boptitprince
je ne suis qu'un prince..
http://blog.lesoir.be/tabous/2012/02/10/lintegration-est-un-echec/
“L’intégration est un échec”
Publié le 10 février 2012 par Claude, journaliste lesoir.be
Le postulat reste à démontrer, faute d’indicateurs chiffrés objectifs. Un habitant sur cinq, en Belgique, est issu de l’immigration. Beaucoup se sentent parfaitement intégrés. Mais certains restent en marge de la société. Par refus délibéré ? Sous l’effet de politiques d’intégration déficientes ? Ou de la discrimination persistante ? La fiche du tabou
- Quel est le tabou ? Contrairement à l’Allemagne et à d’autres Etats européens, la Belgique n’évalue pas ses politiques d’intégration. Ni rapport annuel, ni chiffres objectifs récurrents. Les statistiques “ethniques” sont impraticables, vu les contraintes légales en vigueur. Pour beaucoup d’experts, cette absence de données officielles dissimule le poids des discriminations (à l’école, à l’embauche, au logement… vécues par les immigrés. Elle empêche aussi de prendre la mesure réelle du caractère métissé de la société belge, où plus d’un habitant sur cinq est issu de l’immigration.
- Pourquoi n’en parle-t-on pas , L’hypothèse du “Soir” est que les décideurs ne souhaitent pas d’une évaluation objective qui risquerait de mettre en évidence les déficiences des politiques belges d’intégration. Officiellement, on se refuse à publier des chiffres qui stigmatiseraient les citoyens issus de l’immigration. Dans les faits, cette absence de données empêche de lutter efficacement contre les discriminations, pas assez ou mal réprimées.
- Un chiffre pour objectiver. Les élèves immigrés, à 15 ans, sont trois fois plus nombreux en échec que les élèves belgo-belges, aux tests de lecture Pisa. Concrètement, 32% des immigrés de 2e génération et 36% des immigrés de 1ere génération n’atteignent pas la compétence minimale en lecture, contre 13% des autochtones. La Fondation Roi Baudouin y voit “un énorme gaspillage de talents humains“. Mais rien (ou si peu) n’est entrepris pour rendre notre système scolaire moins inégalitaire, moins discriminatoire.
- La révélation de notre enquête. Contrairement à l’idée reçue, la Belgique n’est pas soumise à un flux migratoire massif… Ces dernières années, l’immigration représentait 166.000 arrivées, et l’émigration, 104.000 départs. Soit un solde positif de 63.000 personnes (0,6% de la population). Même constat pour les “nouveaux Belges”: depuis 10 ans, 38.000 étrangers, en moyenne, obtiennent la nationalité belge, chaque année. La majorité d’entre-eux (62%) y accèdent par simple procédure de déclaration (filière réservée à ceux qui séjournent en Belgique depuis plus de 7 ans). A peine 14% des acquisitions de nationalité passent par la naturalisation, dont les conditions sont de plus en plus restrictives… Entre 2000 et 2009, le taux de naturalisations a diminué de moitié, en Belgique.
- Une piste pour sortir du tabou. Instaurer un “contrat d’intégration”, afin de formaliser l’engagement du migrant à s’insérer, mais aussi l’engagement de la société d’accueil à lutter contre les discriminations. “L’intégration est un processus à double direction, commente Edouard Delruelle, directeur du Centre pour l’Egalité des chances: Chacun doit faire un pas vers l’autre”.
Le dossier complet dans le Soir.
Ricardo Gutiérrez
“L’intégration est un échec”
Publié le 10 février 2012 par Claude, journaliste lesoir.be
Le postulat reste à démontrer, faute d’indicateurs chiffrés objectifs. Un habitant sur cinq, en Belgique, est issu de l’immigration. Beaucoup se sentent parfaitement intégrés. Mais certains restent en marge de la société. Par refus délibéré ? Sous l’effet de politiques d’intégration déficientes ? Ou de la discrimination persistante ? La fiche du tabou
- Quel est le tabou ? Contrairement à l’Allemagne et à d’autres Etats européens, la Belgique n’évalue pas ses politiques d’intégration. Ni rapport annuel, ni chiffres objectifs récurrents. Les statistiques “ethniques” sont impraticables, vu les contraintes légales en vigueur. Pour beaucoup d’experts, cette absence de données officielles dissimule le poids des discriminations (à l’école, à l’embauche, au logement… vécues par les immigrés. Elle empêche aussi de prendre la mesure réelle du caractère métissé de la société belge, où plus d’un habitant sur cinq est issu de l’immigration.
- Pourquoi n’en parle-t-on pas , L’hypothèse du “Soir” est que les décideurs ne souhaitent pas d’une évaluation objective qui risquerait de mettre en évidence les déficiences des politiques belges d’intégration. Officiellement, on se refuse à publier des chiffres qui stigmatiseraient les citoyens issus de l’immigration. Dans les faits, cette absence de données empêche de lutter efficacement contre les discriminations, pas assez ou mal réprimées.
- Un chiffre pour objectiver. Les élèves immigrés, à 15 ans, sont trois fois plus nombreux en échec que les élèves belgo-belges, aux tests de lecture Pisa. Concrètement, 32% des immigrés de 2e génération et 36% des immigrés de 1ere génération n’atteignent pas la compétence minimale en lecture, contre 13% des autochtones. La Fondation Roi Baudouin y voit “un énorme gaspillage de talents humains“. Mais rien (ou si peu) n’est entrepris pour rendre notre système scolaire moins inégalitaire, moins discriminatoire.
- La révélation de notre enquête. Contrairement à l’idée reçue, la Belgique n’est pas soumise à un flux migratoire massif… Ces dernières années, l’immigration représentait 166.000 arrivées, et l’émigration, 104.000 départs. Soit un solde positif de 63.000 personnes (0,6% de la population). Même constat pour les “nouveaux Belges”: depuis 10 ans, 38.000 étrangers, en moyenne, obtiennent la nationalité belge, chaque année. La majorité d’entre-eux (62%) y accèdent par simple procédure de déclaration (filière réservée à ceux qui séjournent en Belgique depuis plus de 7 ans). A peine 14% des acquisitions de nationalité passent par la naturalisation, dont les conditions sont de plus en plus restrictives… Entre 2000 et 2009, le taux de naturalisations a diminué de moitié, en Belgique.
- Une piste pour sortir du tabou. Instaurer un “contrat d’intégration”, afin de formaliser l’engagement du migrant à s’insérer, mais aussi l’engagement de la société d’accueil à lutter contre les discriminations. “L’intégration est un processus à double direction, commente Edouard Delruelle, directeur du Centre pour l’Egalité des chances: Chacun doit faire un pas vers l’autre”.
Le dossier complet dans le Soir.
Ricardo Gutiérrez