Cest le roi Fahd qui a souhaité voir son pays, l'Arabie Saoudite, participer à la Biennale de Venise. Comme sil avait compris, en voyant le succès des opérations culturelles organisées par ses voisins du Golfe, que la mise en avant dun art contemporain saoudien permettrait de changer limage de son royaume, considéré par beaucoup dArabes et dOccidentaux comme lun des fiefs de lobscurantisme. Choisir un artiste pour représenter le pays ? Rien de plus facile. Ces derniers, formés aux Etats-Unis ou en Angleterre comme beaucoup de jeunes Saoudiens, ne manquent pas. Parmi eux, on trouve de nombreuses femmes, parfois même issues de la famille royale comme la princesse photographe Reem Al Fayçal, la première à avoir exposé ses photos, en Arabie Saoudite comme à létranger.
Trop lisse
Ici, ce sont deux surs, Shadia et Raja Alem qui ont été désignées pour représenter leur contrée. Elles ont imaginé une structure noire (doù le nom de luvre, The Black Arch) qui renvoie à la Kaaba - monument autour duquel les musulmans du monde entier tournent sept fois pendant le pèlerinage de La Mecque. Mais dès que l'on se met face à lobjet, il devient coquille d'huître regorgeant de dizaines de grosses perles en acier dont le reflet dessine des vaguelettes au sol, alors que résonne un chant arabe, le bruit de leau ou celui du vent sur le sable. Cest beau. Remarquablement réalisé. Très lisse aussi. Trop peut-être.
A quelques pas de là, le pavillon des Emirats arabes unis réunit trois artistes. La première, Lateefa Bint Maktoum, a composé des photos digitales dans lesquelles le territoire des animaux de la région (quil sagisse de gazelles ou de flamands roses), est peu à peu grignoté par la ville qui sétend. Reem Al Ghaith, la seconde, a imaginé une installation figurant un chantier où tout nest que débris. Linstallation du troisième, Abdullah al Saadi, évoque à travers des galets, des pièces d'argile rangées dans des caisses en fer, le résultat de fouilles archéologiques emballées pour laisser place à la construction de bâtiments.
Avec trois fois rien, ces artistes signent un pavillon beaucoup plus subversif quil ny paraît pour dénoncer une urbanisation forcenée, synonyme de destruction, pourtant vantée par les autorités locales (qui financent le pavillon) comme le nec plus ultra de la modernité.
Yasmine Youssi
A voir : The Black Arch et Second time around, à l'Arsenale, jusqu'au 27 novembre.
The Black Arch en vidéo
Venice Biennale 2011 - Saudi-Arabian Pavilion on Vimeo
Trop lisse
Ici, ce sont deux surs, Shadia et Raja Alem qui ont été désignées pour représenter leur contrée. Elles ont imaginé une structure noire (doù le nom de luvre, The Black Arch) qui renvoie à la Kaaba - monument autour duquel les musulmans du monde entier tournent sept fois pendant le pèlerinage de La Mecque. Mais dès que l'on se met face à lobjet, il devient coquille d'huître regorgeant de dizaines de grosses perles en acier dont le reflet dessine des vaguelettes au sol, alors que résonne un chant arabe, le bruit de leau ou celui du vent sur le sable. Cest beau. Remarquablement réalisé. Très lisse aussi. Trop peut-être.
A quelques pas de là, le pavillon des Emirats arabes unis réunit trois artistes. La première, Lateefa Bint Maktoum, a composé des photos digitales dans lesquelles le territoire des animaux de la région (quil sagisse de gazelles ou de flamands roses), est peu à peu grignoté par la ville qui sétend. Reem Al Ghaith, la seconde, a imaginé une installation figurant un chantier où tout nest que débris. Linstallation du troisième, Abdullah al Saadi, évoque à travers des galets, des pièces d'argile rangées dans des caisses en fer, le résultat de fouilles archéologiques emballées pour laisser place à la construction de bâtiments.
Avec trois fois rien, ces artistes signent un pavillon beaucoup plus subversif quil ny paraît pour dénoncer une urbanisation forcenée, synonyme de destruction, pourtant vantée par les autorités locales (qui financent le pavillon) comme le nec plus ultra de la modernité.
Yasmine Youssi
A voir : The Black Arch et Second time around, à l'Arsenale, jusqu'au 27 novembre.
The Black Arch en vidéo
Venice Biennale 2011 - Saudi-Arabian Pavilion on Vimeo