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Véritable casse-tête pour le ministère de lÉducation nationale, la tricherie aux examens a pris des proportions alarmantes ces dernières années.
Dautant quau fil du temps, de nouvelles formes de fraude ont vu le jour, les étudiants indélicats rivalisant dingéniosité et dinnovation en la matière.
Encouragée par lapparition des nouvelles technologies, la fraude sévit toujours dans les établissements scolaire et universitaire en labsence dun cadre légal répressif à proprement parler.
La loi actuelle date en effet de 1958 et à lévidence elle nest plus adaptée aux évolutions de la technologie.
Conscient de cet état de fait, le ministère de lÉducation nationale veut lutter contre ce phénomène, en établissant des règles plus draconiennes. Cest dans ce sens quil vient de présenter un projet de loi portant sur les mesures de lutte contre la tricherie aux examens scolaires et universitaires.Adopté jeudi dernier par le conseil de gouvernement, lors de sa réunion hebdomadaire, le nouveau texte vise ainsi à ancrer les principes constitutionnels, notamment légalité des chances, la transparence et la crédibilité des examens scolaires et universitaires.
Le projet de loi identifie plus précisément les différentes formes de tricherie. Il sagit de léchange dinformations écrites ou orales entre les candidats dans les salles dexamen, la détention par le candidat dun document se rapportant au sujet de lexamen, lutilisation doutils ou de documents non autorisés dans les salles dexamen ou encore la détention ou lutilisation des différents moyens technologiques, toutes formes et tous types confondus.
Pour le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, la future loi permettra de rompre avec les pratiques frauduleuses qui sappuient largement sur lusage du téléphone portable ainsi que les autres outils informatiques notamment les tablettes, puisque la détention de ces appareils sera définitivement interdite au cours des examens. Par conséquent, tout étudiant ou élève identifié en possession de ces appareils (même éteints) sera considéré comme «tricheur».Par ailleurs, la future loi établit des sanctions disciplinaires à lencontre de quiconque pris en flagrant délit de tricherie. Daprès M.*El Khalfi, les sanctions iront de lavertissement par le personnel chargé de la surveillance jusquau retrait de la feuille dexamen et la rédaction dun procès-verbal.Le projet de loi prévoit en outre dassurer la sécurité du personnel chargé de la surveillance contre tout acte de violence ou menace tant à lintérieur des salles dexamens quà lextérieur.
Selon le porte-parole du gouvernement, tout acte de menace ou de violence perpétré contre un enseignant ou un fonctionnaire chargé de la surveillance sera considéré aux yeux de la justice codmme un crime et non plus comme un délit et sera par conséquent porté devant la justice sur cette base.
Par ailleurs, les autorités compétentes seront habilitées à traduire devant la justice toute partie impliquée dans la divulgation de sujets dexamens, laide aux candidats, la participation ou complicité.
Une mesure de nature à combattre les nouveaux réseaux de tricherie apparus ces dernières années et qui contribuent à la propagation de ce phénomène.