AS ROME - BORDEAUX. Les Girondins réaliseraient un exploit majuscule, ce soir (20 h 45) au stade olympique, s'ils remportaient la victoire qui les enverrait en huitièmes de finale. Ils peuvent y croire
C'est leur finale à eux. Les Girondins de Bordeaux seront face à l'un des plus beaux défis de leur histoire tout à l'heure sur la pelouse du stade olympique de Rome qui accueillera, le 27 mai prochain, le dénouement de cette Ligue des Champions.
À l'énoncer, l'enjeu est d'une simplicité terrifiante : une victoire, « même d'un but du genou à la 93e minute » comme en plaisante leur président Jean-Louis Triaud, suffira à leur ouvrir les portes des huitièmes de finale (1).
Un travail de Romains en perspective et un exploit, un vrai, en cas de succès. Sans doute le plus grand du club sur terrain adverse : hormis la qualification en demi-finale de la Coupe des Champions 1984-85 arrachée sur un tir au but du Portugais Chalana à Dniepropetrovsk, les plus hauts faits d'armes bordelais sur la scène européenne ont tous été accomplis sur la pelouse du stade Lescure devenu Chaban-Delmas.
Revenus de nulle part
Le premier exploit des coéquipiers d'Ulrich Ramé, qui retrouvera ce soir son poste de gardien de but et le brassard de capitaine, est justement d'être toujours en position de le créer.
Qui l'aurait cru le 1er octobre dernier ? Ce soir-là, une Roma maligne et ultra réaliste se relançait après sa défaite surprise contre Cluj (2-1 au stade olympique) au terme d'un scénario cruel pour les Bordelais. Dominateurs pendant 35 bonnes minutes, ceux-ci ouvraient rapidement le score par Yoann Gourcuff mais perdaient dans la même minute Jussiê (déchirure à la cuisse) et Henrique, sévèrement expulsé.
L'heure suivante tournait au calvaire avec l'égalisation de Vucinic et un doublé de Julio Baptista. Résultat : une deuxième défaite, une différence de buts (- 6) de champion moldave et la sombre perspective de quitter l'Europe par la porte de service.
Si ce souvenir hante encore l'esprit de Laurent Blanc - « en cas d'élimination, les points perdus au match aller contre Rome auront coûté cher » - l'entraîneur bordelais et ses joueurs, relancés par une double victoire contre Cluj et un nul valeureux (1-1) face à Chelsea, ont l'occasion de l'effacer ce soir.
Une autre Roma
Le hic, c'est qu'ils n'auront pas affaire à la Roma « bonne à prendre » (Blanc) de l'aller. Depuis, la Louve a retrouvé son enfant préféré, l'inénarrable Francesco Totti, « la bannière du club » (toujours Blanc).
Avec lui, Rome n'a plus perdu depuis le 8 novembre (cinq victoires dont une en Ligue des Champions et un nul) et remonte une pente plus que savonneuse en Série A (six défaites lors des neuf premières journées, soit plus que toute la saison dernière).
De son côté, Bordeaux a connu un automne mitigé, brillant en octobre (quatre victoires et un nul en six matchs de championnat), beaucoup moins en novembre (une seule victoire, vendredi, contre Valenciennes).
Gagner à l'italienne
Mais sur ce qu'ils ont montré dernièrement contre Chelsea, les Girondins ont tout à fait les moyens de conquérir Rome et peut-être les coeurs des téléspectateurs de TF1 qui les retransmet pour la troisième fois consécutive. « Si on réussit le même type de match, en pressant haut et en saisissant les contres qui se présenteront, c'est possible », se persuade Fernando qui aura un rôle primordial de lien entre un milieu renforcé et Marouane Chamakh, l'habituelle tête de pont des grands combats européens. « On est capables d'élever notre niveau de jeu et sur un match, tout est possible... » veut croire Alou Diarra.
Et si Ramé reste invaincu, si Bordeaux garde son sang-froid dans ce contexte brûlant, alors chaque minute qui passera accentuera la pression sur des Romains partagés entre le souci de préserver un résultat nul qui les qualifierait et la crainte d'encaisser un but qui les éliminerait sûrement (sauf si Chelsea ne bat pas Cluj à Stamford Bridge).
Le temps sera donc le meilleur allié des Bordelais. À eux de savoir l'utiliser pour ramener de la bataille de Rome un succès « à l'italienne » qui les installerait à la table des plus grands clubs d'Europe.
(1) Les Bordelais disputeront, au pire, les 16es de finale de la Coupe UEFA les 19 et 26 février 2009.
C'est leur finale à eux. Les Girondins de Bordeaux seront face à l'un des plus beaux défis de leur histoire tout à l'heure sur la pelouse du stade olympique de Rome qui accueillera, le 27 mai prochain, le dénouement de cette Ligue des Champions.
À l'énoncer, l'enjeu est d'une simplicité terrifiante : une victoire, « même d'un but du genou à la 93e minute » comme en plaisante leur président Jean-Louis Triaud, suffira à leur ouvrir les portes des huitièmes de finale (1).
Un travail de Romains en perspective et un exploit, un vrai, en cas de succès. Sans doute le plus grand du club sur terrain adverse : hormis la qualification en demi-finale de la Coupe des Champions 1984-85 arrachée sur un tir au but du Portugais Chalana à Dniepropetrovsk, les plus hauts faits d'armes bordelais sur la scène européenne ont tous été accomplis sur la pelouse du stade Lescure devenu Chaban-Delmas.
Revenus de nulle part
Le premier exploit des coéquipiers d'Ulrich Ramé, qui retrouvera ce soir son poste de gardien de but et le brassard de capitaine, est justement d'être toujours en position de le créer.
Qui l'aurait cru le 1er octobre dernier ? Ce soir-là, une Roma maligne et ultra réaliste se relançait après sa défaite surprise contre Cluj (2-1 au stade olympique) au terme d'un scénario cruel pour les Bordelais. Dominateurs pendant 35 bonnes minutes, ceux-ci ouvraient rapidement le score par Yoann Gourcuff mais perdaient dans la même minute Jussiê (déchirure à la cuisse) et Henrique, sévèrement expulsé.
L'heure suivante tournait au calvaire avec l'égalisation de Vucinic et un doublé de Julio Baptista. Résultat : une deuxième défaite, une différence de buts (- 6) de champion moldave et la sombre perspective de quitter l'Europe par la porte de service.
Si ce souvenir hante encore l'esprit de Laurent Blanc - « en cas d'élimination, les points perdus au match aller contre Rome auront coûté cher » - l'entraîneur bordelais et ses joueurs, relancés par une double victoire contre Cluj et un nul valeureux (1-1) face à Chelsea, ont l'occasion de l'effacer ce soir.
Une autre Roma
Le hic, c'est qu'ils n'auront pas affaire à la Roma « bonne à prendre » (Blanc) de l'aller. Depuis, la Louve a retrouvé son enfant préféré, l'inénarrable Francesco Totti, « la bannière du club » (toujours Blanc).
Avec lui, Rome n'a plus perdu depuis le 8 novembre (cinq victoires dont une en Ligue des Champions et un nul) et remonte une pente plus que savonneuse en Série A (six défaites lors des neuf premières journées, soit plus que toute la saison dernière).
De son côté, Bordeaux a connu un automne mitigé, brillant en octobre (quatre victoires et un nul en six matchs de championnat), beaucoup moins en novembre (une seule victoire, vendredi, contre Valenciennes).
Gagner à l'italienne
Mais sur ce qu'ils ont montré dernièrement contre Chelsea, les Girondins ont tout à fait les moyens de conquérir Rome et peut-être les coeurs des téléspectateurs de TF1 qui les retransmet pour la troisième fois consécutive. « Si on réussit le même type de match, en pressant haut et en saisissant les contres qui se présenteront, c'est possible », se persuade Fernando qui aura un rôle primordial de lien entre un milieu renforcé et Marouane Chamakh, l'habituelle tête de pont des grands combats européens. « On est capables d'élever notre niveau de jeu et sur un match, tout est possible... » veut croire Alou Diarra.
Et si Ramé reste invaincu, si Bordeaux garde son sang-froid dans ce contexte brûlant, alors chaque minute qui passera accentuera la pression sur des Romains partagés entre le souci de préserver un résultat nul qui les qualifierait et la crainte d'encaisser un but qui les éliminerait sûrement (sauf si Chelsea ne bat pas Cluj à Stamford Bridge).
Le temps sera donc le meilleur allié des Bordelais. À eux de savoir l'utiliser pour ramener de la bataille de Rome un succès « à l'italienne » qui les installerait à la table des plus grands clubs d'Europe.
(1) Les Bordelais disputeront, au pire, les 16es de finale de la Coupe UEFA les 19 et 26 février 2009.