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Le Viagra féminin serait surtout un bon coup pour les laboratoires pharmaceutiques...
« On va se coucher chérie? Attends je prends ma flibansérine ». C'est ce qu'on pourrait entendre en 2011 au coin du feu, avec la commercialisation probable de lEctris des laboratoires Boehringer.
Alors que des études démontrent que 43% des femmes souffriraient de troubles sexuels, soit presque une femme sur deux, les laboratoires Boehringer Ingelheim, une firme allemande, sont en train de tester sur 5.000 femmes aux Etats-Unis et en Europe les effets de la flibansérine sur la libido féminine. Ce produit commercialisé sous le nom d'Ectris sortirait en France en 2011. Peut-on soigner les troubles du désir comme on soigne une migraine (d'ailleurs mesdemoiselles le « coup de la migraine » ne sera bientôt plus crédible) ?
L'intérêt du Viagra sur la fonction érectile avait été découvert par hasard, le traitement étant au départ destiné à l'hypertension. L'histoire de la flibansérine reproduit le scénario. Au début des années 1990, Boehringer teste son efficacité contre la dépression. Le résultat s'avère peu convaincant, mais les chercheurs constatent un net regain de l'appétit sexuel des femmes.
Michel Bailly, responsable des relations extérieures chez Boehringer, se veut tout de même très prudent sur sa future utilisation: « Nous cherchons les meilleurs critères d'évaluation, la sortie n'est pas pressée. Ce qui est sûr, c'est que la flibansérine n'est pas conçue pour faire passer une bonne soirée, c'est un réel traitement de fond pour aider les femmes n'éprouvant plus de désir sexuel». Il sort de ses gonds quand on lui parle de « viagra féminin ». La sexualité féminine étant plus complexe, plus psychologique, le médicament agit directement sur le cerveau et non sur le flux sanguin. Plus précisément sur les neurones du système nerveux central, récepteurs de la sérotonine, un messager chimique impliqué notamment dans les circuits du plaisir et de l'humeur.
Le seul autre traitement du désir sexuel féminin qui bénéficie d'une autorisation de mise sur le marché, est le patch à la testostérone Intrinsa qui est un traitement hormonal. Sa seule indication vient après une ménopause chirurgicale (enlèvement des ovaires), car le corps de la femme ne produit plus de testostérone. Par ailleurs, il faut se méfier des produits vendus sur Internet, souvent importés d'Inde ou de Chine qui au mieux, n'ont aucun effet, au pire, peuvent être très dangereux pour la santé.
Pas daccord. Nos 2 spécialistes de la question de la sexualité féminine, le docteur Sylvain Mimoun, gynécologue et andrologue, et le docteur Jacques Waynberg, sexologue, divergent sur l'utilité du médicament.
Car pour le docteur Mimoun, « le fait que l'industrie pharmaceutique s'intéresse à des produits de ce genre montre bien que la société a changé. Tout d'un coup on prend acte que la sexualité n'est pas une bagatelle. Il peut y avoir de la souffrance et si on peut aider ces femmes, c'est un plus pour elles. Si une femme a essayé les divers moyens qui relèvent du bon sens, comme la psychologie classique, la sexothérapie, et que ça n'a pas marché, ça peut être utile d'utiliser ces produits comme béquille ou levier pour débloquer la situation. »
Mais le docteur Waynberg s'insurge: «comment les femmes peuvent-elles laisser faire un discours pareil? Ce n'est pas possible d'imaginer qu'un produit chimique puisse atteindre avec ses petits bras et ses petites jambes la question du désir puisque nous ne savons rien de très précis, de scientifique sur l'organisation mentale de l'excitation érotique féminine. Par contre des observations ont pu être faites avec des produits qui sont d'une gamme connue en psychiatrie et qui peuvent avoir une action désinhibitrice mais ça veut dire qu'on va transformer les femmes soit en poupée gonflables soit en robots! Où est la valeur de l'amour, de la construction pour chaque femme de sa valeur érotique, de sa manière d'être excitée et surtout où est le respect de la personne? »
Qu'est-ce qu'une sexualité dite « normale »? Une étude a demandé à un groupe de la gent féminine, quelle était selon elles la pratique sexuelle des femmes aujourd'hui, avec une série de questions : 70% affirment que la plupart des femmes acceptent l'échangisme, la ******* sans parler de la *********. Mais quand on leur a posé la question de ce qu'elles acceptaient elles-mêmes, 74% ont répondu « rien de cela ».
Pour Waynberg « une sexualité normale, c'est une sexualité qui fait plaisir aux deux. L'important c'est qu'à deux on ait décrété qu'on construisait des rituels qui concernent aussi bien l'un que l'autre pour aboutir à cette expérience assez incroyable et difficile à assurer quest la jouissance. » Et Mimoun de conclure : « l'essentiel c'est d'être bien soi-même ».
« On va se coucher chérie? Attends je prends ma flibansérine ». C'est ce qu'on pourrait entendre en 2011 au coin du feu, avec la commercialisation probable de lEctris des laboratoires Boehringer.
Alors que des études démontrent que 43% des femmes souffriraient de troubles sexuels, soit presque une femme sur deux, les laboratoires Boehringer Ingelheim, une firme allemande, sont en train de tester sur 5.000 femmes aux Etats-Unis et en Europe les effets de la flibansérine sur la libido féminine. Ce produit commercialisé sous le nom d'Ectris sortirait en France en 2011. Peut-on soigner les troubles du désir comme on soigne une migraine (d'ailleurs mesdemoiselles le « coup de la migraine » ne sera bientôt plus crédible) ?
L'intérêt du Viagra sur la fonction érectile avait été découvert par hasard, le traitement étant au départ destiné à l'hypertension. L'histoire de la flibansérine reproduit le scénario. Au début des années 1990, Boehringer teste son efficacité contre la dépression. Le résultat s'avère peu convaincant, mais les chercheurs constatent un net regain de l'appétit sexuel des femmes.
Michel Bailly, responsable des relations extérieures chez Boehringer, se veut tout de même très prudent sur sa future utilisation: « Nous cherchons les meilleurs critères d'évaluation, la sortie n'est pas pressée. Ce qui est sûr, c'est que la flibansérine n'est pas conçue pour faire passer une bonne soirée, c'est un réel traitement de fond pour aider les femmes n'éprouvant plus de désir sexuel». Il sort de ses gonds quand on lui parle de « viagra féminin ». La sexualité féminine étant plus complexe, plus psychologique, le médicament agit directement sur le cerveau et non sur le flux sanguin. Plus précisément sur les neurones du système nerveux central, récepteurs de la sérotonine, un messager chimique impliqué notamment dans les circuits du plaisir et de l'humeur.
Le seul autre traitement du désir sexuel féminin qui bénéficie d'une autorisation de mise sur le marché, est le patch à la testostérone Intrinsa qui est un traitement hormonal. Sa seule indication vient après une ménopause chirurgicale (enlèvement des ovaires), car le corps de la femme ne produit plus de testostérone. Par ailleurs, il faut se méfier des produits vendus sur Internet, souvent importés d'Inde ou de Chine qui au mieux, n'ont aucun effet, au pire, peuvent être très dangereux pour la santé.
Pas daccord. Nos 2 spécialistes de la question de la sexualité féminine, le docteur Sylvain Mimoun, gynécologue et andrologue, et le docteur Jacques Waynberg, sexologue, divergent sur l'utilité du médicament.
Car pour le docteur Mimoun, « le fait que l'industrie pharmaceutique s'intéresse à des produits de ce genre montre bien que la société a changé. Tout d'un coup on prend acte que la sexualité n'est pas une bagatelle. Il peut y avoir de la souffrance et si on peut aider ces femmes, c'est un plus pour elles. Si une femme a essayé les divers moyens qui relèvent du bon sens, comme la psychologie classique, la sexothérapie, et que ça n'a pas marché, ça peut être utile d'utiliser ces produits comme béquille ou levier pour débloquer la situation. »
Mais le docteur Waynberg s'insurge: «comment les femmes peuvent-elles laisser faire un discours pareil? Ce n'est pas possible d'imaginer qu'un produit chimique puisse atteindre avec ses petits bras et ses petites jambes la question du désir puisque nous ne savons rien de très précis, de scientifique sur l'organisation mentale de l'excitation érotique féminine. Par contre des observations ont pu être faites avec des produits qui sont d'une gamme connue en psychiatrie et qui peuvent avoir une action désinhibitrice mais ça veut dire qu'on va transformer les femmes soit en poupée gonflables soit en robots! Où est la valeur de l'amour, de la construction pour chaque femme de sa valeur érotique, de sa manière d'être excitée et surtout où est le respect de la personne? »
Qu'est-ce qu'une sexualité dite « normale »? Une étude a demandé à un groupe de la gent féminine, quelle était selon elles la pratique sexuelle des femmes aujourd'hui, avec une série de questions : 70% affirment que la plupart des femmes acceptent l'échangisme, la ******* sans parler de la *********. Mais quand on leur a posé la question de ce qu'elles acceptaient elles-mêmes, 74% ont répondu « rien de cela ».
Pour Waynberg « une sexualité normale, c'est une sexualité qui fait plaisir aux deux. L'important c'est qu'à deux on ait décrété qu'on construisait des rituels qui concernent aussi bien l'un que l'autre pour aboutir à cette expérience assez incroyable et difficile à assurer quest la jouissance. » Et Mimoun de conclure : « l'essentiel c'est d'être bien soi-même ».