Bilan officiel : 24 morts en une semaine d'intempéries

petitbijou

Casablanca d'antan
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Si les prévisions météorologiques annoncent une semaine normale, celle achevée était exceptionnelle. Le bilan des intempéries est lourd. Des morts partout dans le Royaume, des maisons effondrées, des hectares cultivés inondés et des régions isolées...
Vingt-quatre personnes ont été tuées au Maroc depuis le 31 janvier à la suite des fortes pluies qui se sont abattues sur le Nord et le Centre du pays, a-t-on appris samedi auprès du ministère de l'Intérieur, cité par l’Agence France Presse (AFP).

Les victimes ont trouvé la mort dans des crues de rivières ou à la suite de l'effondrement de leur maison en pisé dans différentes régions.

Les précipitations ont également provoqué des dégâts matériels dans diverses régions.

80.000 hectares

Dans la province du Gharb, quelques 80.000 hectares cultivés ont été inondés par les pluies.

Selon le ministère de l'Intérieur, le débordement des rivières du Sebou et du Beht a en outre inondé plus de 2.252 maisons et endommagé 328 autres.

Trois barrages régionaux totalement remplis ont déversé l'excédent de leurs eaux dans les deux rivières, provoquant des inondations.

Un communiqué du ministère de l'Intérieur a précisé vendredi, en outre, que 189 maisons se sont totalement effondrées et quelque 2.000 personnes menacées par les eaux ont été évacuées et relogées dans des centres d'accueil près de Sidi Slimane.

Concernant la situation dans les autres régions du Royaume, le communiqué indique que prés de 300 maisons inondées, dont 50 construites en pisé, ont été totalement détruites notamment au niveau des provinces de Taza, Fès-Moulay Yaakoub, Larache, Beni Mellal et Choutka-Ait Baha.

Plusieurs routes régionales à Azilal ont été coupées à la circulation suite aux chutes de neige que connaît vendredi la province, apprend-on auprès de la délégation de l'équipement et des transports.

Par ailleurs les services sanitaires de la région du Gharb maîtrisent la situation et aucun cas de maladie grave n'a été enregistré au niveau de cette zone, a affirmé le délégué régional de la Santé à Kénitra, Youssef Ryouch dans une déclaration à l'Agence Maghreb Arabe Presse.

A noter que les Forces Armées Royales ont déployé un important dispositif d'appui aux équipes de secours et de sauvetage, rappelle le communiqué, précisant que le comité central de veille et de coordination du ministère de l'intérieur, en coordination avec les comités locaux, suit de près l'évolution des effets de ces intempéries en vue d'assurer l'aide et l'assistance appropriées aux populations touchées.

Auteur : aufait
 
il y en a des milliers de personnes qui sont bloqués sous la neige depuis des mois , le bilan est assez lourde , ça dépasse ces chiffres annoncés , c'est catastrophique , les tempêtes de neige ont coupé plusieurs routes au moyen atlas , il y a des villages isolés du reste du monde , les gens dans ces régions montagneuses n'ont pas assez de réserves alimentaires , ils n'ont pas de quoi se réchauffer .. ils meurent de froid et de faim !
 

petitbijou

Casablanca d'antan
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el jadida

el jadida/mazagan beach
je sais bien qu'ils sont loin du net mais des associations et des proches peuvent donner l'alerte, ce que j'avais fait depuis vendredi sur ce forum ..... , avec les paraboles les personnes sont mieux informé..., il faut prévoir des messages vocales sur les portables
 

petitbijou

Casablanca d'antan
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Fès sous les eaux

· Plusieurs routes endommagées par les fortes pluies

· 1.000 hectares noyés

· La réparation de la chaussée démarre cette semaine

UN lac, non. Une rivière ou peut-être une plage «artificielle» qui déborde sur la chaussée, presque. C’est en tout cas l’image laissée par les dernières précipitations un peu partout à Fès. Et surtout du côté de la route de Meknès, à quelques mètres du supermarché Marjane Fès-Agdal. Ici, les eaux débordantes de la rivière, connue sous le nom «El Marja», ont envahi des dizaines d’hectares des terres agricoles mitoyennes.
Dimanche, les eaux ont débordé sur la route. Le tronçon qui mène vers l’académie de tennis et le restaurant le Majestic est devenu complètement impraticable. «Un véhicule a été miraculeusement sauvé. Il allait être emporté par les crues», indique un témoin oculaire. Et d’ajouter que malgré le panneau d’interdiction de passage, le conducteur a voulu affronter la nature. Finalement, il allait revenir sans voiture s’il n’y avait pas eu des jeunes qui l’ont secouru». Dès les premiers signes des risques d’inondations, le wali de la région Fès-Boulemane, Mohamed Rherrabi, a mobilisé tous ses services. Un comité de crise a été constitué et plusieurs équipes de veille ont reçu l’ordre de réagir dans les plus brefs délais. Ledit comité s’est réuni vendredi après-midi au siège de la willaya, indique un responsable. C’est pour préserver des vies humaines et agir en temps réel. Finalement, en dehors des débordements des oueds, l’on n’a pas eu à déplorer des pertes humaines. Néanmoins, les dégâts matériels restent importants. En effet, les quartiers Lalla Soukaina, Bendebbab, Aïn Chkef et Zouagha sont les plus touchés. Les fissures et les concaves de plus en plus nombreuses sur les chaussées sont tout aussi déplaisantes que périlleuses. A Zouagha, à titre d’exemple, il est impossible de traverser le passage à niveau à une vitesse supérieure à 10 km/h. Les bords de la route ravinés et la chaussée détériorée, l’automobiliste doit contourner les trous et finit par céder. Mais l’on sait qu’ici un gros projet est en cours de réalisation. Il est mené par l’ONCF, en partenariat avec le conseil de la ville. Les deux partenaires s’engagent à supprimer les passages à niveau gardés n°1541 (Bensouda) et n°1542 (Zouagha) et à les remplacer par des ponts-rails, à l’intérieur de la ville de Fès. D’un budget global de 57 millions de DH, cette initiative vise à assurer une meilleure sécurité de circulation, tant pour les trains que pour les véhicules routiers qui doivent franchir les voies ferrées. Entre les deux passages à niveau, c’est une véritable opération de mise à niveau dont profite l’arrondissement de Zouagha. En effet, cet arrondissement, qui compte plus de 40% de la population de la préfecture de Fès, souffrait de nombreux déficits notamment en matière de voirie, éclairage public, transport, sécurité, etc. Aujourd’hui, le quotidien de la population s’améliore. Ainsi, le chantier porte sur la réfection des routes, l’installation de lampadaires, les signalisations et la construction d’une fontaine en plein centre du quartier Bensouda. Déjà les premiers signes du changement sont visibles. Zouagha a vu ses routes s’élargir en double voie avec une allée centrale plantée de palmiers à l’instar de l’avenue Hassan-II. De grands ronds-points et espaces verts figurent également au menu. A l’arrêt, à cause des pluies, ce programme sera relancé cette semaine, confie un responsable communal.
A quelques kilomètres d’ici, les pluies torrentielles ont bloqué les travaux au niveau de la nouvelle zone touristiques Oued Fès. Rappelons que l’aménagement de cette zone a pris un retard d’une année si on se réfère au cahier des charges du Plan du développement régional du tourisme. «Ce retard est dû particulièrement aux contraintes du site, notamment la ligne haute tension qui le traverse et les stagnations des eaux en période de pluie», confie un responsable de MedZ. Avec les pluies de la dernière semaine, personne ne sait combien de temps il faudra pour redémarrer les travaux. Optimistes, les responsables de ce chantier soulignent que cette zone aura finalement une bonne destinée. L’on sait qu’avant même son achèvement, il y a 5 groupes internationaux qui ont postulé pour des terrains auprès de la CDG. Les tractations sont déjà en cours.
Par ailleurs, du côté de Bab Ftouh, surtout vers la route menant à Taounate, les pluies diluviennes ont inondé plusieurs centaines d’hectares de terres agricoles. L’on parle de 1.000 ha en tout rien que dans la plaine du Saiss. Rappelons qu’en novembre dernier, Bab Ftouh a vu une importante installation de l’Onep noyée par les eaux. Il s’agit de la station de prétraitement des eaux brutes de oued Sebou. Station qui a été entièrement envahie par les crues. Le responsable de l’Onep avait déclaré que la station a enregistré un débit jamais signalé au niveau de l’oued Sebou s’élevant à 1.400 m3/seconde. Du coup, d’importants dégâts matériels ont été relevés au niveau des équipements et installations de la station. D’où la suspension provisoire de son exploitation. Sa réparation a duré près de quatre jours. Quelques semaines plus tard, c’est oued Boufekrane qui a débordé sur la Place R’Cif, en médina. Ainsi, une quarantaine de commerces et deux habitations ont été submergés par les eaux, notamment dans les quartiers R’cif, Khrachfyine et Nakhaline. Les pluies ont également provoqué un déversement du barrage Gaâda.
Finalement, le soleil est de retour et autorités et élus se disent prêts à réparer, dans les plus brefs délais, ce qui a été abîmé par la nature.

De notre correspondant,
Youness SAAD ALAMI
 

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Reportage dans le Gharb inondé

«Du sang à Gaza, de l’eau à Sidi Slimane!»

· Les aides ne répondent pas aux vrais besoins

· Le problème, c’est se mettre à l’abri

· Des opérations de communication choquantes

Sauve qui peut!! Un «tsunami d’oueds» est tombé sur les habitants de Sidi Slimane et les douars avoisinants. L’état est dramatique (cf. L’Economiste du 9 février, en particulier notre reportage photos). Depuis mardi dernier, Resagla, Oulad Radi, Derkaoua, Mraouna, Mradsa, Sfafâa, Oulad Ben Aich, et Oulad Said sont sous les eaux.
Les eaux peuvent atteindre par endroit 1m50, voire plus. Une inondation qu’on n’avait pas vue depuis les années 60, selon les habitants. Les conséquences des crues de oued Baht et oued Sebou sont cruelles.
C’est dans un temps brumeux, le ciel très gris, que nous quittons Kénitra à 6h00, le samedi 7 février. Direction: Sidi Slimane. Champs inondés, arbres arrachés, forêts dans l’eau… On devine forcément les dégâts des dernières précipitations. Sur notre route, la commune de Sidi Yahya nous annonce déjà la couleur. Les panneaux de signalisation routière disent de ne pas dépasser les 60 km/h. Impossible, de toutes les manières, de rouler plus vite, ni de doubler d’ailleurs: il pleut encore, nous avons très peu de visibilité. Les voitures commencent à se faire de plus en plus rares. Quelques cyclistes, avec des roues qui disparaissent dans 15 cm d’eau… Les stations radio en parlent, mais nous avons l’impression que ça ne traduit pas la réalité que nous observons ici.
Adil, 18 ans, fait de l’auto-stop. Mal vêtu, il se dirige pourtant vers son lycée. «Oulad Zid Garbia, mon douar est sous les eaux. J’ai cours et j’y vais quand même», assure-t-il. Une heure plus tard, arrivés à Sidi Slimane, nous ne pouvons emprunter le chemin des douars en voiture. Driss, le seul chauffeur de taxi qui propose de nous accompagner. Pourtant, des dizaines de taxis sont stationnés. Personne ne veut prendre le risque de se rendre dans les régions sinistrées, «non, merci!!».


Enfants
et familles perdus



Driss, lui, nous conduit, tout d’abord, au foyer le plus proche. Il s’agit d’une vieille église où on a regroupé 240 personnes dont 118 enfants. L’église paraît abandonnée depuis belle lurette. Elle est délabrée. Fissurés, les murs ont vu passer des décennies sans entretien.
Dans la boue et surtout dans une odeur nauséabonde, les enfants, heureux de nous voir, nous conduisent vers leurs parents. Avant de franchir la porte, l’odeur vous assaille, elle est étouffante.
Fatna veut parler au nom de tout le monde. Compréhensifs, les occupants de l’église lui laissent un moment pour exprimer sa peine. «Nous souffrons ici, cela fait des jours que nous ne nous sommes pas changés,… nous ne pouvons même pas prier depuis le 3 de ce mois, notre piété est bafouée», clame-t-elle. Les autres femmes s’approchent pour formuler leurs revendications. Toutes n’en ont qu’une seule, «un logis digne de ce nom». «Nous avons tout perdu. Je ne sais plus où est mon mari, ni mes enfants», clame Soumya Jaïbi. Soumya a perdu de vue sa petite famille depuis mardi 3 février. Elle n’est pas la seule à attendre un signe de vie de ses proches. Plusieurs d’entre ces naufragés de la plaine ne savent plus où sont leur conjoint ou leurs enfants.
Les sinistrés insistent sur le fait qu’ils sont nourris, mais ils restent très mal logés. «Ce sont seulement les bienfaiteurs qui nous donnent à manger, sinon on aurait crevé de faim», affirme Rabha Aït Khelifa, 70 ans. Rabha est «chanceuse»: son mari est à ses côtés dans ce même foyer. Abdellah, du côté des hommes, paraît fatigué. Il est diabétique mais reçoit ses médicaments de la part des autorités locales: les habitants de plusieurs douars louent les efforts des autorités locales, ne serait-ce que l’aide psychologique apportée. Ils déplorent toutefois l’absence de leurs élus.
Femmes, hommes et enfants dans cette église sont atterrés par leurs conditions de vie. Ni porte, ni fenêtre. Pas d’eau potable et pas de WC. «Nous n’avons plus d’intimité, nous vivons dans une totale promiscuité avec des hommes étrangers. En plus, plusieurs d’entre nous ont leurs menstruations. Impossible à gérer quand il n’y a pas les conditions minimales d’hygiène», confie Hedou Dich.
Les enfants, eux, ont cessé d’aller à l’école. Quelques-uns ont reçu des cartables remplis. «On ne voit pas l’intérêt, alors qu’on a pas encore satisfait nos besoins basiques», dit une maman. Driss Baida est sur place. Un jeune homme parmi 12 collègues du Croissant-Rouge qui assurent surtout le soutien psychologique. «Je suis devenu psy pour pouvoir aider ces victimes», déclare Driss Baida.


Le bacha veut «éclaircir
quelques points»



9h30: le petit déjeuner arrive. Le don d’un traiteur de la place. 10h45, nous nous apprêtons à quitter les lieux. A notre grande surprise, l’église est encerclée. Le mokkadem a averti de notre présence. Le bacha tient à «éclaircir quelques points» avec nous. Volontiers. Direction Bachaouiya.
Changement de décor: on retrouve de l’oxygène après cette église nauséabonde parce que très sale. Simohammed Ouradi est débordé, mais «il veut bien nous aider à compléter notre information», précise-t-il. Combien y a-t-il de familles sinistrées? «500 que nous avons accueillies dans deux lieux différents, l’un de 1.000 m2 environ et l’autre de 7.000 m2». Quelques imprimés collés par-ci, par-là indiquent «cellule de crise à la bachaouiya». «Ni blessés, ni morts, ni disparus pour le moment», assure le bacha. «Malgré ces circonstances exceptionnelles, tout va bien», nous affirme le bacha pressé, avec un sourire quasi commercial. Il nous apprend aussi que 300 maisons en pisé ont été immergées et que 134 autres sont détruites.
Nous quittons la Bachaouiya, direction Ksibia. L’armée et la Fondation Mohammed V se préparent pour aller sur le terrain. Ils sont sous un grand hangar. La Fondation paraît de prime abord très bien équipée pour affronter cette catastrophe même si la situation dure depuis déjà 5 jours. Cartons emballés. Ils contiennent lait, farine, sucre, huile et thé.
La même quantité pour toutes les familles peu importe le nombre de leurs membres: «26 kilos», assure l’un des coordonnateurs de la Fondation. En tout et pour tout, ce sont 2.500 familles qui vont bénéficier de cette opération.
Nous demandons à partager le chemin avec les femmes médecins et militaires portant le brassard de la Fondation. Vite, elles nous acceptent dans leur fourgonnette. Mais rapidement, la capitaine Mouna Lebsir (qui semble avoir une dent contre nous), nous demande agressivement de quitter la camionnette.
Qu’à cela ne tienne! Nous partagerons le chemin de l’Entraide nationale qui est de meilleure composition. Elle a réservé 500.000 DH pour aider les familles. Début de distribution de denrées alimentaires. Khadija, 16 ans, se demande ce qu’elle va en faire: il n’y a rien pour chauffer, encore moins pour cuire quoi que ce soit…
Son père et ses frères sont restés dans son douar. Impossible d’y accéder. «En plus il me faut une cuisinière, il n’y a que le lait que je peux boire, c’est tout». On dirait que les aides n’ont pas été prévues pour les besoins de ces gens. La caméra de la première chaîne zoome sur la distribution. Elle est là pour donner à l’opération plus que sa dimension «réelle». En quittant Ksibia, on aperçoit des familles transportées à bord de charrettes. «lhamla, les crues arrivent», s’exclament les habitants. Nous nous arrêtons pour vérifier si les usines ont été touchées. Il n’en est rien.
A Laâsam, à quelques kilomètres de Kénitra, la vie continue. Dans un café, quelques hommes suivent un feuilleton sur la première. De l’autre côté, un vrai feuilleton vient de commencer…

Loubna MOUSSALI
Radio Atlantic
 
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