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Deux partis s’affrontent pour gagner les élections législatives du 7 octobre prochain au Maroc : le Parti de la justice et du développement (PJD), parti islamiste modéré au pouvoir et le Parti authenticité et modernité (PAM) proche du roi. Maâti Monjib, historien, analyse pour Orient XXI les enjeux de ce scrutin.
Omar Radi. — D’où vient cette récente tension entre le palais royal et le Parti de la justice et du développement (PJD) ?
Maâti Monjib. — Depuis le mois de juillet, il y a en effet une tension très forte entre le Palais et ses conseillers d’une part et le principal parti qui dirige le gouvernement, le PJD. Le PJD est un parti islamiste qui a mis à profit le Mouvement du 20 février du printemps arabe en gagnant les élections législatives de novembre 2011 sans majorité absolue1 et son chef Abdelilah Benkirane est devenu chef du gouvernement.
Dans son discours de la fin du mois de juillet 2016, le roi avait très fortement attaqué Benkirane. Depuis, Benkirane n’a plus parlé jusqu’à il y a quelques jours ; mais il n’emploie plus les mots qui fâchent. Dans son premier meeting électoral, il n’a plus utilisé le mot « attahakkoum », (que l’on peut traduire par « mainmise occulte », « contrôle à distance », et finalement autoritarisme) du Palais sur l’État, sur le circuit de décision. Je pense que le régime a fait comprendre à Abdelilah Benkirane qu’il ne pouvait pas continuer à dire que le régime est autoritaire, que le gouvernement ne peut pas gouverner, qu’il n’y a pas de vraie démocratie au Maroc, etc. Il y a une sorte de menace qui pèse maintenant sur le PJD et sur tous ceux qui utilisent le même discours critique vis-à-vis du régime. On l’a vu avec le Parti du progrès et du socialisme (PPS), l’ancien parti communiste, et avec plusieurs personnalités de gauche qui sont critiques vis-à-vis du régime.
Cette tension est un peu bizarre, parce que le PJD a rendu un grand service à la monarchie en faisant taire la rue, si on peut dire, depuis 2012. Le mouvement du printemps marocain s’est beaucoup affaibli, notamment parce qu’un parti d’opposition relativement populaire est entré au gouvernement. Cela a pu lever certains espoirs, même si ces espoirs ont été déçus en règle générale.
Omar Radi. — D’où vient cette récente tension entre le palais royal et le Parti de la justice et du développement (PJD) ?
Maâti Monjib. — Depuis le mois de juillet, il y a en effet une tension très forte entre le Palais et ses conseillers d’une part et le principal parti qui dirige le gouvernement, le PJD. Le PJD est un parti islamiste qui a mis à profit le Mouvement du 20 février du printemps arabe en gagnant les élections législatives de novembre 2011 sans majorité absolue1 et son chef Abdelilah Benkirane est devenu chef du gouvernement.
Dans son discours de la fin du mois de juillet 2016, le roi avait très fortement attaqué Benkirane. Depuis, Benkirane n’a plus parlé jusqu’à il y a quelques jours ; mais il n’emploie plus les mots qui fâchent. Dans son premier meeting électoral, il n’a plus utilisé le mot « attahakkoum », (que l’on peut traduire par « mainmise occulte », « contrôle à distance », et finalement autoritarisme) du Palais sur l’État, sur le circuit de décision. Je pense que le régime a fait comprendre à Abdelilah Benkirane qu’il ne pouvait pas continuer à dire que le régime est autoritaire, que le gouvernement ne peut pas gouverner, qu’il n’y a pas de vraie démocratie au Maroc, etc. Il y a une sorte de menace qui pèse maintenant sur le PJD et sur tous ceux qui utilisent le même discours critique vis-à-vis du régime. On l’a vu avec le Parti du progrès et du socialisme (PPS), l’ancien parti communiste, et avec plusieurs personnalités de gauche qui sont critiques vis-à-vis du régime.
Cette tension est un peu bizarre, parce que le PJD a rendu un grand service à la monarchie en faisant taire la rue, si on peut dire, depuis 2012. Le mouvement du printemps marocain s’est beaucoup affaibli, notamment parce qu’un parti d’opposition relativement populaire est entré au gouvernement. Cela a pu lever certains espoirs, même si ces espoirs ont été déçus en règle générale.