Jelis
VIB
Retour à la table des négociations.
Un mois après l’accord sur la formation, syndicats et patronat se retrouvent ce matin (17 janvier ndJ) pour s’atteler à la redéfinition des règles d’assurance-chômage. Ils ont jusqu’à fin mars, date d’expiration de l’actuelle convention Unédic, négociée en 2009 puis reconduite fin 2011. Séduit par la perspective d’une forte baisse du coût du travail via le « pacte de responsabilité », le président du Medef, Pierre Gattaz, a accepté, en dépit de ses inquiétudes sur la dette record de l’Unédic (17,8 milliards d’euros fin 2013), de revoir à la baisse ses exigences, remisant notamment sa volonté d’instaurer des droits dégressifs.
Mais le consensus qui pourrait se dessiner avec les syndicats en faveur d’un simple lifting des règles (lire ci-dessous) n’est pas du goût de tous. Dans un document finalisé mercredi, dont « Les Echos » ont obtenu copie, la discrète mais puissante Association française des entreprises privées (Afep), qui regroupe les 100 plus grands groupes français, défend au contraire des ajustements majeurs du système d’indemnisation. Et tant pis si François Hollande a réclamé mardi le maintien des droits des chômeurs... Cela témoigne de dissensions au sein du Medef, dont sont aussi membres la quasi-totalité des entreprises adhérentes à l’Afep.
Pointant que « la dette croissante met en danger le régime (...) et pèse sur la dette publique », l’Afep juge « particulièrement dangereux d’écarter ex ante toute réforme au motif que la croissance reviendra ». Et pas question de le résorber en jouant sur les cotisations chômage : « Au contraire, leur niveau déjà élevé pose la question à terme d’une baisse. » Solution avancée dès lors : réduire la durée maximale des droits à allocations de 24 à 18 mois (36 à 30 pour les seniors). Pour l’Afep, cette voie est plus « pertinente » pour « assurer la pérennité du régime » que les droits dégressifs jugés peu efficaces « pour inciter au retour à l’emploi ».
Une idée choc viendrait compléter la réforme : « Reconfigurer l’offre raisonnable d’emploi » (sanctions en cas de refus d’un emploi, instaurées sous Sarkozy mais non appliquées), en échange d’un « accompagnement renforcé et orienté » vers les métiers en tension et ceux en devenir.
Eviter l’optimisation
La vis serait aussi resserrée sur la durée d’affiliation : il faudrait avoir travaillé 12 mois, et non plus 4, sur les 28 derniers mois pour ouvrir des droits à allocations. Objectif : stopper la montée continue de l’activité réduite, qui « tend à transformer les revenus de remplacement en revenus de complément » en raison de l’optimisation du système par les chômeurs... et les employeurs.
L’Afep juge par contre peu opportun de baisser les niveaux d’indemnisation, pointant qu’il faut « nuancer » l’idée qu’ils seraient plus généreux qu’ailleurs. Elle s’interroge par ailleurs sur l’instauration de droits rechargeables (lire ci-dessous), qui doivent à tout le moins « faire l’objet d’un plafonnement des droits pour éviter tout effet d’aubaine ».
Derek Perrotte
Les Echos
Un mois après l’accord sur la formation, syndicats et patronat se retrouvent ce matin (17 janvier ndJ) pour s’atteler à la redéfinition des règles d’assurance-chômage. Ils ont jusqu’à fin mars, date d’expiration de l’actuelle convention Unédic, négociée en 2009 puis reconduite fin 2011. Séduit par la perspective d’une forte baisse du coût du travail via le « pacte de responsabilité », le président du Medef, Pierre Gattaz, a accepté, en dépit de ses inquiétudes sur la dette record de l’Unédic (17,8 milliards d’euros fin 2013), de revoir à la baisse ses exigences, remisant notamment sa volonté d’instaurer des droits dégressifs.
Mais le consensus qui pourrait se dessiner avec les syndicats en faveur d’un simple lifting des règles (lire ci-dessous) n’est pas du goût de tous. Dans un document finalisé mercredi, dont « Les Echos » ont obtenu copie, la discrète mais puissante Association française des entreprises privées (Afep), qui regroupe les 100 plus grands groupes français, défend au contraire des ajustements majeurs du système d’indemnisation. Et tant pis si François Hollande a réclamé mardi le maintien des droits des chômeurs... Cela témoigne de dissensions au sein du Medef, dont sont aussi membres la quasi-totalité des entreprises adhérentes à l’Afep.
Pointant que « la dette croissante met en danger le régime (...) et pèse sur la dette publique », l’Afep juge « particulièrement dangereux d’écarter ex ante toute réforme au motif que la croissance reviendra ». Et pas question de le résorber en jouant sur les cotisations chômage : « Au contraire, leur niveau déjà élevé pose la question à terme d’une baisse. » Solution avancée dès lors : réduire la durée maximale des droits à allocations de 24 à 18 mois (36 à 30 pour les seniors). Pour l’Afep, cette voie est plus « pertinente » pour « assurer la pérennité du régime » que les droits dégressifs jugés peu efficaces « pour inciter au retour à l’emploi ».
Une idée choc viendrait compléter la réforme : « Reconfigurer l’offre raisonnable d’emploi » (sanctions en cas de refus d’un emploi, instaurées sous Sarkozy mais non appliquées), en échange d’un « accompagnement renforcé et orienté » vers les métiers en tension et ceux en devenir.
Eviter l’optimisation
La vis serait aussi resserrée sur la durée d’affiliation : il faudrait avoir travaillé 12 mois, et non plus 4, sur les 28 derniers mois pour ouvrir des droits à allocations. Objectif : stopper la montée continue de l’activité réduite, qui « tend à transformer les revenus de remplacement en revenus de complément » en raison de l’optimisation du système par les chômeurs... et les employeurs.
L’Afep juge par contre peu opportun de baisser les niveaux d’indemnisation, pointant qu’il faut « nuancer » l’idée qu’ils seraient plus généreux qu’ailleurs. Elle s’interroge par ailleurs sur l’instauration de droits rechargeables (lire ci-dessous), qui doivent à tout le moins « faire l’objet d’un plafonnement des droits pour éviter tout effet d’aubaine ».
Derek Perrotte
Les Echos