Salut,
J'aimerais savoir sur quels critères et sur quels indices textuels vous vous basez pour décréter qu'un texte religieux doit être interprété au second degré... Ne peut-on concevoir qu'un texte religieux, même celui d'une religion encore en vie, ait été conçu pour être lu au premier degré? Qui a garanti que les textes religieux (monothéistes par exemple) devaient être exempts d'horreurs et d'absurdités, et contenir à la place des enseignements spirituels profonds?
Salut,
Je suis très proche de la pensée de Sinéar, et je m'étais moi-même posé la question: la contextualisation et la mise en avant de la relativité des textes sacrés ne sont-elles pas des moyens d'adapter la religion à notre pensée du XXIe siècle et ainsi à dénaturer le véritable sens du Texte (ce qui rejoint ta possibilité de conception)?
Après réflexion, il me semble très clairement que non. Partons d'un principe de base: lorsqu'on veut analyser un événement, un mouvement, des idées, etc... Il faut le faire de mutliples points de vue: sous "toutes les coutures".
Ainsi, si par exemple nous voulons analyser la situation d'un pays (en difficulté ou non), on ne peut pas, si l'on veut avoir une vision plus lucide et plus fidèle à la réalité, l'observer sous un seul critère: économique OU éducatif OU social OU politique etc...
Il faut savoir prendre tous les paramètres en compte.
C'est la même chose pour les textes sacrés. Si on veut avoir une vision lucide, complète, élargie, approfondie et riche en sens et en fidélité, il faut exploiter au maximum ces paramètres.
Ceux qui suivent les textes à la lettre ne prennent que le texte. Alors qu'on pourrait alimenter notre réflexion sur:
- la géographie du texte
- l'époque du texte
- la situation politique du lieu/de l'époque du texte
- les différents protagonistes du texte (situation sociale, religion, richesse, éducation, etc)
- le style de vie au moment et au lieu de révélation du texte
Etc etc... On change une variable, c'est tout le Coran qui change. Un prophète en Amérique du Sud n'aurait jamais parlé d'Abraham, un prophète en France n'aurait jamais parlé d'Allat, un prophète du XXIe siècle n'aurait pas parlé de chameau et cheval, etc...
Le Texte se trouve donc à l'intersection de ces différentes variables et n'est intelligible que si on le rattache aux caractéristiques qui lui sont propres (lieu, époque, auditoire, politique, style de vie, entre autre).
Analyser un texte et en faire une source de législation à partir du texte seul, c'est avoir une vision pauvre et réductrice de ce dit texte.