arribas est aussi considéré comme l’avocat des hommes d’affaires les plus controversés durant les trentaines dernières années.

Visiblement, c’est une tradition à Rabat de mandater les avocats les plus chers en Espagne pour défendre les dossiers du Maroc devant les juridictions de ce pays. Le 16 juillet 2010, cinq MRE sur le chemin de retour vers la Belgique, sont violemment agressés par dix membres de la police espagnole à Melilla.
Une bavure à l’origine de quelques moments de tensions diplomatique avec Madrid. Portée devant la justice, la défense des jeunes MRE a été assuré par Me. Javier Guisasola Arnaiz. Un avocat très « bling bling » en Espagne qui se déplaçait en jet privé.


Source: Yabiladi
 
Y aurait-t-il un lien entre le rappel en Espagne du correspondant d'El Pais au Maroc, Ignacio Cembrero, et la plainte déposée par le gouvernement marocain à son encontre concernant la publication de la fameuse vidéo d'Aqmi? C'est la thèse du comité de rédaction du journal d'El Pais...

Un grand mouvement de restructuration et de mutations s'opère en ce moment au sein de la rédaction du quotidien El Pais. Des changements qui ne font pas que des heureux. Le site d'information Voz Populi nous apprend ainsi que depuis qu'un email [concernant cette nouvelle politique] a été envoyé par erreurs à certains correspondants du journal espagnol, "ça chauffe au sein de l'équipe".

Parmi les journalistes qui font les frais de ces mutations contestées, il y a Ignacio Cembrero, correspondant d'El Pais au Maroc et spécialiste du Maghreb. Il a été remplacé par Javier Casqueiro, journaliste spécialiste de la politique espagnole.

Une plainte pour "apologie du terrorisme"
Pour Voz Populi, cette mutation n'est pas le fruit du hasard. Le site d'information estime que l'éviction de Ignacio Cembrero de son poste est principalement due "à la plainte déposée par le gouvernement marocain contre le journaliste pour "apologie du terrorisme", suite à la publication d'une vidéo d'Aqmi sur son blog hébergé par El Pais. La même vidéo a valu au rédacteur en chef de Lakome, Ali Anouzla, la prison et un procès qui s'éternise (encore reporté au 20 mai) mais aussi la fermeture du site d'information.

L'éviction de Cembrero a provoqué des remous. A tel point que le Comité de rédaction du journal a demandé des explications, lors d'une réunion, au directeur d'El Pais Javier Moreno et à son directeur adjoint Vicente Jiménez. Selon Voz Populi "les hauts gradés du journal réfutent qu'il y ait un quelconque lien entre la mutation du journaliste et la plainte déposée par le gouvernement marocain".

Mais, dans un communiqué, le Comité de rédaction s'interroge: le journal envoie-t-il, à travers cette éviction, un message aux autorités marocaines? Avant d'accuser: "Si nos journalistes dénoncent, on les met à l'écart".

Contacté par H24info, Ignacio Cembrero "préfère ne pas faire de commentaires sur le sujet".


SOurce : h24 info 19/02/2014


Le nouveau journaliste fera-t-il preuve de neutralité sur le conflit du Sahara, Ceuta et Melilla ? Parce que Cembrero... :p
 
Dernière édition:
Spécialiste depuis de nombreuses années du Maghreb, le journaliste espagnol Ignacio Cembrero apparaît comme la nouvelle victime de l'affaire de la vidéo d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) diffusée en septembre 2013 qui menaçait pour la première fois le Maroc et dressait un portrait au vitriol du roi Mohamed VI.

Dans un courriel intitulé Lettre à mes amis maghrébins, Ignacio Cembrero a annoncé vendredi 14 mars avoir été muté début février dans un autre service du quotidien El Pais où il travaille depuis 1979. "La mutation s'est produite trois semaines après qu'une plainte déposée par le premier ministre du Maroc, Abdelillah Benkirane, soit parvenue à l'Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole", écrit-il.

Cette plainte, au nom du gouvernement marocain, a été déposée fin décembre 2013 contre le journaliste et le directeur d'El Pais pour "apologie du terrorisme". Elle avait été annoncée dès le 17 septembre, aussitôt après la diffusion de la vidéo d'AQMI, en même temps que le journaliste marocain Ali Anouzla, directeur du site arabophone Lakome, était arrêté. Les autorités marocaines reprochaient à ce dernier la publication d'un article sur AQMI qui renvoyait sur la fameuse vidéo mise en lien sur le blog d'Ignacio Cembrero, Orilla Sur, via le site internet d'El Pais.

Remis en liberté provisoire le 25 octobre après une forte campagne de mobilisation au Maroc et à l'étranger, Ali Anouzla reste poursuivi pour "assistance matérielle", "apologie" et "incitation à l'exécution d'actes terroristes". Des chefs d'accusations très lourds contre lesquels se sont indignées plusieurs organisations internationales des droits de l'homme comme Human Rights Watch ou Amnesty International. Son procès, déjà repoussé, est prévu le 20 mai.

Dès le 17 septembre 2013, El Pais a retiré de son site Internet la fameuse vidéo de propagande djihadiste dans laquelle l'émir d'AQMI Abdelamalek Droukdal "conseillait" aux jeunes Marocains de rejoindre son organisation plutôt que "d'émigrer en patera" vers l'Espagne.

Le Maroc, objecte dans son courriel Ignacio Cembrero, "n'a pas porté plainte contre d'autres sites", américains et spécialisés sur le terrorisme notamment, qui ont également diffusé la vidéo. Autant d'arguments qui n'ont pas fait fléchir Rabat, les autorités marocaines ayant maintenu leur action en justice. L'Audience nationale n'a cependant fixé aucune date d'audience. Contacté, le quotidien El Pais s'est borné de son côté à qualifier de "décision interne" la mesure prise à l'encontre de son journaliste. "C'est une décision interne et comme toutes les décisions que prend El Pais, nous n'avons pas à les expliquer à l'extérieur", a déclaré au Monde Pedro Zuazua, directeur de la communication du quotidien.

Ignacio Cembrero, qui n'a pas souhaité apporté de commentaires supplémentaires, s'est donc résolu dans sa lettre à dire au revoir à ses amis Maghrébins en les remerciant pour "toutes les infos, les impressions et les réflexions, émaillées de thé ou de couscous, que vous m'avez transmises tout au long de ces années et qui m'ont tant aidé à faire mon boulot de journaliste".

Source : Le Monde 18/03
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Sur le même sujet (Yabiladi 19/03) : Affaire Cembrero : Le profil bas de la direction d’El Pais face aux autorités marocaines
 
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