INTERVIEW - Dans un essai personnel et percutant, l'ancienne secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy s'inquiète de la montée de l'islamisme et de la frilosité des politiques à défendre la laïcité.
Le Figaro Magazine. - En janvier 2011, alors secrétaire d'Etat à la Jeunesse du gouvernement Fillon, vous aviez été la première à réclamer le départ de Moubarak. Que vous inspire aujourd'hui son successeur, le président Mohamed Morsi?
Jeannette Bougrab. - L'horreur. Quand je vois la mainmise des islamistes en Egypte, je suis totalement effondrée. Je pensais que la démocratie était possible, que l'application d'un certain nombre de principes universels comme l'égalité entre les hommes et les femmes, la liberté de penser, la liberté de conscience, y compris l'apostasie qui est interdite en droit musulman, étaient possibles. Mais les Frères musulmans et le mouvement salafiste al-Nour se sont approprié une révolution à laquelle ils n'ont pas pris part.
Faut-il le recevoir comme s'apprêtait à le faire François Hollande?
Non. Je ne vois pas au nom de quoi notre république peut s'abaisser à dérouler le tapis rouge à un dirigeant qui s'apprête à instaurer un Etat islamiste. Je fais bien la distinction entre l'islam et l'islamisme. C'est pour cela que je ne crains pas de dire que l'islamisme est une sorte de fascisme et de totalitarisme. Je ne peux comprendre que la France reçoive ces tyrans. Cela me choque. Je ne me sens pas obligée de faire des compromis avec des gens qui sont l'incarnation de la négation de l'Etat de droit.
Le Figaro Magazine. - En janvier 2011, alors secrétaire d'Etat à la Jeunesse du gouvernement Fillon, vous aviez été la première à réclamer le départ de Moubarak. Que vous inspire aujourd'hui son successeur, le président Mohamed Morsi?
Jeannette Bougrab. - L'horreur. Quand je vois la mainmise des islamistes en Egypte, je suis totalement effondrée. Je pensais que la démocratie était possible, que l'application d'un certain nombre de principes universels comme l'égalité entre les hommes et les femmes, la liberté de penser, la liberté de conscience, y compris l'apostasie qui est interdite en droit musulman, étaient possibles. Mais les Frères musulmans et le mouvement salafiste al-Nour se sont approprié une révolution à laquelle ils n'ont pas pris part.
Faut-il le recevoir comme s'apprêtait à le faire François Hollande?
Non. Je ne vois pas au nom de quoi notre république peut s'abaisser à dérouler le tapis rouge à un dirigeant qui s'apprête à instaurer un Etat islamiste. Je fais bien la distinction entre l'islam et l'islamisme. C'est pour cela que je ne crains pas de dire que l'islamisme est une sorte de fascisme et de totalitarisme. Je ne peux comprendre que la France reçoive ces tyrans. Cela me choque. Je ne me sens pas obligée de faire des compromis avec des gens qui sont l'incarnation de la négation de l'Etat de droit.