Brahim Lasri libère le roman amazigh

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Amkhlaw
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Brahim Lasri libère le roman amazigh

Un roman d’expression amazighe (berbère), paru récemment au Maroc jette un pavé dans la mare. L’auteur y raconte l’histoire d’une jeune fille obligée de fuir parce qu’elle est enceinte hors mariage. La sexualité est abordée sans tabou et dans la langue de tous les jours, ce qui est une nouveauté.

La sexualité n’est pas absente de la littérature berbère traditionnelle. Il existe toute une tradition consistant à créer des œuvres à caractère érotique transmises en petit comité, soit entre femmes, soit entre hommes. Mais un peu comme dans les histoires drôles, le ou les auteurs restent anonymes. Comme chacun sait, la société amazighe est tolérante à l’égard de la sexualité, à condition de ne jamais aborder le sujet en présence des deux sexes réunis en public.

« Un sujet tabou dans une langue tabou »

Un roman vient d’ouvrir une brèche dans cette tradition morale villageoise. Ijawwen n tayri qu’on peut traduire par « Les Sirrocos de l’amour » est écrit en tachelhit (la langue parlée dans la partie sud du Maroc). Brahim Lasri y raconte l’existence d’une jeune fille, sa vie sexuelle et les conséquences d’une grossesse hors mariage. Nous n’avons pas lu cette œuvre, elle nous a été signalée lors d’une réunion interne de l’association littéraire Club Adlis. Un article devrait paraître prochainement sur Internet pour présenter le livre et expliquer qu’il traite d’« un sujet tabou dans une langue tabou » à savoir la sexualité en berbère. Le roman innove également en sortant du cadre rural traditionnel : ici il est question de célibataires, de personnages qui évoluent dans la ville marocaine moderne. Brahim Lasri est un fin connaisseur de la littérature amazighe, il est connu pour avoir été l’un des animateurs du portail culturel Mondeberbere.com.

aghbalu : rezki.net
 

Pièces jointes

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Résumé du livre:
L'auteur Brahim Lasri Amazigh aborde avec courage dans son livre "Ijawann n Tayri" la sexualité comme sujet tabou dans la société amazighe. L'auteur nous raconte l'histoire d'une jeune fille "Tilelli"" tombée enceinte hors lien du mariage.

aghbalu : amazighnews.net
 
Brahim Lasri libère le roman amazigh

Un roman d’expression amazighe (berbère), paru récemment au Maroc jette un pavé dans la mare. L’auteur y raconte l’histoire d’une jeune fille obligée de fuir parce qu’elle est enceinte hors mariage. La sexualité est abordée sans tabou et dans la langue de tous les jours, ce qui est une nouveauté.

La sexualité n’est pas absente de la littérature berbère traditionnelle. Il existe toute une tradition consistant à créer des œuvres à caractère érotique transmises en petit comité, soit entre femmes, soit entre hommes. Mais un peu comme dans les histoires drôles, le ou les auteurs restent anonymes. Comme chacun sait, la société amazighe est tolérante à l’égard de la sexualité, à condition de ne jamais aborder le sujet en présence des deux sexes réunis en public.

« Un sujet tabou dans une langue tabou »

Un roman vient d’ouvrir une brèche dans cette tradition morale villageoise. Ijawwen n tayri qu’on peut traduire par « Les Sirrocos de l’amour » est écrit en tachelhit (la langue parlée dans la partie sud du Maroc). Brahim Lasri y raconte l’existence d’une jeune fille, sa vie sexuelle et les conséquences d’une grossesse hors mariage. Nous n’avons pas lu cette œuvre, elle nous a été signalée lors d’une réunion interne de l’association littéraire Club Adlis. Un article devrait paraître prochainement sur Internet pour présenter le livre et expliquer qu’il traite d’« un sujet tabou dans une langue tabou » à savoir la sexualité en berbère. Le roman innove également en sortant du cadre rural traditionnel : ici il est question de célibataires, de personnages qui évoluent dans la ville marocaine moderne. Brahim Lasri est un fin connaisseur de la littérature amazighe, il est connu pour avoir été l’un des animateurs du portail culturel Mondeberbere.com.

aghbalu : rezki.net

comme tout les musulmans devraient faire .....

l'innovation, le caractère singulier de ce livre réside seulement dans une histoire tabou ?
à vrai dire j'apprécie pas trop les livres arabes ou amazigh (c'est apparemment une première) qui traitent de la sexualité et qui sont mis en avant d'une quelconque façon par les médias ou des anonymes comme si c'était quelque chose d'etraordinaire, comme si les arabes, amazigh découvraient la sexualité et tout les travers qui en découlent.... on montre du doigt ces oeuvres comme si la pudeur étaient mal : "Ô un maghrebin qui parle de sexe!!!"
"Brahim Lasri libère le livre amazigh" ..... waou quelle liberté ! vraiment nous ressentions un manque !!!!! :rolleyes:
 
comme tout les musulmans devraient faire .....

l'innovation, le caractère singulier de ce livre réside seulement dans une histoire tabou ?
à vrai dire j'apprécie pas trop les livres arabes ou amazigh (c'est apparemment une première) qui traitent de la sexualité et qui sont mis en avant d'une quelconque façon par les médias ou des anonymes comme si c'était quelque chose d'etraordinaire, comme si les arabes, amazigh découvraient la sexualité et tout les travers qui en découlent.... on montre du doigt ces oeuvres comme si la pudeur étaient mal : "Ô un maghrebin qui parle de sexe!!!"
"Brahim Lasri libère le livre amazigh" ..... waou quelle liberté ! vraiment nous ressentions un manque !!!!! :rolleyes:

J'ai envie de te poser deux questions :

As-tu déjà lu des livres amazigh pour les comparer aux livres arabes? Ou tu parles juste par rapport aux livres arabes?

En quoi un livre sur la vie d'une personne qui a eu un enfant hors-mariage te gêne?
 
J'ai envie de te poser deux questions :

As-tu déjà lu des livres amazigh pour les comparer aux livres arabes? Ou tu parles juste par rapport aux livres arabes?

En quoi un livre sur la vie d'une personne qui a eu un enfant hors-mariage te gêne?

je ne fais pas de comparaisons, à aucun moment
en realité ma remarque ne concerne pas spécifiquement les livres arabes ou amazigh, mais les livres ecri par des gens issus de cultures musulmanes

et ce type de livre me gêne parce que comme je l'ai dis ça stigmatise un peu plus à chaque fois l'islam et son rapport à la sexualité, au mariage, aux relations hommes femmes etc.

maintenant ce n'est qu'un avis, d'autres pensent certainement le contraire : ça permet d'avancer ... de vivre avec son temps ...
 
Brahim Lasri libère le roman amazigh

Un roman d’expression amazighe (berbère), paru récemment au Maroc jette un pavé dans la mare. L’auteur y raconte l’histoire d’une jeune fille obligée de fuir parce qu’elle est enceinte hors mariage. La sexualité est abordée sans tabou et dans la langue de tous les jours, ce qui est une nouveauté.

La sexualité n’est pas absente de la littérature berbère traditionnelle. Il existe toute une tradition consistant à créer des œuvres à caractère érotique transmises en petit comité, soit entre femmes, soit entre hommes. Mais un peu comme dans les histoires drôles, le ou les auteurs restent anonymes. Comme chacun sait, la société amazighe est tolérante à l’égard de la sexualité, à condition de ne jamais aborder le sujet en présence des deux sexes réunis en public.

« Un sujet tabou dans une langue tabou »

Un roman vient d’ouvrir une brèche dans cette tradition morale villageoise. Ijawwen n tayri qu’on peut traduire par « Les Sirrocos de l’amour » est écrit en tachelhit (la langue parlée dans la partie sud du Maroc). Brahim Lasri y raconte l’existence d’une jeune fille, sa vie sexuelle et les conséquences d’une grossesse hors mariage. Nous n’avons pas lu cette œuvre, elle nous a été signalée lors d’une réunion interne de l’association littéraire Club Adlis. Un article devrait paraître prochainement sur Internet pour présenter le livre et expliquer qu’il traite d’« un sujet tabou dans une langue tabou » à savoir la sexualité en berbère. Le roman innove également en sortant du cadre rural traditionnel : ici il est question de célibataires, de personnages qui évoluent dans la ville marocaine moderne. Brahim Lasri est un fin connaisseur de la littérature amazighe, il est connu pour avoir été l’un des animateurs du portail culturel Mondeberbere.com.

aghbalu : rezki.net

salam, azul

un sujet tabou dans une langue tabou

ma langue n' est pas un tabou pour moi et comme tu l' as dis le sujet n' est pas tabous chez nous entre membres du meme sexe....alors j' aimerais savoir...à qui est destiné ce livre...?

probablement pas aux lecteurs chleuhs ni amazighs en general...si cet homme se pretend defendre la culture amazigh...le conservatisme fait aussi parti integrante de notre culture, il est donc censé defendre ce trait de caractère qui fait qu' aujoud hui aussi bien tamazight que nos valeurs sont conservé.

si ce monsieur veut ecrire, ou parler de l erotisme, de la pornographie, de la grossesse hors mariage....il peut le faire....mais il n a nulement le droit de le faire au nom de ma culture qu' il considère avoir été alterer par des valeurs venue d' ailleurs....il peut vendre ses bouquins sans la griffe amazigh.....au nom d' imazighens et de tamazight on dit bien des choses.....mais que disent imazighens?....c' est la que la malhoneteté de beaucoup de autoproclamé defenseurs de tamazight rentre en jeu....

le mouvement amazigh est totalement à revoir, il a été infiltré par les adeptes du "surplace" et des "je veux plaire à l'occident".......
 
je ne fais pas de comparaisons, à aucun moment
en realité ma remarque ne concerne pas spécifiquement les livres arabes ou amazigh, mais les livres ecri par des gens issus de cultures musulmanes

et ce type de livre me gêne parce que comme je l'ai dis ça stigmatise un peu plus à chaque fois l'islam et son rapport à la sexualité, au mariage, aux relations hommes femmes etc.

maintenant ce n'est qu'un avis, d'autres pensent certainement le contraire : ça permet d'avancer ... de vivre avec son temps ...

En quoi ça stigmatise l'islam? Au contraire, si on parle de relation hors mariages c'est qu'on a comme référentiel l'islam... Et parler de ce qui amène quelqu'un a commettre un interdit! Le psychologique, l'émotionnel etc...
Et ceci permettra, par exemple, aux lecteurs et lectrices de ne pas tomber dans le piège!

salam, azul

un sujet tabou dans une langue tabou

ma langue n' est pas un tabou pour moi et comme tu l' as dis le sujet n' est pas tabous chez nous entre membres du meme sexe....alors j' aimerais savoir...à qui est destiné ce livre...?

probablement pas aux lecteurs chleuhs ni amazighs en general...si cet homme se pretend defendre la culture amazigh...le conservatisme fait aussi parti integrante de notre culture, il est donc censé defendre ce trait de caractère qui fait qu' aujoud hui aussi bien tamazight que nos valeurs sont conservé.

si ce monsieur veut ecrire, ou parler de l erotisme, de la pornographie, de la grossesse hors mariage....il peut le faire....mais il n a nulement le droit de le faire au nom de ma culture qu' il considère avoir été alterer par des valeurs venue d' ailleurs....il peut vendre ses bouquins sans la griffe amazigh.....au nom d' imazighens et de tamazight on dit bien des choses.....mais que disent imazighens?....c' est la que la malhoneteté de beaucoup de autoproclamé defenseurs de tamazight rentre en jeu....

le mouvement amazigh est totalement à revoir, il a été infiltré par les adeptes du "surplace" et des "je veux plaire à l'occident".......

Ca ne parle pas d'érotisme et encore moins de pornographie a gwma avar3ouj, tu t'emportes!
Donc comme tu l'as lu (je ne l'ai aps dit) dans la culture amazigh il y avait des contes ou histoires de ce genre à l'oral! C'est donc pour ça que c'était dit dans un endroit avec des personnes de même sexe! Mais là c'est encore mieux : le livre est lu que par une personne à la fois! Donc tu ne seras jamais confronté aux personnes de l'autre sexe en le lisant!

Plaire à l'occident tu dis? En quoi? Crois-tu que les occidentaux savent parler, et encore plus lire, tamazight?! Tout cela est entre nous...

Un dernier mot : vous avez parlez de ce livre comme s'il faisait l'apologie des rapports hors-mariage alors que vous ne l'avez même pas lu! Il faut d'abord lire une oeuvre avant de s'en faire une idée... Mais le plus important est de lire en tamazight!
 
En quoi ça stigmatise l'islam? Au contraire, si on parle de relation hors mariages c'est qu'on a comme référentiel l'islam... Et parler de ce qui amène quelqu'un a commettre un interdit! Le psychologique, l'émotionnel etc...
Et ceci permettra, par exemple, aux lecteurs et lectrices de ne pas tomber dans le piège!

les interdits .... un terme récurrent dès qu'on parle d'islam et c'est ce qui m'embête
on est toujours cantonné à lharam, à une religion de tabou,
et les amazigh encore plus, parce que conservateur !
et avar3ouj a très bien dis en une phrase ce qui me chagrine dans "ces-ouvrages-qui-pronent-la pseudo-ouverture-d'esprits-de-personnes-particulièrement-arriéré" : plaire aux occidentaux ! c'est pour ça que j'ai mentionné les medias !

maintenant comme tu le dis, je n'ai pas lu ce livre, et j'avoue j'ai jamais lu de livres de ce type (c'est pas ma lecture de prédilection), je critique simplement la pub qui en est faite.
 
les interdits .... un terme récurrent dès qu'on parle d'islam et c'est ce qui m'embête
on est toujours cantonné à lharam, à une religion de tabou,
et les amazigh encore plus, parce que conservateur !
et avar3ouj a très bien dis en une phrase ce qui me chagrine dans "ces-ouvrages-qui-pronent-la pseudo-ouverture-d'esprits-de-personnes-particulièrement-arriéré" : plaire aux occidentaux ! c'est pour ça que j'ai mentionné les medias !

maintenant comme tu le dis, je n'ai pas lu ce livre, et j'avoue j'ai jamais lu de livres de ce type (c'est pas ma lecture de prédilection), je critique simplement la pub qui en est faite.

Wawww la pub! C'est vrai qu'il passe en boucle sur les émissions culturels des chaines occidentales...

A parceque les relations hors-mariages ne sont pas haram? Donc il faut écrire ce genre de livres sans même parler de "tabou"... D'ailleurs pourquoi tu critiques ce livre?!
Ce genre de livres on en trouve tous les genres et ça ne choque personne!
 
Wawww la pub! C'est vrai qu'il passe en boucle sur les émissions culturels des chaines occidentales...

A parceque les relations hors-mariages ne sont pas haram? Donc il faut écrire ce genre de livres sans même parler de "tabou"... D'ailleurs pourquoi tu critiques ce livre?!
Ce genre de livres on en trouve tous les genres et ça ne choque personne!

c'est pas faute de t'avoir prevenu !!!!
je ne critique pas CE livre !!!
relis, chaque fois je parle de style, de type de livre !!!! et de la pub (le copier coller que t'as fais est une façon de faire vendre ce bouquin, t'es d'accord !) ...

bien evidemment qu'elles sont haram, c'est pas moi qui te dirais le contraire

on me dit que je suis virulente, et quand je fais gaffe .... terrible le resultat !

et pourquoi tu le prends perso, je respecte ton avis !!! je l'ai dis plus haut !
 
c'est pas faute de t'avoir prevenu !!!!
je ne critique pas CE livre !!!
relis, chaque fois je parle de style, de type de livre !!!! et de la pub (le copier coller que t'as fais est une façon de faire vendre ce bouquin, t'es d'accord !) ...

bien evidemment qu'elles sont haram, c'est pas moi qui te dirais le contraire

on me dit que je suis virulente, et quand je fais gaffe .... terrible le resultat !

et pourquoi tu le prends perso, je respecte ton avis !!! je l'ai dis plus haut !

Pourquoi tu n'aimes pas ce TYPE de livre vu que tu ne sais pas ce qu'il contient? Tu généralises?

La pub tu l'interprètes comme tu veux... Mais moi je l'interprète surtout comme étant quelque chose de nouveau qui brise un tabou (qui dit tabou dit sujet qui n'était pas utilisé chez ces prédecesseurs).
Il n'y a rien qui est contre la religion (en tout cas on ne peut pas le dire sans le lire) mais contre une façon d'être de la société!

Je le prends pas pour moi mais on ne fait que discuter ;)
 
Pourquoi tu n'aimes pas ce TYPE de livre vu que tu ne sais pas ce qu'il contient? Tu généralises?

La pub tu l'interprètes comme tu veux... Mais moi je l'interprète surtout comme étant quelque chose de nouveau qui brise un tabou (qui dit tabou dit sujet qui n'était pas utilisé chez ces prédecesseurs).
Il n'y a rien qui est contre la religion (en tout cas on ne peut pas le dire sans le lire) mais contre une façon d'être de la société!

Je le prends pas pour moi mais on ne fait que discuter ;)

tu l'as lu toi ce livre ?
tu en as pensé quoi ?
 
Ijawwan n tayri de Brahim Lasri Amazigh. Un sujet tabou dans une langue taboue

La parution du premier roman de Brahim Lasri Amazigh Ijawwan n tayri (Les siroccos de l’amour1) mérite d’être signalée car elle marque un tournant dans la littérature amazighe tant par le véritable travail sur la langue amazighe qu’il offre que par l’originalité du sujet qu’il aborde, à savoir la virginité et les relations sexuelles hors mariage. C’est la place de ce roman au sein de la production écrite amazighe du sud marocain et le parcours de l’auteur qui expliquent à notre avis l’originalité de l’œuvre.



Ijawwan n tayri : un titre plein de sens

Les titres choisis par les auteurs qui écrivent en tamazight pourraient constituer en eux-mêmes un sujet de recherche jusqu’aujourd’hui encore inexploré. Le terme ou l’expression choisis pour nommer un ouvrage ne se borne pas à étiqueter tout simplement un « produit culturel » dans le but de le distinguer d’autres livres présents sur le marché. Il contient des messages et des positions qui échappent quelques fois à l’auteur lui-même. Un examen des publications amazighes nous montre que les premiers titres retenus par les écrivains amazighs depuis la fin des années soixante se composaient essentiellement des mots connus dans le langage courant comme arraten (écrits), amud (grain) ou timitar (signes). D’autres jouaient sur quelques oppositions qui n’en paraissaient pas moins étranges à l’œil et à l’oreille d’un natif tachelhit, le tamazight du sud du Maroc. Par exemple, si un titre comme Tadsa d imttawen (Rire et larmes) invite le lecteur à la réflexion, d’autres auteurs préfèrent des expressions qui puisent leurs sources dans les valeurs du patrimoine culturel de la région comme Nnan willi zrini (Nos ancêtres ont dit) ou Taslit unzar (Arc-en-ciel). Inscrits dans leur époque marquée essentiellement par le souci de transcrire le patrimoine oral, ces titres ne sont donc que la transcription des expressions orales largement utilisées dans la langue vernaculaire .

Se démarquant de ses prédécesseurs, la nouvelle génération d’écrivains propose depuis le début des années 1990, des titres qui reflètent une nouvelle vision à l’amazighité. Le titre donné à leurs romans est en lui-même le produit d’une réflexion. Il ne tire pas son authenticité de l’héritage culturel commun mais de « l’étrangeté » de la combinaison des mots. Il apparaît comme une expression littéraire formulée de façon à s’éloigner du langage courant. Si l’on voulait classer, malgré les dangers que cela représente, les titres employés par les nouveaux auteurs amazighs, Ijawwan n tayri se situerait aux côtés d’autres titres tels Tawargit d imik (Rêve et un peu plus) de Mohammed Akounad ou Askif n inzad (Soupe de poils) d’Ali Ikken. Plus précisément, il s’intercalerait entre les titres « « simples » de la première génération et les titres plus au moins « compliqués » comme Ixfawen d isasan (Têtes et toiles d’araignée) de Mohamed Ousouss. Le titre retenu par Brahim Lasri se rapprocherait également d’une autre catégorie qui se caractérise par l’emploi de néologismes ou de mots tombés en désuétude dans la langue amazighe, tels Imula n tmekwtit (Ombres de mémoire) d’El Khatir Aboulkacem-Afulay ou Aggad n tidt (Ovaire de vérité) de Taieb Amgroud. Ijawwan n tayri se compose de deux mots connus dans l’air tachelhit. Ijawwan (Siroccos) et tayri (Amour) liés par la préposition « n » (de). Dans cette combinaison de mots qui n’est pas courante, cette expression apparaît comme une pure invention littéraire pas très éloignée du langage quotidien sans pour autant lui appartenir. Le travail académique pour la promotion de la langue et la culture amazighes, les efforts artistiques et la production littéraire sans oublier le rôle des moyens de communication dans la diffusion des termes contribueront probablement à ce que cette expression intègre un jour le langage amazigh quotidien.

Le temps des événements

Si le lieu des événements est bien déterminé vu l’emploi des toponymes connus dans la région d’Agadir, (Agadir, Achtouken, Nsbitar n Hassan wis sin…), la période concernée reste quant à elle indéfinie. L’auteur évite, consciemment ou inconsciemment de donner un indice clair qui permettrait de bien la cerner. Dans un passage, il fait référence aux années 1970 marquées par la domination de l’idéologie panarabiste de Gamal Abdel Nasser et ses influences au Maroc (p. 44). Par cette allusion, un lecteur averti pourrait imaginer sans plus de précision que les événements du roman se sont déroulés après la période de Nasser. Pour les autres, l’histoire racontée pourrait être atemporelle. Si le temps est indéfini, la société est en revanche bien localisée, à savoir, la société amazighe marocaine, une société qui considère les relations sexuelles hors mariage comme illégitimes.

L’auteur du roman

Pour analyser les particularités du roman, il est alors nécessaire de connaître le parcours de Brahim Lasri lui-même. Face à l’absence de tout indice nous permettant de situer les événements d’Ijawwan n tayri, la connaissance du parcours de l’auteur peut en effet être un guide utile à la bonne compréhension de son œuvre. De ce point de vue, il peut être considéré comme l’un des premiers militants du mouvement culturel amazigh de la région d’Agadir. A la fin des années 1980, il fait partie du premier groupe d’étudiants de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines qui posent la question amazighe au sein de l’UNEM (Union nationale des étudiants du Maroc). En 1991, il initie avec d’autres militants de la région la création de la section d’Agadir de l’association Tamaynut. En 1993, il est le fondateur de la section d’Inezgane dont il devient vice-président. Il est alors interpellé avec d’autres membres du bureau de l’association par la police suite à la publication d’un calendrier amazigh qui représentent les illustrations d’anciens rois des royaumes amazighs et qui retient l’alphabet tifinagh. Il émigre en France à la fin des années 1990, alors qu’il était membre du bureau de l’Association de l’Université d’Eté d’Agadir.

Durant cette période qui va de la fin des années 1980 à la fin des années 1990, l’amazighité est devenue une question débattue dans la région d’Agadir. D’une part, l’Université Ibn Zohr est devenue un lieu où les débats politiques houleux intègrent dorénavant l’amazighité. D’autre part, les associations culturelles amazighes nouvellement créées gagnent en influence. Brahim Lasri se situe alors au centre de tous ces événements. Il est à l’avant-garde des « affrontements » idéologiques qui l’opposent aux tendances estudiantines hostiles à l’amazighité. En même temps, il mène avec d’autres militants de l’association Tamaynut un travail de fond dont l’objectif est de retravailler la langue amazighe et de consolider l’écrit dans cette langue. Le bulletin interne de Tamaynut à Agadir intitulé Anaruz (Espoir) témoigne de cet effort. Il était pour ces jeunes la seule tribune leur offrant l’opportunité d’afficher leurs talents. De ce groupe émergera quelques années plus tard un certain nombre d’auteurs qui écriront en tamazight comme Mohammed Akounad, Mohammed Ousouss, El Khatir Aboulkacem, Lahcen Aït Abaid, Brahim Akil et Mohammed Ouagrar. D’autres, faute de moyens, attendront le moment opportun pour écrire. La publication d’Ijawwan n tayri s’intègre ainsi dans la continuité des efforts menés pendant plus de quinze années. Il peut même être considéré comme le fruit de tout ce militantisme. Il faut donc pour bien comprendre ce roman prendre en compte deux dimensions qui habitent à cette époque l’auteur, à savoir le politique et le culturel.



A suivre...
 
Un sujet tabou…

Publié en 2008, l’audace du roman ne tient pas dans sa langue d’écriture. Nous sommes loin des années 1960-1970 où le fait d’écrire en tamazight était considéré comme un acte courageux. La hardiesse de Ijawwan n tayri tient avant tout dans le sujet abordé.

L’ouvrage relate l’histoire d’une fille, Tilelli, qui tombe enceinte suite à une relation sexuelle en dehors du mariage. Après avoir être abandonnée par le père biologique du bébé, elle quitte le foyer de ses parents pour « se réfugier » chez Izil, l’un des ses amoureux du temps où elle était lycéenne. A cette époque, Tilelli était la plus belle fille de l’établissement. Fière de son corps, elle n’hésitait pas à utiliser sa beauté pour s’investir dans une sorte de prostitution semi-professionnelle. Malgré l’image négative que son comportement lui valait, Izil lui vouait un amour profond. Après ces années de lycée, les deux perdront contact jusqu’à ce que quelques années plus tard, Izil reçoive une visite inattendue. Tilelli, elle qui au fond l’avait toujours méprisé au lycée, se rend à son domicile et lui demande d’y rester un certain temps. Une série d’interrogations se bouscule alors dans la tête d’Izil. Il comprend que Tilelli cherche sa protection dans cette situation « illégitime » où la multitude de pères potentiels ne provoqueront que le mépris le plus profond de la part de ses proches et plus largement de la société. Izil apparaît alors aux yeux de la jeune femme comme la seule personne capable de se distinguer de la condamnation qui l’attend. Et en cela, elle n’a pas tord. Izil n’est pas comme les autres. Durant les huit derniers mois de grossesse que Tilelli passe dans sa petite chambre, « talbrtucht », qui condense toute la situation que tout ouvrier célibataire peut vivre dans une grande ville comme Agadir, l’auteur nous présente un enchaînement d’événements qui touchent les différents aspects de la société marocaine.

Suite et fin (c'est plus confortable de lire sur le site source) : http://www.amazighnews.net/20090109289/Ijawwan-n-tayri-de-Brahim-Lasri-Amazigh.html
 
Je viens de tomber sur ce topic, Amkhlaw, izd tgid kullu ghid mayad f udlis ad sul tggamit a taft tizi n tghri ns?
Tgit "intrigant" a gwma! :D
Merci pour la présentation, et je suis d'accord avec ce qu'a écrit Bouyakoubi à son sujet!
Par contre, certains commentaires ici....no comment!:rolleyes:
 
tu l'as lu toi ce livre ?
tu en as pensé quoi ?

Toujours pas lu :D J'étais à deux doigts de me le procurer... mais... Demandes l'avis à Nawlane qui l'a lu ;)

Je viens de tomber sur ce topic, Amkhlaw, izd tgid kullu ghid mayad f udlis ad sul tggamit a taft tizi n tghri ns?
Tgit "intrigant" a gwma! :-D
Merci pour la présentation, et je suis d'accord avec ce qu'a écrit Bouyakoubi à son sujet!
Par contre, certains commentaires ici....no comment! rolleyes:

hati nigham imik ur tzzghigh dar yan ufrux...
Bouyaacoubi est un bon critique de livre quand même!
 
Amkhlaw;6488294]Toujours pas lu J'étais à deux doigts de me le procurer... mais... Demandes l'avis à Nawlane qui l'a lu

A votre service! ;)
Je saurai rester neutre malgré tout!
Mais pour encourager notre littérature, lisez-le quand même!


hati nigham imik ur tzzghigh dar yan ufrux...
Bouyaacoubi est un bon critique de livre quand même!

Trit ad aknn azenh winu ass n le 24 décembre comme cadeau de Noel? :D
kullu ma ittara mass Bouyaakoubi issusma iyyi, dars tirra d ufran n tirra s tgharast ighudan.
 
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