Bactéries mes amours

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Un article d'Alun Anderson, consultant et ex-rédacteur en chef de l’hebdomadaire britannique “New Scientist”


Si vous avez toujours eu la naïveté de penser que vous êtes un être humain, vous risquez d’avoir un choc. En réalité vous êtes un hybride homme-microbe. Les bactéries vivent dans votre bouche, dans vos yeux et dans vos organes génitaux. Elles adorent vos intestins. Leur nombre est stupéfiant : en moyenne 100 000 milliards par individu. Et comme le corps humain n’est constitué que de 10 000 milliards de cellules, certains scientifiques disent, en plaisantant, que l’hybride homme-microbe est à 10 % humain et à 90 % microbien. Nous en saurons beaucoup plus sur nos hôtes dans les prochains mois. Avant la fin de l’année, le projet Human Oral Microbiome aura en effet donné un nom aux 600 bactéries qui habitent notre bouche.

Plus de 1 000 espèces ont déjà été repertoriées dans les intestins. Plus important encore, on a découvert que l’ADN de ces bactéries contient 60 000 gènes, soit deux fois plus que l’ADN humain. Ces gènes supplémentaires codent pour des enzymes que l’homme ne synthétise pas et réalisent des choses qu’il est incapable de faire. C’est pourquoi nous pouvons être fiers d’être un hybride homme-microbe, et non pas un simple être humain. Les bactéries ont certainement une part de responsabilité dans la façon dont les individus réagissent aux médicaments. Les scientifiques se demandent maintenant comment ils pourraient améliorer la santé des gens en “tripatouillant” leurs bactéries. Pour cela, ils ont commencé à inventorier les signatures chimiques que les interactions microbiennes laissent dans le corps.

Les ordinateurs peuvent ensuite analyser ces banques de données et rechercher des “profils métaboliques” en rapport avec l’état de santé et la maladie. Un traitement peut alors être prescrit, que ce soit sous la forme de médicaments, d’un régime, de probiotiques – qui contiennent des bactéries bénéfiques – ou d’“aliments fonctionnels” favorisant la multiplication des bonnes bactéries. “Les retombées pourraient être considérables”, explique Jeremy Nicholson, de l’Imperial College de Londres, pionnier du profilage métabolique. “La face de la médecine du XXIe siècle pourrait en être changée.” Dans l’avenir, il sera tout simplement naturel d’aimer les 90 % de bactéries que nous sommes.
 
Un article d'Alun Anderson, consultant et ex-rédacteur en chef de l’hebdomadaire britannique “New Scientist”


Si vous avez toujours eu la naïveté de penser que vous êtes un être humain, vous risquez d’avoir un choc. En réalité vous êtes un hybride homme-microbe. Les bactéries vivent dans votre bouche, dans vos yeux et dans vos organes génitaux. Elles adorent vos intestins. Leur nombre est stupéfiant : en moyenne 100 000 milliards par individu. Et comme le corps humain n’est constitué que de 10 000 milliards de cellules, certains scientifiques disent, en plaisantant, que l’hybride homme-microbe est à 10 % humain et à 90 % microbien. Nous en saurons beaucoup plus sur nos hôtes dans les prochains mois. Avant la fin de l’année, le projet Human Oral Microbiome aura en effet donné un nom aux 600 bactéries qui habitent notre bouche.

Plus de 1 000 espèces ont déjà été repertoriées dans les intestins. Plus important encore, on a découvert que l’ADN de ces bactéries contient 60 000 gènes, soit deux fois plus que l’ADN humain. Ces gènes supplémentaires codent pour des enzymes que l’homme ne synthétise pas et réalisent des choses qu’il est incapable de faire. C’est pourquoi nous pouvons être fiers d’être un hybride homme-microbe, et non pas un simple être humain. Les bactéries ont certainement une part de responsabilité dans la façon dont les individus réagissent aux médicaments. Les scientifiques se demandent maintenant comment ils pourraient améliorer la santé des gens en “tripatouillant” leurs bactéries. Pour cela, ils ont commencé à inventorier les signatures chimiques que les interactions microbiennes laissent dans le corps.

Les ordinateurs peuvent ensuite analyser ces banques de données et rechercher des “profils métaboliques” en rapport avec l’état de santé et la maladie. Un traitement peut alors être prescrit, que ce soit sous la forme de médicaments, d’un régime, de probiotiques – qui contiennent des bactéries bénéfiques – ou d’“aliments fonctionnels” favorisant la multiplication des bonnes bactéries. “Les retombées pourraient être considérables”, explique Jeremy Nicholson, de l’Imperial College de Londres, pionnier du profilage métabolique. “La face de la médecine du XXIe siècle pourrait en être changée.” Dans l’avenir, il sera tout simplement naturel d’aimer les 90 % de bactéries que nous sommes.

ça je le savais déjà... c'est pour ça que je dis depuis le début qu'il faut pas abuser des antibiotiques...
 
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