Soumiyaaa
Laisses parler les gens..
Une membre de l'association marocaine de planification familiale parle avec une famille sur la plage de Temara, le 7 août 2008 près de Rabat
TEMARA (AFP) La lutte contre le sida n'est plus tabou au Maroc et sur la plage de Témara, proche de Rabat, une association met à profit les mois d'été pour mener une campagne de prévention agressive qui passe en particulier par la distribution gratuite de préservatifs.
Une tente, une puissante sonorisation qui diffuse une musique rythmée entrecoupée de témoignages et de messages sur le sida, des jeunes qui animent des ateliers pour les enfants, des danses, des tables rondes et des débats avec les adolescents, des discussions avec les estivants.
A Témara, station balnéaire populaire située à une vingtaine de kilomètres au sud de Rabat, l'Association marocaine de planification familiale (AMPF) frappe fort pour "s'attaquer aux barrières sociales, religieuses, culturelles, économiques, politiques et juridiques qui ne font qu'accroître les vulnérabilité au VIH/sida".
Cette "caravane de sensibilisation et d'information", qui s'étend du 15 juillet au 15 août, a été lancée il y a sept ans par le directeur exécutif de l'AMPF, Mohammed Graigaa, et a sans doute contribué à contenir la pandémie au Maroc où le taux de prévalence n'atteignait pas 1% en 2007.
Le royaume compte 2.500 malades du sida et quelque 20.000 séropositifs, pour une population de trente millions d'habitants, selon les chiffres officiels.
Une performance dans ce pays musulman où on ne parle pas facilement de sexe, surtout en public, mais où très tôt, dès 1988, une Association de lutte contre le sida (ACLS) a vu le jour et a depuis pignon sur rue.
Selon Mohammed El Abbassi, responsable des jeunes de l'AMPF, la religion ne constitue pas un frein, car "l'islam impose de dire la vérité, de se protéger et de protéger son entourage".
Et la meilleure protection connue contre le sida restant le préservatif, c'est tout naturellement que l'AMPF les distribue gratuitement, mais pas directement sur la plage, pour ne pas froisser les esprits ni provoquer de réactions négatives.
Vêtus d'une veste et d'une casquette portant le sigle de l'AMPF et le ruban rouge symbolisant la lutte anti-sida, les animateurs se dispersent sur la plage bondée pour distribuer divers prospectus de leur association, engager la conversation avec ceux qui le souhaitent et leur proposer de venir plus tard chercher des préservatifs sous la tente de l'AMPF.
Une centaine de préservatifs sont ainsi distribués chaque jour par l'association qui propose également des tests de dépistage du sida.
"Les réactions des gens sont favorables, il y a parfois des réticences, des personnes qui ne veulent pas participer à la discussion, jamais d'insultes", affirme Ibtissam Badr, coordinatrice régionale des comités AMPF de Rabat. Mais, reconnaît-elle, "les femmes viennent rarement les chercher seules".
Sur la plage, les personnes interrogées sont favorables à cette campagne de prévention. "Si cela peut aider les gens à se protéger, c'est très bien", dit Fatima Founane, jeune femme au foyer de 26 ans vivant à Rabat qui porte un foulard et une longue robe qui la protège du soleil et cache ses rondeurs.
"Même si c'est tabou, il faut en parler, on ne peut pas laisser ça au hasard, c'est une maladie trop dangereuse", ajoute-elle.
"C'est une bonne initiative, car ce n'est pas un sujet simple, surtout ici où les gens sont assez réservés quand il s'agit de parler de sexe", reconnaît de son côté Abbès Ridaoui, jeune Marocain travaillant comme technicien à La Rochelle (ouest de la France), venu en vacances avec sa famille restée au pays.
Le sida, le sexe, il en parle avec cette famille qui n'a pas forcément la même éducation que lui. Et ça marche, "J'utilise toujours le préservatif", affirme son cousin Kamel qui, enthousiaste, clame: "On va arrêter le sida au Maroc".
AFP
TEMARA (AFP) La lutte contre le sida n'est plus tabou au Maroc et sur la plage de Témara, proche de Rabat, une association met à profit les mois d'été pour mener une campagne de prévention agressive qui passe en particulier par la distribution gratuite de préservatifs.
Une tente, une puissante sonorisation qui diffuse une musique rythmée entrecoupée de témoignages et de messages sur le sida, des jeunes qui animent des ateliers pour les enfants, des danses, des tables rondes et des débats avec les adolescents, des discussions avec les estivants.
A Témara, station balnéaire populaire située à une vingtaine de kilomètres au sud de Rabat, l'Association marocaine de planification familiale (AMPF) frappe fort pour "s'attaquer aux barrières sociales, religieuses, culturelles, économiques, politiques et juridiques qui ne font qu'accroître les vulnérabilité au VIH/sida".
Cette "caravane de sensibilisation et d'information", qui s'étend du 15 juillet au 15 août, a été lancée il y a sept ans par le directeur exécutif de l'AMPF, Mohammed Graigaa, et a sans doute contribué à contenir la pandémie au Maroc où le taux de prévalence n'atteignait pas 1% en 2007.
Le royaume compte 2.500 malades du sida et quelque 20.000 séropositifs, pour une population de trente millions d'habitants, selon les chiffres officiels.
Une performance dans ce pays musulman où on ne parle pas facilement de sexe, surtout en public, mais où très tôt, dès 1988, une Association de lutte contre le sida (ACLS) a vu le jour et a depuis pignon sur rue.
Selon Mohammed El Abbassi, responsable des jeunes de l'AMPF, la religion ne constitue pas un frein, car "l'islam impose de dire la vérité, de se protéger et de protéger son entourage".
Et la meilleure protection connue contre le sida restant le préservatif, c'est tout naturellement que l'AMPF les distribue gratuitement, mais pas directement sur la plage, pour ne pas froisser les esprits ni provoquer de réactions négatives.
Vêtus d'une veste et d'une casquette portant le sigle de l'AMPF et le ruban rouge symbolisant la lutte anti-sida, les animateurs se dispersent sur la plage bondée pour distribuer divers prospectus de leur association, engager la conversation avec ceux qui le souhaitent et leur proposer de venir plus tard chercher des préservatifs sous la tente de l'AMPF.
Une centaine de préservatifs sont ainsi distribués chaque jour par l'association qui propose également des tests de dépistage du sida.
"Les réactions des gens sont favorables, il y a parfois des réticences, des personnes qui ne veulent pas participer à la discussion, jamais d'insultes", affirme Ibtissam Badr, coordinatrice régionale des comités AMPF de Rabat. Mais, reconnaît-elle, "les femmes viennent rarement les chercher seules".
Sur la plage, les personnes interrogées sont favorables à cette campagne de prévention. "Si cela peut aider les gens à se protéger, c'est très bien", dit Fatima Founane, jeune femme au foyer de 26 ans vivant à Rabat qui porte un foulard et une longue robe qui la protège du soleil et cache ses rondeurs.
"Même si c'est tabou, il faut en parler, on ne peut pas laisser ça au hasard, c'est une maladie trop dangereuse", ajoute-elle.
"C'est une bonne initiative, car ce n'est pas un sujet simple, surtout ici où les gens sont assez réservés quand il s'agit de parler de sexe", reconnaît de son côté Abbès Ridaoui, jeune Marocain travaillant comme technicien à La Rochelle (ouest de la France), venu en vacances avec sa famille restée au pays.
Le sida, le sexe, il en parle avec cette famille qui n'a pas forcément la même éducation que lui. Et ça marche, "J'utilise toujours le préservatif", affirme son cousin Kamel qui, enthousiaste, clame: "On va arrêter le sida au Maroc".
AFP