Dauko
VIB
Dans un article du 19 avril de son blog, Jean Daniel rend un hommage appuyé à Bernard-Henri Lévy et se demande pourquoi on lui "cherche des querelles". La réponse quil avance est dans le "paraître", "lexhibition" du personnage, voire même "un excès de don".
Non, cher Jean Daniel, ce nest pas tout à fait cela. Certes, on peut se demander si BHL sert des causes ou sil se sert delles. Que de publicité donnée à ses actions, réelles ou supposées, par rapport à toutes les ONG présentes au quotidien sur tous les fronts ! Mais le problème est plus profond. BHL est en fait dans une situation paradoxale : quasi unanimement célébré par les élites politiques et médiatiques, il est largement rejeté par le public. Ladoration des premiers est parfois sincère, parfois servile. Le rejet du second est parfois ironique, parfois violent. Serait-il le fruit de la jalousie ? Non. Tout simplement, le public est informé des différentes affabulations de BHL, de ses rapports élastiques avec la vérité, du caractère mensonger de nombre de ses affirmations.
Quil se mette en scène passe encore. Mais quil affirme être ami de Massoud avant de lavoir rencontré, un proche de la famille de Daniel Pearl alors que ceux-ci ont jugé plus que sévèrement sa "romanquète", quil ait multiplié des témoignages de ses exploits dont de nombreuses contrenquêtes ont montré le caractère fallacieux, tout ceci et bien dautres choses encore, pour ne pas parler de laffaire Botul, sont connus et provoque le rejet du public.
Celui-ci est dautant plus fort que les élites médiatiques, bien que sachant tout cela (sils ne le savent pas cest quils sont vraiment mal informés), font néanmoins preuve de complaisance avec BHL, cette connivence suscite un supplément de colère du public, qui se rend bien compte quon essaie de le tromper.
On lui reproche également ses indignations sélectives, qui lui font condamner les bombardements de population civile en Libye, alors quil les soutient à Gaza ou au Liban. Indignations sélectives également dans la mesure où il traitera rapidement dantisémite quelquun qui aurait des positions comparables à celles de Jean Daniel (ou dHubert Védrine) sur le conflit du Proche-Orient, mais qui naurait pas les mêmes positions de pouvoir.
Quil mette son réseau au service de sa gloire amuse ou irrite. Le battement médiatique qui précède ou suit chacun de ses livres na aucun effet sur les lecteurs qui ne les achètent plus. Mais quil sen serve pour procéder à des excommunications publiques ou discrètes, quil essaie dinterdire professionnellement ceux qui lui déplaisent nourrit la rancur à son égard.
Cest le goût pour la sincérité et le respect de la vérité qui fait que lon « cherche des querelles » à BHL. Cest la trop grande liberté quil prend avec la vérité, les écarts impressionnants quil commet à légard de lhonnêteté intellectuelle qui expliquent cela. Il a trop souvent menti pour quon croit à sa sincérité.
http://pascalbonifaceaffairesstrate...2011/04/22/reponse-a-jean-daniel-sur-bhl.html
Non, cher Jean Daniel, ce nest pas tout à fait cela. Certes, on peut se demander si BHL sert des causes ou sil se sert delles. Que de publicité donnée à ses actions, réelles ou supposées, par rapport à toutes les ONG présentes au quotidien sur tous les fronts ! Mais le problème est plus profond. BHL est en fait dans une situation paradoxale : quasi unanimement célébré par les élites politiques et médiatiques, il est largement rejeté par le public. Ladoration des premiers est parfois sincère, parfois servile. Le rejet du second est parfois ironique, parfois violent. Serait-il le fruit de la jalousie ? Non. Tout simplement, le public est informé des différentes affabulations de BHL, de ses rapports élastiques avec la vérité, du caractère mensonger de nombre de ses affirmations.
Quil se mette en scène passe encore. Mais quil affirme être ami de Massoud avant de lavoir rencontré, un proche de la famille de Daniel Pearl alors que ceux-ci ont jugé plus que sévèrement sa "romanquète", quil ait multiplié des témoignages de ses exploits dont de nombreuses contrenquêtes ont montré le caractère fallacieux, tout ceci et bien dautres choses encore, pour ne pas parler de laffaire Botul, sont connus et provoque le rejet du public.
Celui-ci est dautant plus fort que les élites médiatiques, bien que sachant tout cela (sils ne le savent pas cest quils sont vraiment mal informés), font néanmoins preuve de complaisance avec BHL, cette connivence suscite un supplément de colère du public, qui se rend bien compte quon essaie de le tromper.
On lui reproche également ses indignations sélectives, qui lui font condamner les bombardements de population civile en Libye, alors quil les soutient à Gaza ou au Liban. Indignations sélectives également dans la mesure où il traitera rapidement dantisémite quelquun qui aurait des positions comparables à celles de Jean Daniel (ou dHubert Védrine) sur le conflit du Proche-Orient, mais qui naurait pas les mêmes positions de pouvoir.
Quil mette son réseau au service de sa gloire amuse ou irrite. Le battement médiatique qui précède ou suit chacun de ses livres na aucun effet sur les lecteurs qui ne les achètent plus. Mais quil sen serve pour procéder à des excommunications publiques ou discrètes, quil essaie dinterdire professionnellement ceux qui lui déplaisent nourrit la rancur à son égard.
Cest le goût pour la sincérité et le respect de la vérité qui fait que lon « cherche des querelles » à BHL. Cest la trop grande liberté quil prend avec la vérité, les écarts impressionnants quil commet à légard de lhonnêteté intellectuelle qui expliquent cela. Il a trop souvent menti pour quon croit à sa sincérité.
http://pascalbonifaceaffairesstrate...2011/04/22/reponse-a-jean-daniel-sur-bhl.html