Belgique:Un réquisitoire boiteux contre l’immigration

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Justice Deux magistrats anversois devant les députés

Ce mercredi, une Commission spéciale de la Chambre a convoqué Yves Liegeois, procureur général près la cour d’appel d’Anvers, et Piet Van Den Bon, avocat général près la cour du travail d’Anvers. En cause : leur discours lors de la rentrée judiciaire mettant en cause la politique d’immigration du gouvernement.

Un propos de Piet Van Den Bon avait choqué le monde politique (à l’exception du Vlaams Belang) : « Dans le contexte juridique actuel, a dit le magistrat, il est parfaitement possible pour un étranger, après une journée de travail ou contre le paiement d’une inscription fictive, de demander des allocations pour handicapés ou de chômage. » Stefaan De Clerck (CD&V), ministre de la Justice, a reproché aux magistrats d’être sortis de leur rôle. Reste la question : le réquisitoire de Van Den Bon tient-il la route ?

Possible ? Obtenir des allocations de chômage après une journée de travail est possible. En théorie, mais pas en pratique, nous explique cet expert en droit social. Pour y parvenir, il faudrait pouvoir cumuler dans la même journée les conditions suivantes : être engagé à durée indéterminée, puis licencié, puis (toujours le même jour) être inscrit au Forem ou à Actiris puisqu’il faut être disponible sur le marché de l’emploi. Il faut en même temps être domicilié en Belgique et disposer du nombre de journées de travail requis prestées en Belgique ou dans un pays de l’Union européenne pour pouvoir être indemnisé (entre 180 et 360 jours selon l’âge). Verdict de notre expert : « Ce que dit ce magistrat, c’est n’importe quoi. »


Même appréciation de ce substitut bruxellois à l’auditeur du travail à propos des allocations de handicapé : « L’octroi des allocations n’a rien à voir avec la situation de travail. Il faut le feu vert d’un médecin et, pour un étranger, être inscrit au registre de la population. » Autrement dit : être en séjour légal, ce qui n’est pas le cas des demandeurs d’asile et autres étrangers de passage évoqués par Van Den Bon.

Non. Mais… L’hypothèse soulevée par Van Den Bon (qui n’a pas souhaité répondre à nos questions) est légalement très limitée, nous disent des magistrats du travail. Claude Dedoyard, auditeur du travail à Namur-Dinant, précise que le scénario décrit « peut arriver à la suite d’une série de fraudes. Ce type de fraude ouvrant l’accès aux allocations de chômage concerne autant des Belges que des étrangers. Il s’agit de filières par lesquelles le travailleur achète un “kit” de faux documents sociaux (faux contrat, faux C4, domiciliation fictive), ce qui lui permet aussi d’obtenir un prêt bancaire. » L’employeur est le plus souvent Belge, et l’octroi de faux documents sociaux lui permet aussi de frauder le fisc.

Ces fraudes sociales, poursuit Claude Dedoyard, sont parfois cumulées avec des fraudes aux permis de séjour : « A Bruxelles, nous avons eu affaire à des filières de travailleurs brésiliens où l’on cumulait fraudes au séjour, fraude sociale et fraude fiscale. »

Les abus dénoncés par l’avocat général d’Anvers sont moins le fait de comportements individuels d’étrangers, comme il semble le présenter, que d’une criminalité organisée, souvent couplée à l’exploitation économique de migrants. La sécurité sociale mais aussi – et surtout – l’aide sociale des CPAS sont la cible de cette fraude sociale.




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