Bannir le voile des parlements nuit à la démocratie

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RICARDO GUTIERREZ

Bannir le voile des parlements nuit à la démocratie
lundi 22 juin 2009, 06:32


Lire aussi : "Le voile de la députée Özdemir dérange le MR"Idéalement – aucun démocrate n'en disconviendra –, une assemblée élue doit refléter la diversité du corps électoral qu'elle représente… Cosmopolite, Bruxelles s'est dotée d'un parlement régional intégrant 24 élus d'origine non européenne. Parmi eux, pour la première fois en Belgique, voire en Europe continentale : une députée voilée. Une élue qui affiche son appartenance à l'islam.

Le député fédéral MR Denis Ducarme fulmine : « Incompatible, dit-il, avec la sacro-sainte séparation de l'Église et de l'État. Intolérable dans un lieu comme un parlement où chacun a le devoir de ne pas afficher ses convictions privées, pour se montrer au contraire au service de la collectivité, dans son ensemble. »

Denis Ducarme propose, ni plus ni moins, de modifier le règlement de la Chambre pour interdire aux élus d'arborer tout signe religieux ou philosophique ostentatoire. Appel qui sera relayé par le MR au parlement bruxellois.

Une proposition de rupture, en fait, qui réjouit autant les activistes de l'athéisme que les intégristes de Belgique & Chrétienté. Car jusqu'à présent, le législateur a coulé des conditions d'éligibilité qui ouvrent la porte des assemblées au plus grand nombre. Il suffit d'être Belge, de jouir de ses pleins droits civils et politiques, d'avoir atteint l'âge de 21 ans (18 ans pour les parlements régionaux et communautaires) et d'être domicilié en Belgique (ou sur le territoire de la région concernée par le scrutin).

Rien de plus, rien de moins. En suggérant de nouveaux critères, peu objectifs ou sujets à contestation, c'est l'essence même du suffrage universel qui est remise en cause : certains citoyens – sous prétexte qu'ils portent un voile, une kippa, un turban, une croix trop visible ou le flambeau laïque à la boutonnière – ne seraient plus dignes de représenter la collectivité ? Pratiquer tel tri relève d'un formatage plus digne de Pyongang que d'une démocratie adulte.

Le port d'un signe religieux ou philosophique n'est pas plus une menace pour la qualité du service rendu à la population par un parlementaire que l'absence de port de signes religieux ou philosophiques n'est gage d'engagement citoyen à l'égard de l'électeur.

source :lesoir.be
 
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